2011-01-14 - Edito : Une nouvelle année
Nous ne commençons jamais une nouvelle année sans nous tourner vers nos Proches pour leur présenter des voeux de paix et de bonheur. Il ne s'agit pas d'une simple tradition, transmise d'un siècle à l'autre et à laquelle on se soumet bon gré mal gré. Cette coutume nous rappelle que nos individualités ne peuvent se passer de leur dimension sociale. Personne ne vit sur une île déserte ! Nous expérimentons la richesse que représente la présence des autres dans l'épanouissement de notre propre vie personnelle. D'une certaine façon, sans les autres, nous ne sommes "rien" !
Aussi, quand nous prononçons ces simples mots à l'adresse de notre entourage : "Bonne Année ! Bonne Santé !", c'est comme si nous les remercions d'exister ! Merci d'être ce que vous êtes à mes côtés ! Merci de partager mon existence. Mais c'est aussi un engagement que nous prenons : celui de les aider à vivre heureux, de leur apporter notre soutien dans les moments de plus grande épreuve !
En somme, présenter nos voeux est le signe que nous prenons au sérieux les liens qui nous rattachent aux autres. C'est une manière de combattre en nous-mêmes l'individualisme qui risque toujours de s'emparer de nos existences et d'y faire le jeu d'un égoïsme toujours latent.
Cette dynamique d'ouverture aux autres nous presse d'élargir le cercle de nos relations jusqu'aux frontières de l'humanité. Car quel est l'être humain qui serait a priori exclu de nos voeux ! Pour les chrétiens que nous sommes, nous faisons nôtres les voeux que le Pape adressait à tous les hommes de bonne volonté dans sa Lettre du 1er janvier 2011, journée spécialement dédiée à la Paix !
Son voeu le plus cher, c'est que soit respectée partout dans le monde la liberté religieuse. Longue est la liste des pays où celle-ci est bafouée. Le Pape pense particulièrement aux chrétiens qui sont persécutés, spécialement dans les pays régis par l'Islam. Il écrit : "Les chrétiens sont, à l'heure actuelle, le groupe religieux en butte au plus grand nombre de persécutions à cause de leur foi. Beaucoup subissent de offenses quotidiennes et vivent souvent dans la peur à cause de leur recherche de la vérité, de leur foi en Jésus-Christ."
Le Pape n'hésite pas à se référer à la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 et à la Charte des Nations Unies de 1945 et c'est pourquoi il s'adresse à tous les responsables pour qu'ils agissent "avec promptitude" et qu'ils mettent fin "à toute brimade contre les chrétiens qui habitent dans ces régions."
Il appelle également l'Europe "à se réconcilier avec ses propres racines chrétiennes" qui, dit-il, sont essentielles "pour comprendre le rôle qu'elle a et veut avoir dans l'histoire."
En somme, présenter nos voeux en ce début d'une nouvelle année, c'est faire état de cette longue histoire qui nous a permis d'être ce que nous sommes aujourd'hui, c'est-à-dire des hommes qui ne peuvent penser à leur bonheur sans y associer celui de tous les autres.
La Paix est à ce prix !
+ Père Guy Bagnard, Évêque de Belley-Ars