L'Ascension, une affirmation de Foi — Diocèse de Belley-Ars

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L'Ascension, une affirmation de Foi

Notes de l’homélie de la solennité de l’Ascension le 21 mai 2020 (en confinement)

 

Dans quelques instants nous professerons ensemble notre foi en récitant le Symbole de Nicée-Constantinople. Nous affirmerons ceci à propos du Christ : Et il monta au Ciel ; Il est assis à la droite du Père. Ce faisant, nous manifesterons que nous croyons et transmettons le témoignage de saint Luc, qui, dans la 1° lecture, nous a rapporté l’expérience des apôtres en ces termes : Tandis que les Apôtres le regardaient, il s’éleva, et une nuée vint le soustraire à leurs yeux. Réalisez-vous bien ce que signifie cette affirmation de foi ? C'est une formule brève, mais dense et essentielle, qui résume ce que nous célébrons dans la fête de ce jour.  Je vous invite à découvrir ou approfondir le sens de cette affirmation de foi, tout simplement à partir de ce que nous enseigne la liturgie. 

    

Tout d'abord, vous entendez qu'il est question d'élévation. On proclame en effet que Jésus est monté aux cieux avec tout ce qui fait son humanité. Les différentes prières liturgiques le soulignent : Dieu qui élèves le Christ au-dessus de tout (disait par ex. l’oraison d'ouverture). Cette élévation de Jésus signifie avant tout l'exaltation du Christ. C’est-à-dire la mise l’honneur suprême de celui qui était tout en bas et qui est désormais assis à la droite du Père, c’est-à-dire qui partage la position du Père Créateur régnant sur le monde.

 

Pour commencer, Jésus s'est abaissé en prenant la condition de créature. Et puis il a été humilié, méprisé, rejeté. Il a été crucifié comme un malfaiteur et il est mort, de la mort la plus humiliante qui soit. Voyez : alors que Jésus est le Fils de Dieu, il a toujours pris la dernière place ! Et voici que Jésus, qui est descendu au plus bas de notre condition humaine, est maintenant élevé en triomphe au-dessus de tous : il est proclamé Roi et Seigneur de l'univers entier. C’est donc la proclamation du triomphe de l’amour ! C'est ce triomphe que chantait tout à l’heure le psaume 46 : Tous les peuples, battez des mains ! Acclamez Dieu par vos cris de joie ! Car le Seigneur est le Très-Haut, le redoutable, le grand roi sur toute la terre. Dieu s'élève parmi les ovations. 

 

Voilà une première chose : celui est descendu le plus bas possible est élevé au-dessus de tout. Ensuite, il est affirmé que Jésus nous ouvre le chemin du Ciel. Il élève aujourd'hui son Fils dans la gloire et vous ouvre ainsi le chemin du Ciel (Bénédiction solennelle). C’est-à-dire que le départ de Jésus n’a rien à voir avec un abandon, mais signifie qu'il part nous préparer une place auprès du Père. Jésus est celui qui nous ouvre l'accès au Ciel, autrement dit à la vie divine, en établissant la communication définitive entre Dieu et l'humanité. 

 

Comment cela peut-il se réaliser ? Rappelons simplement que nous sommes les membres du Corps du Christ. Un corps dont Jésus est la Tête. La Tête entre la première, là où tout le Corps est promis de passer. L'Ascension de ton Fils est déjà notre victoire : nous sommes les membres de son Corps, il nous a précédés dans la gloire auprès de toi, et c'est là que nous vivons en espérance (disait l’oraison d'ouverture). En entrant le premier dans le Royaume, il donne aux membres de son Corps l'espérance de le rejoindre un jour (proclamera de son côté la 1° préface de l'Ascension). En contemplant le Christ qui est monté au Ciel, nous découvrons ce qui nous est donné en Espérance. Nous contemplons notre propre victoire dans la victoire du Christ. Nous contemplons la dimension nouvelle que notre existence a acquise. Nous voyons donc ce qui doit orienter toute notre vie. C'est pourquoi à la fin de cette messe, nous demanderons : Mets en nos cœurs un grand désir de vivre avec le Christ, en qui notre nature humaine est déjà près de toi (oraison finale).

 

Notons aussi que l'Ascension inaugure un nouveau type de présence de Jésus à ses disciples. La Seigneurie du Christ ne l'éloigne pas des hommes, mais elle inaugure pour lui un nouveau rapport au monde : Il ne s'évade pas de notre condition humaine (1° préface de l'Ascension). Vous savez qu'il est assis à la droite du Père ; mais cherchez-le, trouvez-le aussi près de vous, jusqu'à la fin, comme il l'a promis (dira tout à l’heure la bénédiction solennelle). Certes, Jésus échappe maintenant à notre regard. Mais c'est pour que sa présence s'étende désormais à toute l'humanité. Et prêtez bien attention ! Cette présence demeure dans la réalité humaine concrète. En se faisant homme, le Christ a fait le libre choix de s'assujettir aux lois terrestres, aux lois de l'espace et du temps. La Résurrection et l'Ascension ne signifient pas le renoncement à cette réalité terrestre. 

 

Si Jésus a pris un corps humain et a pleinement assumé une vie terrestre, ce n'est ni un accident de parcours ni un événement transitoire. En montant aux cieux, il ne fuit pas notre condition humaine, mais au contraire, il la pénètre davantage pour l'introduire tout entière dans la réalité divine éternelle. Ainsi, Jésus continue d'être présent au monde terrestre en se donnant un corps extensible aux dimensions spatiales et temporelles du monde entier. Ce corps, c'est vous, c’est nous tous, l'Eglise. C’est la communauté des croyants, la communauté de ceux qui accueillent la force de l'Esprit Saint. 

 

Comme vous l’avez entendu dans la 1° lecture, Jésus a annoncé : « Vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous ». C'est pourquoi nous devons nous rendre disponibles à l'action de l'Esprit Saint qui vient pour nous saisir et faire de nous les témoins du Christ à travers le monde entier : Vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous. Vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie et jusqu'aux extrémités de la terre.

 

Mais, au fait, de quoi précisément avons-nous à être les témoins ? Nous témoignons que, par sa mort offerte par amour et par sa résurrection, Jésus réalise le pardon des péchés pour toute l’humanité. Et nous invitons chacun à accueillir le salut en se convertissant et en s’attachant à Jésus par la foi. Nous témoignons que, grâce à la mort de Jésus sur la croix, nous pouvons entrer en communion d’amour avec Dieu le Père.

 

Alors, ouvrons-nous à l’action de l’Esprit Saint pour être les témoins de cette Bonne Nouvelle destinée à tous ! Il s’agit qu’à la fin du confinement, nous soyons pleins d’audace, comme les apôtres après la Pentecôte, pour annoncer les merveilles de l’amour de Dieu !

 

+ Pascal ROLAND