2007-03-09 - Edito : Double "fil de vie" - Un aspect de la liturgie du Carême — Diocèse de Belley-Ars

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Navigation

Par téléphone : 04 74 32 86 32

Actes de catholicité (mariage, baptême, etc.) : 04 74 32 86 53

Dons, offrande de Messe, reçu fiscal : 04 74 32 86 33

Horaire de Messe : 04 74 32 86 56

Contacter votre paroisse

Autre demande : 04 74 32 86 40

Par mail : Formulaire de contact

2007-03-09 - Edito : Double "fil de vie" - Un aspect de la liturgie du Carême



Faire une traversée de l'Atlantique sur une embarcation plutôt légère, comme l'a fait notre Économe diocésain, Monsieur Henri de Boissieu, pendant le mois de décembre dernier, impose - ce que j'ignorais - que ceux qui sont à bord soient tous attachés au bateau par un filin d'acier. Une tempête peut survenir ! Pour l'homme qui tombe à la mer, c'est la mort assurée. C'est pourquoi ce fil sauveur est appelé "fil de vie".

L'existence chrétienne - comparable à une traversée - rencontre elle aussi des tempêtes. C'est ce que nous indique la liturgie au début du Carême, à travers l'Évangile de la Tentation. C'est bien, en effet, au moment de la tentation que le risque est grand de tomber à la mer et de ne plus retrouver l'embarcation.

Jésus se dégage de la pression mortelle de l'Adversaire en se rattachant systématiquement à la Parole de Dieu. En connaisseur incomparable de la Bible, il cite les passages qui sont comme autant de points lumineux dans la nuit de la tentation : "Il est écrit" ! Jésus ne s'appuie pas sur lui-même. L'Ecriture est son "fil de vie" !

Mais la troisième tentation est plus subtile et donc encore plus dangereuse ; car le Malin se met à citer lui-même l'Ecriture. Il se montre lui aussi fin connaisseur de la Parole de Dieu. Il cite les psaumes : "Il donnera pour toi à ses anges l'ordre de te garder" ; et encore : "Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre." Son machiavélisme le pousse à utiliser la Parole en la changeant de sens sans en changer un mot. Alors qu'elle est au service de la mission, le Malin incite Jésus à s'en servir pour lui-même, à la plier à ses besoins personnels : son plaisir, sa gloire, sa puissance !

Le fil de vie qui rattache à la Parole de Dieu n'est donc pas suffisant, puisque celle-ci peut être détournée si facilement de sa véritable visée. Comment garder le lien avec la Parole et, en même temps, être assuré de sa juste interprétation ? Comment éviter qu'elle ne soit déviée au profit de celui qui l'interprète ? Comment percevoir le dévoiement de celui qui s'avance habillé en ange de lumière ? Il est nécessaire de trouver un second guide, capable de dissiper les apparences trompeuses. Ce guide, c'est l'Eglise. C'est elle qui, dans son expérience bi-millénaire, à travers la vie de ses Pasteurs, de ses martyrs, de ses docteurs, de tous les saints, connus et inconnus, garde la Parole dans son intégrité. L'attachement à la Sainte Ecriture se complète avec l'attachement à la voix de l'Eglise. Pour le chrétien - qui affronte la traversée - ce sont les deux "fils de vie" qui le sauvent au moment de la tempête !

Mgr Guy-Marie Bagnard, 9 mars 2007