Si vous m'aimez, vous garderez mes commandements. — Diocèse de Belley-Ars

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Si vous m'aimez, vous garderez mes commandements.

Vous le savez, durant le Temps Pascal, nous entendons régulièrement le récit des Actes des Apôtres. Ces récits nous livrent l’histoire des premiers chrétiens d’Orient, ceux-là mêmes qui nous ont transmis l’Evangile. Aujourd’hui, à la demande de Mgr Pascal Gollnisch, délégué pour un certain nombre de catholiques orientaux en France et directeur général de l’Œuvre d’Orient, nous sommes invités à prier tout spécialement pour les communautés catholiques d’Orient.

C’est l’occasion de nous ouvrir à la catholicité de l’Eglise et de rappeler qu’il n’existe pas que les communautés de rite latin, mais aussi les communautés de rites syriaques, coptes, maronites, grec-melkites, gréco-catholiques roumains et ukrainiens, éthiopiens, érythréens, syro-malankars, syro-malabars, chaldéens, arméniens.

Je vous encourage à prendre un peu de temps cette après-midi ou ce soir, pour consulter le site de l’Œuvre d’Orient (créée il y a plus 150 ans), afin de découvrir les origines du christianisme et partir à la rencontre des chrétiens issus des différentes Églises catholiques.

Apprenez à les connaître, défendez leur cause, soutenez-les aussi financièrement par un don à l’Œuvre d’Orient, en ce temps où ils sont particulièrement éprouvés.  

Cette semaine, nous fêterons le 5° anniversaire de l’encyclique « Laudato Si » (Publiée pour la Pentecôte 2015). La pandémie que nous connaissons en ce moment manifeste l’actualité de ce document et nous pousse à mettre en œuvre de manière urgente ce que recommande le pape François pour une « écologie intégrale ». Nous prierons donc aussi à cette deuxième intention. 

 

 

Notes de l’homélie du 6° Dimanche de Pâques

 

Le dimanche 17 mai 2020, en confinement (Lectures de l’année A : Actes 8, 5...17 ; Psaume 65 ; 1 Pierre 3, 15-18 ; Jean 14, 15-21)

 

" Si vous m'aimez, vous garderez mes commandements ". Amour et commandement. Nous voici devant une association franchement inattendue. Je ne pense pas que beaucoup de gens unissent spontanément la notion d’amour à celle de commandement. D’ailleurs la mentalité moderne associe plus volontiers l’idée d’aimer à celle d’autonomie. 

 

Si vous consultez le dictionnaire, au terme "commander " vous pourrez lire la définition suivante : " Décider, en vertu de son autorité, de ce qu’un autre doit faire. " Tandis que la définition du verbe "aimer " est la suivante : " Avoir de l’affection, du goût, de l’inclination pour quelqu’un ou pour quelque chose. "

 

Autrement dit, d’un côté, nous avons la notion de décision extérieure, qui implique l’obéissance : quelqu’un d’autre que moi a autorité pour décider de ce que je dois faire. De l’autre côté, nous avons l’idée de mouvement intérieur, qui suggère la spontanéité et la libre initiative : un mouvement intérieur me pousse avoir de l’affection pour quelqu’un d’autre.

 

Pourtant, dans l'Evangile, Jésus ne cesse pas de nous dire des choses du genre : " Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande." (Jn 15, 14). Alors, de deux choses l’une.

Ou bien Jésus est une sorte de tyran qui nous impose ses vues personnelles. Ou bien nous ne comprenons pas correctement ce qu’il veut dire ! Après tout, si spontanément nous éprouvons quelque difficulté à associer amour et commandement, ne serait-ce pas en raison du péché, qui nous empêcherait de considérer les choses de manière juste ?

 

Ainsi, dès que nous entendons les mots " commander, commandements ", ne sommes-nous pas enclins à imaginer immédiatement une autorité écrasante, un pouvoir arbitraire, des décisions injustes… ? Et quand on nous parle d'obéissance, en raison des déformations et des abus, on pense négativement et on imagine une obéissance servile ou aveugle ! Tandis que lorsque nous entendons les mots " aimer, amour ", nous pensons volontiers à l’élan affectif, à la spontanéité, voire au plaisir plus ou moins égoïste.

 

En fait, il nous faut convertir nos manières de penser et de voir. Il nous faut nous décentrer de nous-mêmes et pour cela considérer tout simplement ce que fait Jésus. Tout au long de l’Evangile, Jésus se manifeste comme celui qui fait tout ce que le Père lui commande. Cela ne semble jamais lui peser, même si c’est parfois très lourd à assumer, car c’est toujours par amour que Jésus obéit.

 

C'est par amour du Père que Jésus se fait homme : " Je suis descendu du ciel pour faire non pas ma volonté mais la volonté de Celui qui m'a envoyé " (Jean 6, 38). C'est toujours par amour filial que Jésus se livre volontairement à la mort sur la Croix. Rappelez-vous sa prière à Gethsémani : " Père, si tu le veux, éloigne de moi cette coupe ; cependant, que soit faite non pas ma volonté, mais la tienne." (Luc 22, 42). 

 

Mais, au fait, lorsque Jésus nous invite à rester fidèles à ses commandements, que nous demande-t-il donc au juste ? " Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres ; comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. " (Jean 13, 34-35). Autrement dit, être disciple du Christ, c'est entrer avec lui dans l'obéissance aux exigences de l'amour. Or obéir ainsi aux exigences de l'amour, c'est choisir rien moins que la vie !

Pour prendre conscience qu'obéir, c'est choisir la vie, prenons l’exemple des règles sanitaires en ce moment. Celui qui refuserait d’obéir aux règles de distanciation physique s'exposerait au danger. Il mettrait sa vie, ainsi que celle des autres, en péril. On peut affirmer qu’il tournerait le dos à la vie. Obéir n’est donc pas quelque chose de pesant, même si cela implique parfois des renoncements !

 

Et puis surtout l’obéissance est facilitée par l’union au Christ : " Il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du Salut éternel. " (Hébreux 5, 8-9). De son côté, l’apôtre saint Jean affirme : " Tel est l'amour de Dieu : garder ses commandements et ses commandements ne sont pas un fardeau, puisque tout être qui est né de Dieu est vainqueur du monde " (I Jn 5, 3-4)

 

En fin de compte, obéir au Christ et, par lui, obéir au Père, c'est accueillir le pouvoir que Dieu a sur nous, le pouvoir de donner la Vie. C'est nous soumettre librement à l'autorité de celui qui n'a pas d'autre perspective que de nous sauver et nous faire grandir dans l’amour authentique : " Telle est la volonté de celui qui m'a envoyé : que je ne perde aucun de ceux qu'il m'a donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour. " (Jean 6, 39). 

 

Nous devons bien avoir conscience également que celui qui est dans l'obéissance reçoit autorité à son tour. Le Christ obéit au Père et reçoit du Père autorité sur le monde. De même pour les disciples du Christ : ceux qui obéissent au Christ, reçoivent de lui autorité. Ils participent à sa puissance de vie et de Salut, à exercer au service de l'humanité. 

 

Considérez bien ce qui se passe dans les Actes des Apôtres (voir 1° lecture). Le diacre Philippe exerce cette autorité en Samarie. Concrètement, il délivre les possédés des esprits mauvais qui les tourmentent. Et il guérit paralysés et infirmes. C'est-à-dire qu'il fait exactement la même chose que le Christ. Rappelez-vous ce que Jésus annonçait dimanche dernier : " Celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes, parce que je pars vers le Père. " (Jean 14, 12). Si cela est rendu possible, c'est parce que Jésus nous communique l’Esprit Saint selon ce qu’il a promis : " Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous : c'est l'Esprit de Vérité. » (Jean 14, 16-17).

 

En fin de compte, nous pouvons résumer les choses ainsi :

Si j'aime le Christ, je reste fidèle à ses commandements. Ses commandements se concentrent dans celui de l’amour : amour du Père et amour du prochain.

Je suis aimé du Père et aimé de Jésus qui se manifeste à moi en me communiquant le don de l’Esprit Saint. 

Cet Esprit de Vérité me donne de confesser que Jésus est mort pour les péchés une fois pour toutes, qu’il est vivant et qu'il nous introduit devant le Père (voir la 2° lecture).

En cela je suis alors différent du monde qui se sent orphelin, qui s’estime abandonné de Dieu.

Si j'aime le Christ et reste fidèle à ses commandements, je vis en communion avec Dieu, ce qui me met dans la paix et la joie. 

Et, comme le diacre Philippe, j’accomplis les mêmes choses que Jésus : je répands l’amour, je transmets la vie et cela fait grandir la joie dans le monde.

 

Ainsi, comme vous pouvez le constater, nous avons reçu une belle mission. Avec la Vierge Marie, contemplons et intériorisons cette Bonne Nouvelle durant les quelques jours qui restent avant la fin du confinement et préparons-nous à recevoir le don de l’Esprit de Pentecôte, disposons-nous à nous laisser emporter par un Souffle missionnaire !       

       

+  Pascal ROLAND