Notre rapport à la célébration de la messe

Je voudrais apporter un éclairage sur notre rapport à la célébration de la messe à partir de la fête d’hier, celle du Christ Roi de l’univers, qui marque le sommet de l’année liturgique.

Ainsi que vous l’avez entendu, Jésus lui-même nous a avertis que nous sommes quotidiennement mis en sa présence au travers des personnes que la société considère souvent comme des déchets : ceux qui ont faim et soif ; ceux qui sont étrangers, nus, malades, en prison. Il nous a indiqué que nous sommes appelés à l’honorer et à le servir en nous mettant précisément au service de ces personnes.

Quel déplacement ! Tandis que certains, en bons enfants du libéralisme et du consumérisme, manifestaient sur la place publique pour faire valoir leurs droits individuels, Dieu est venu nous provoquer à un décentrement de nous-mêmes.

Il nous demande ce que nous faisons pour lui et il nous oriente vers les plus petits, auxquels il s’identifie : concrètement depuis l’enfant en gestation dans le sein maternel jusqu’au vieillard en EHPAD, en passant par le malade en fin de vie, sans oublier les divers naufragés de nos sociétés, tel l’étranger qui cherche asile. 

Comme vous le savez, dans la prière eucharistique n° 2, nous prions en disant à Dieu : « Tu nous as choisis pour servir en ta présence ». Affirmer que le Christ est le roi de l’univers, implique de reconnaître que nous sommes les sujets et les disciples du Fils de Dieu, qui connaît le dénuement depuis sa naissance à Bethléem et l’exil en Egypte, qui subit un procès inique et une condamnation sans appel, qui est abandonné par les autorités et par ses proches, qui, tel un esclave, connaît finalement la mort infâmante de la croix.

Aussi, affirmer que le Christ est le Roi de l’univers, implique de renoncer à revendiquer quoi que ce soit pour soi-même, exige d’abandonner des rêves de domination sociale et politique, et commande de prendre parti pour tout homme dans la détresse en devenant serviteur avec le Christ Serviteur. Car, dans le royaume de Dieu, régner c’est servir !

+ Pascal ROLAND