Témoigner de Jésus Ressuscité — Diocèse de Belley-Ars

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Témoigner de Jésus Ressuscité

Homélie du Dimanche de Pâques, 12 avril 2020, en confinement

 

 

On rapporte qu’il y a quelques années un sondage réalisé auprès de personnes qui se disaient catholiques, bien au-delà de ceux et celles qui participent à la messe le dimanche, avait révélé que seulement 13% affirmaient croire en la résurrection. Un tel constat est déconcertant et affligeant, quand on sait que la résurrection du Christ, dont découle la nôtre, se situe au cœur même de la profession de foi chrétienne. N'oublions pas que saint Paul écrivait aux Corinthiens : "Nous proclamons que le Christ est ressuscité d'entre les morts (…) si nous avons mis notre espoir dans le Christ pour cette vie seulement nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes" (I Co 15, 12+19). En effet, si l'on nie la résurrection de Jésus, celui-ci ne serait plus qu'un être humain hors du commun. Il ne serait plus qu'un maître spirituel parmi d’autres ; maître dont l'enseignement présenterait certes quelque intérêt, mais uniquement dans un horizon purement terrestre et selon ce que chacun jugerait bon d'en prendre. 

 

Mais si Jésus est vraiment ressuscité d'entre les morts, cela signifie qu'il est le Fils de Dieu. Sa résurrection est alors un événement unique et décisif pour l'histoire de l'humanité et le salut du monde. Cela signifie que Dieu s'est véritablement manifesté à nous en la personne de Jésus et qu’il s'est révélé comme un Dieu d'amour, qui est communion de personnes, Père, Fils et Esprit Saint. Cela implique aussi que Jésus est vivant, qu’il est notre compagnon aujourd’hui et toujours, et que nous pouvons vivre en communion avec lui. Cela veut dire que nous sommes sauvés du péché et de la mort et qu'un avenir éternel nous est ouvert. Alors prenons le temps d’accueillir comme il se doit la Bonne Nouvelle de la résurrection de Jésus, d'apprécier ce que cela signifie concrètement pour chacun de nous et de réaliser ce que cela implique dans notre vie quotidienne.

 

Nous venons d'entendre que le matin de Pâques Marie-Madeleine se rend au tombeau de Jésus. C’est l'amour reconnaissant qu'elle éprouve pour Jésus qui l'a motivée pour venir rendre hommage à celui qui l'a pardonnée et remise debout. En arrivant, elle découvre, de façon totalement inattendue, que la lourde pierre qui obturait l'entrée du tombeau a été déplacée. Le tombeau est ouvert ! Il est vide ! La réaction spontanée de Marie-Madeleine est l’hypothèse du vol : si le tombeau est vide, c’est que quelqu'un aurait volé le corps de Jésus !

 

Sur son témoignage, les apôtres Pierre et Jean se rendent sur place en courant. L'Evangile nous rapporte que les deux disciples courent ensemble, mais pas au même rythme. Jean court plus vite et arrive le premier au tombeau. Ce n’est pas qu’il soit plus jeune et plus alerte, mais la raison est qu'en entendant le témoignage de Marie-Madeleine, il a compris ce qui s’est passé et que son cœur est tout brûlant de foi. Comme on dit couramment : " L’amour donne des ailes ".

 

Mais l'évangile note que Jean n'entre pas dans le tombeau. Par délicatesse, il cède le pas à Simon-Pierre, parce que c’est lui le responsable du groupe des Apôtres. Pierre entre donc le premier et examine le tombeau. Il constate l'absence du corps et la présence des linges mortuaires. Leur présence indique qu'il s'est passé autre chose qu'un vol.

 

C'est alors qu'entre Jean, qui symbolise l'amour. Il voit et il croit immédiatement. En voyant le tombeau vide, il croit à la vérité de tout ce qui s'est passé avec Jésus. Le tombeau vide est un signe qui lui donne à reconnaître que Jésus est vraiment celui qu'il a prétendu être : il est vraiment le Fils de Dieu. Il est le Messie, l’Envoyé du Père. Il est le Sauveur. Pour Jean, c'est à partir de cet événement de la Résurrection qu'une lumière décisive se trouve projetée sur tout ce qui a précédé. Jean, en voyant le tombeau vide, se souvient des paroles de Jésus qui deviennent lumineuses pour lui : "Il faut que le Fils de l'homme soit livré aux mains des pécheurs, qu'il soit crucifié et que, le troisième jour, il ressuscite" (Luc 24, 7).

 

Il comprend alors que Jésus est vraiment "le chemin, la vérité et la vie" (Jean 14, 6). Il entre pleinement dans le mystère de Jésus. Il accueille la révélation de Dieu en son Fils bien-aimé. La place vide du tombeau devient parlante pour lui et pour tous ceux qui, à sa suite, croiront en Jésus. Le tombeau vide signifie que la mort n'a pas eu le dernier mot. La mort n'a pas pu retenir Jésus entre ses griffes. Autrement dit, l'amour qui se donne est plus fort que la mort.

 

Cet événement de Pâques, comme en témoigne Pierre dans la première lecture, a pour effet que "quiconque croit en lui (Jésus) reçoit par son nom le pardon de ses péchés". Dans la deuxième lecture, Paul en tire les conclusions pour la vie chrétienne : puisque Jésus s'est uni à nous et est mort pour nous, nous sommes ressuscités avec le Christ. Par lui et en lui, nous sommes devenus des hommes nouveaux. Nous sommes morts à tout ce qui est mondain, c’est-à-dire tout ce qui ne peut pas nous rassasier : la recherche du pouvoir, des biens matériels et des honneurs terrestres.

 

Il nous faut rechercher désormais les réalités d'en-haut, faire le choix de ce qui est éternel, diriger notre vie quotidienne avec le seul objectif d'aimer comme Dieu le Père nous aime. Notre vie reste cachée avec le Christ en Dieu, dans la mesure où nos repères ne sont pas ceux du monde, qui promeut ce qui est éphémère, superficiel et égoïste.

 

Les événements actuels nous démontrent que ce que promeut le monde n’est pas un chemin de vie, mais un chemin de mort. Alors, nous chrétiens, portons une responsabilité majeure. Alors que le monde est confiné, en attente d’une issue vers la vie authentique, nous avons à témoigner de Jésus Ressuscité. En un mot, nous avons à être des disciples-missionnaires ! Nous avons à proclamer par une vie personnelle et paroissiale renouvelée que la vérité de l'amour aura le dernier mot, car l'amour ne passe pas et ne peut pas être englouti par les forces des ténèbres et de la mort.


 

+ Pascal ROLAND