Comment vivre la Semaine Sainte ? — Diocèse de Belley-Ars

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Comment vivre la Semaine Sainte ?

Quelques indications de Mgr Roland pour vivre la Semaine Sainte, en paroisse et à domicile, en ce temps de confinement.


Chers frères prêtres, 

La semaine sainte étant maintenant proche, vous vous interrogez sur la manière dont vous allez pouvoir la vivre et la faire vivre à vos ouailles. Voici quelques indications pratiques, qui tiennent compte des orientations données par la Congrégation pour le Culte Divin.

Je vous invite à demander aux paroissiens de ne pas céder à la solution de facilité consistant à se contenter de liturgies visionnées, même si celles-ci sont fort utiles et à recommander particulièrement pour les personnes isolées. Exhortez les gens à mettre aussi en œuvre des petites liturgies domestiques. Je vous demande de bien vouloir leur transmettre mon propos d’introduction aux offices de la semaine sainte (n° 1) et de l’accompagner de suggestions concrètes afin de l’adapter à votre paroisse. Incitez-les aussi à suivre la retransmission de la messe chrismale afin d’honorer la dimension diocésaine. Vous trouverez ci-dessous des indications pratiques à votre intention pour les célébrations de la semaine sainte (n° 2). Suivent également des repères à transmettre aux paroissiens pour la communion de désir et la question de la confession (n° 4 et 5).

1- Introduction aux offices de la semaine sainte

Dans quelques jours nous allons entrer dans la célébration de la Semaine Sainte. Comme vous le savez, le triduum pascal (de la Cène du Jeudi saint au jour de Pâques) constitue le cœur de l’année liturgique. Les circonstances exceptionnelles de crise sanitaire et de confinement font que cette année il ne nous sera malheureusement pas possible de nous rassembler dans les églises paroissiales. Nous devons cependant apporter le plus grand soin à la qualité des célébrations qui se vivront sous une autre modalité.

J’invite ceux et celles d’entre vous qui avez la chance de vivre à plusieurs sous un même toit de ne surtout pas vous contenter d’assister passivement aux liturgies visionnées à la télévision ou sur internet. Saisissez l’occasion d’organiser une prière commune, puisque le Seigneur Jésus lui-même a promis : « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux » (Mt 18, 20). Le confinement auquel nous sommes contraints est une occasion de rappeler que chaque foyer doit constituer une ecclesiola, autrement dit une petite Eglise, la paroisse étant le rassemblement de ces petites églises domestiques. 

Vous pourrez aisément constater que la démarche est simple à mettre en œuvre et porte beaucoup de fruit. Voici les indications à suivre et à adapter selon les possibilités.
Lieu : Pour commencer, réaliser un petit sanctuaire familial. Si cela n’est pas déjà fait, organiser un petit coin-prière dans la maison. Il faut que ce soit beau : une nappe, une croix ou une icône, une image de la Vierge Marie, une Bible, un cierge, quelques fleurs lorsque c’est possible. 

Horaire : Autant que faire se peut, faire coïncider votre temps de prière avec celui des autres paroissiens, afin de vous trouver en communion spirituelle avec eux, autour de votre curé. 

2- Quelques indications pratiques pour les célébrations à venir 

Merci d’informer vos paroissiens de l’heure des célébrations afin qu’ils puissent s’unir depuis chez eux aux liturgies que vous célèbrerez, ainsi qu’à la messe chrismale. Lorsque cela est possible, faites sonner les cloches pour informer de ces rendez-vous dans la prière commune. 

Dimanche des Rameaux :

Le rite de bénédiction des rameaux n’est pas un rite essentiel. Il est donc supprimé cette année. Commencer la célébration par l’entrée simple, en suivant la 3e forme (voir missel page 183).

Messe chrismale :

vous pourrez vous y unir en suivant la retransmission sur le site du diocèse, le jeudi saint à 10 h 30 La rénovation des promesses sacerdotales est reportée au vendredi 19 juin, en la fête du Sacré Cœur, qui est la Journée Mondiale pour la Sanctification des Prêtres. 

Jeudi saint :

le lavement des pieds est omis. A la fin de la messe on omet la procession. Le Saint Sacrement est conservé dans le tabernacle. Pensez à faire prier pour les prêtres décédés depuis un an et pour les prêtres jubilaires (voir liste ci-dessous). Vous pouvez suggérer aussi l’envoi d’une petite carte aux prêtres aînés.
 

Prêtres jubilaires
• GOY Laurent (25 ans de sacerdoce)
• PLACIDE Serge (25)
• RENDU Xavier (25)
• BREVET Bernard (50)
• CHAPUIS Henri (50)
• DESMARIS Etienne (60)
• BERNARD Jean-Marie Joseph (60)
• CAGNIN Germain (60)
• GUILLET Jean (65)
• CORAND Paul (70)

Prêtres décédés depuis Jeudi saint 2019
• ROUSSET Bernard (23 mai 2019, 91 ans)
• CHARVÉRIAT Jacques (27 juin 2019, 76 ans)
• GAUTHIER Jacques (2 juillet 2019, 93 ans) 
• BALLEYDIER Marc (28 mars 2020, 96 ans)
 

Vendredi saint :

on ajoute cette 11e intention dans la grande prière universelle :

Prions pour tous les pays touchés par l’épidémie de Coronavirus :

Dieu éternel et tout-puissant, force de ceux qui espèrent en toi,
regarde avec compassion ceux qui se trouvent en ces jours dans une situation de désarroi.
Nous te prions pour les malades et pour ceux qui les soignent ;
Que tes secours, toujours présents, assistent ceux qui ont besoin de toi 
et que ta grâce accorde aux défunts la vie éternelle que tu veux offrir à tous.
Par Jésus, le Christ notre Seigneur. Amen

La vénération de la croix se fait suivant la 1ère forme (voir missel page 222). La vénération de la croix par le baiser est limitée à celui qui préside. Les autres s’agenouillent ou se prosternent simplement.

Pendant la communion : chacun peut dire cette prière : 

Seigneur Jésus,
que le jeûne eucharistique auquel je suis contraint aujourd’hui
me fasse communier plus étroitement à tes souffrances 
et surtout au sentiment d’abandon que tu as éprouvé sur la croix, 
lorsque tu as prié « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ».

Samedi saint :

c’est l’occasion de valoriser ce jour a-liturgique, qui est habituellement maltraité. Inviter les paroissiens à demeurer le plus possible dans le silence et la prière, en communion avec le Christ qui repose au tombeau.  Valoriser l’office des ténèbres le matin.

Vigile pascale :

on omet le feu. On allume directement le cierge pascal. On omet la procession. On procède à l’annonce de la Pâque (exsultet) puis on procède à la liturgie de la Parole. Pour la liturgie baptismale, on omet les litanies des saints et la bénédiction de l’eau. On passe directement au renouvellement des promesses baptismales (voir missel page 256, n° 46). On aura une prière toute spéciale à l’intention des catéchumènes appelés dont le baptême se trouve différé. Les paroissiens pourraient aussi leur adresser un message amical.

Pendant la communion : chacun peut dire cette prière : 

Seigneur Jésus,
que le jeûne eucharistique auquel je suis contraint aujourd’hui
me fasse communier aux souffrances de ton corps mystique, l’Eglise,
partout dans le monde où les persécutions font obstacle à toute vie sacramentelle.

Dimanche de Pâques :

la situation de confinement et de restriction des mouvements de personnes ne doit pas conduire pour autant à faire du dimanche de Pâques un jour comme les autres, bien au contraire. Puisque la fête de Pâques est la fête des fêtes, invitez les personnes (même seules) à décorer l’habitation, préparer une table festive, faire un repas amélioré. Là où l’on en avait abandonné l’usage, c’est le moment de retrouver le sens de la prière du benedicite avant les repas. C’est aussi l’occasion de célébrer un bel office de Vêpres. 

Je suggère qu’on installe quelque part dans la maison « un jardin de Pâques », c’est-à-dire une représentation du tombeau vide, tout comme à Noël on fait une crèche. Lorsqu’il y a des enfants, on peut les associer à la préparation de cette scène par des travaux manuels. Des sites catéchétiques offrent des informations pour la réalisation pratique (par exemple en faisant une recherche d’images « Jardin de Pâques » sur internet : sur le site du diocèse de Paris, celui de Cambrai, ou croire.com). 

NB : les monastères, communautés religieuses, et le séminaire, pour qui le confinement ne change pas radicalement le mode de vie, célébreront les offices de la Semaine Sainte dans les mêmes conditions qu’à l’ordinaire. 

3- Horaires auxquels je célèbrerai les offices qui seront retransmis sur le site du diocèse :

Jeudi saint  

  • Messe chrismale à 10 h 30
  • Messe en la mémoire de la Cène du Seigneur à 18 h

Vendredi saint  

  • Chemin de croix à 15 h
  • Office de la Passion à 18 h

Samedi saint

  • Office des ténèbres à 9 h
  • Vigile pascale à 21 h

Dimanche de Pâques

  • Messe à 10 h 30

4- Communion de désir

La crise sanitaire et le confinement que celle-ci entraîne font qu’il est devenu impossible de se rassembler pour célébrer l’Eucharistie et donc de recevoir la communion.  Cette privation est une souffrance pour beaucoup de fidèle laïcs qui ont pris l’habitude de la communion fréquente.  Cette privation sera encore plus douloureusement ressentie à Pâques, dans la mesure où il s’agit de la fête majeure de la vie chrétienne. Cette situation atypique présente cependant l’avantage de mettre en avant plusieurs points que nous avons souvent oubliés. Tout d’abord, la communion n’est pas un dû, mais elle est toujours un don. Ensuite, la communion fréquente n’a pas toujours été l’usage dans l’histoire de l’Eglise. Enfin, cela nous rappelle l’existence de la « communion de désir », telle que la vivent habituellement les chrétiens persécutés pour leur foi ou bien encore ceux qui ne peuvent pas bénéficier souvent de la présence d’un prêtre pour la célébration de l’Eucharistie. L’Eglise affirme que la grâce divine ne passe pas exclusivement par les sacrements. En cas d’empêchement majeur, tel celui que nous connaissons, le fidèle qui désire sincèrement et ardemment recevoir la communion et qui prépare son cœur se trouve recevoir la grâce d’être en communion avec le Christ qui se donne à lui spirituellement. Cette période difficile renouvellera notre faim de l’Eucharistie et fera qu’à l’avenir nous approcherons de l’autel dans de meilleures dispositions intérieures. Nul doute que cela contribuera à nous faire grandir dans le mystère de la foi et l’amour de l’Eucharistie.

5- Acte de contrition 

Le carême est un temps de conversion. C’est donc un temps particulièrement favorable pour se confesser et recevoir le pardon de Dieu dans le sacrement de pénitence et réconciliation. 

La situation de confinement nous prive malheureusement de la possibilité d’opérer cette démarche. Mais l’Eglise, dans sa grande sagesse, enseigne que dans de telles circonstances nous pouvons malgré tout bénéficier de la grâce divine. Le pape François l’a d’ailleurs rappelé lors de la messe qu’il célébrait le 20 mars 2020 en direct de la maison Sainte-Marthe. Celui qui fait un acte de contrition, c’est-à-dire qui, par amour de Dieu, éprouve « une douleur de l’âme et une détestation du péché commis, avec la résolution de ne plus pécher à l’avenir » (catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 1451 et 1452), et se tourne vers Dieu humblement pour lui demander pardon de tout son cœur, obtient réellement le pardon de ses péchés, puisqu’il ne peut matériellement pas rencontrer un prêtre. Celui qui fait ainsi promet de se confesser dès qu’il en aura l’opportunité, mais dès ce moment il revient dans la grâce de Dieu. 

Comment procéder concrètement ? 

Dieu, Père très bon, comme le fils pénitent revenu vers toi,
je te dis : « J’ai péché contre toi ; je ne mérite plus d’être appelé ton fils »
Jésus Christ, Sauveur du monde, 
comme le malfaiteur, 
à qui tu as ouvert les portes du paradis, je te demande : 
« Souviens-toi de moi, Seigneur, 
dans ton Royaume »
Esprit Saint, source d’Amour, je t’invoque avec confiance : 
« purifie-moi, accorde-moi de vivre 
en fils de lumière »

  • Exprimer au Seigneur la ferme résolution de recourir dès que possible à la confession sacramentelle. 
  • Et rendre grâce à Dieu pour sa miséricorde infinie, par exemple avec le psaume 31
  • A l’instar de ce que fait Zachée (voir Luc 19, 8), décider un petit geste de charité concrète pour que la miséricorde divine se déploie immédiatement dans la charité fraternelle, en vous souvenant de ce qu’affirme saint Pierre : la charité couvre une multitude de péchés (1 Pi 4, 8).

 

Bonne semaine sainte ! En communion de pensée et de prière avec vous tous. 

+ Pascal Roland

 

Autres ressources

Un livret du diocèse de Versailles pour vivre la Semaine Sainte à la maison

Exemples de « Jardin de Pâques » : sur le site du diocèse de Paris, celui de Cambrai, ou croire.com)