Jésus, le bon berger et la porte de la bergerie — Diocèse de Belley-Ars

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Jésus, le bon berger et la porte de la bergerie

Homélie du 3 mai 2020, le 4° dimanche de Pâques (dimanche du Bon Pasteur, 57° journée mondiale de prière pour les vocations), en période de confinement. Lectures année A : Actes 2, 36-41 ; Psaume 22 ; 2 Pierre 20-25 ; Jean 10, 1-10

Comme vous l’avez entendu dans la première lecture, si le jour de la Pentecôte les Apôtres reçoivent le don du Saint Esprit, c’est pour annoncer avec assurance la Bonne Nouvelle à tous les hommes. Les Actes des Apôtres viennent de nous montrer ceci, en effet, fortifié et encouragé par le Saint-Esprit, Pierre, debout, élève la voix et déclare à la foule : "Dieu l’a fait Seigneur et Christ, ce Jésus que vous avez crucifié. " Autrement dit : en ressuscitant Jésus d’entre les morts, par la puissance du Saint Esprit, Dieu le Père atteste publiquement que Jésus est son Fils bien-aimé et il manifeste que l’amour de Dieu est plus fort que le péché et la mort.

 

A la question des auditeurs qui s’inquiètent de ce qu’ils doivent faire, Pierre répond : "Convertissez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ pour le pardon de ses péchés ; vous recevrez alors le don du Saint-Esprit ". Et il ajoute : "Détournez-vous de cette génération tortueuse, et vous serez sauvés ". Autrement dit : refusez toute compromission avec le mal, accordez votre confiance à Jésus, recevez le baptême afin de renaître à une vie nouvelle avec lui, en étant pardonnés de tous vos péchés, libérés de tout ce qui vous détruit. Et recevez à votre tour le don du Saint-Esprit. 

 

Il est on ne peut plus clair que le don du Saint-Esprit est fait pour la mission, puisque Pierre justifie ce don en ces termes : "car la promesse est pour vous, pour vos enfants et pour tous ceux qui sont loin, aussi nombreux que le Seigneur les appellera ". C’est-à-dire que la Bonne Nouvelle est destinée à tous et que Dieu a besoin de témoins pour la communiquer aux innombrables destinataires.

 

Alors, frères et sœurs, vous qui faites partie des heureux bénéficiaires, si Dieu vous a fait connaître son amour infini, ce n’est donc pas pour que vous en jouissiez tous seuls ! Si vous avez eu la chance de rencontrer Jésus et d’être introduits dans l’amour de Dieu, c’est pour le partager à tous ceux qui ne l’ont pas encore découvert. Dieu vous choisit et vous envoie comme messagers de sa Bonne Nouvelle. Quelle est donc cette Bonne Nouvelle ? C’est celle qui vient de nous être annoncée dans l’Evangile. 

 

Aujourd’hui, Jésus se présente à nous comme étant à la fois le bon berger et la porte de la bergerie. Selon Jésus, quelles sont les caractéristiques du bon berger ?

 

Premièrement, il entre par la porte de la bergerie. Cela indique qu’il est chez lui et qu’il s’attend à ce qu’on lui fasse bon accueil (Voir Jean 1, 11-12). Les voleurs n’empruntent pas la porte, mais ils passent par un autre endroit. Les bandits escaladent l’enclos des brebis. 

 

Deuxième caractéristique : le véritable berger appelle chacune de ses brebis par son nom. Celles-ci connaissent sa voix, une voix qui leur est familière. Et elles le suivent dehors avec confiance, car elles savent qu’il les aime et qu’il veut leur bien.  Le pape François dirait : le bon pasteur a l’odeur des brebis ; il est proche d’elles, il vit avec elles. Au contraire, lorsque se présente quelqu’un d’étranger, dont elles ne connaissent pas la voix, les brebis se méfient, elles refusent de le suivre et elles s’enfuient loin de lui. 

 

Troisièmement, le véritable berger fait sortir les brebis. Il ne les garde pas confinées dans la bergerie. Le confinement, c’est uniquement pour la protection durant la nuit. Les brebis sont faites pour les grands espaces !

 

Quatrième caractéristique : le bon berger marche à la tête du troupeau et les brebis le suivent, car il les mène vers le pâturage. C’est-à-dire qu’il leur ouvre le chemin de la vie. Vous venez d’entendre Jésus affirmer : "Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance." Le voleur, au contraire, " ne vient que pour voler, égorger, faire périr." C’est-à-dire qu’il n’aime pas les brebis, il ne sert pas la vie, mais il vient chercher son profit personnel. 

 

Reconnaissant en Dieu le bon berger qui prend soin de nous, avec le psaume 22 nous avons manifesté notre confiance dans le Seigneur. Avec lui, nous sommes assurés de ne manquer de rien. Il nous conduit sur des prés d’herbe fraiche. Il nous mène là où l’on trouve l’eau pour se désaltérer. Enfin il nous protège lorsqu’il y a des chemins difficiles. Sa présence nous rassure et son bâton nous guide si nous avons à traverser les ravins de la mort.

 

Jésus affirme aussi qu’il est la porte des brebis. Autrement dit, c’est uniquement en passant par lui qu’on est sauvé. Il est l’unique médiateur : par lui seul on peut entrer et sortir. Entrer, pour bénéficier de la véritable protection et être en sécurité. Sortir, pour trouver un pâturage avec herbe fraîche et eau désaltérante. "Moi je suis la porte des brebis ", affirme Jésus. Ce passage, vous le savez, c’est le mystère pascal, le mystère de la mort et de la résurrection du Christ. Nul ne va au Père sans passer par lui. Nul n’entre dans l’amour véritable, l’amour trinitaire, sans passer par la croix.

 

Mais en affirmant qu’il est la porte des brebis, Jésus fait clairement allusion à tous ceux qui reçoivent la responsabilité de guider le Peuple de Dieu. Il leur signifie que nul ne peut être pasteur en son nom sans passer par lui. Nul ne peut agir au nom de Jésus sans passer par lui. Il est la garantie d’authenticité. On reconnaît le vrai berger du troupeau au fait qu’il est proche du Christ, qu’il se comporte comme lui, et qu’il renvoie toujours les gens à Jésus, le Bon Pasteur.

 

Aujourd’hui, dimanche du Bon Pasteur, c’est la journée mondiale de prière pour les vocations. Nous prions tout particulièrement pour ceux que le Seigneur appelle à devenir évêques ou prêtres. Nous demandons qu’ils répondent avec générosité et avec une grande confiance aux appels de Dieu et qu’ils se configurent toujours davantage au Christ Bon Pasteur qui donne sa vie pour ses brebis.  

 

Cette année, en raison du confinement sanitaire, nous ne pouvons provisoirement plus nous rassembler. De ce fait, vous, fidèles laïcs, vous êtes privés de la réception des sacrements ; notamment des sacrements de l’Eucharistie et du Pardon. En raison de cette privation douloureuse, vous découvrez avec davantage d’intensité la grandeur et le caractère irremplaçable du ministère des prêtres, chargés au nom du Christ Bon Pasteur de vous enseigner, vous nourrir et vous guider. 

 

De leur côté, les prêtres souffrent de ne plus pouvoir vous servir directement. Ils continuent certes de prier pour vous. Ils font tout leur possible pour vous nourrir spirituellement grâce aux moyens techniques modernes. Mais ils peinent de ne plus pouvoir célébrer avec vous les sacrements, surtout l’Eucharistie, source et sommet de la vie chrétienne.

 

Je ne doute pas que parmi les enfants et les jeunes qui prient en ce moment avec leur famille devant un écran, il en est qui vont percevoir un appel du Seigneur. Durant le temps du confinement, j’ai enterré quatre prêtres : trois nonagénaires et un septuagénaire. Qui d’entre vous va prendre leur suite ? Jésus a besoin de chrétiens qui acceptent de se consacrer totalement à lui, pour que, par eux, il puisse continuer d’enseigner le Peuple de Dieu, de donner sa vie dans la célébration des sacrements, et de guider ses brebis. Alors, si au fond de votre cœur, Dieu vous appelle à servir les autres en devenant prêtres, pour agir au nom de Jésus le Bon Pasteur, je compte sur vous pour répondre généreusement à cet appel. Vous trouverez une grande joie dans ce service, qui est indispensable pour que tous les disciples de Jésus vivent de l’amour de Dieu et continuent de répandre abondamment l’amour de Dieu dans le monde. 

 

Comme les brebis dans la bergerie, nous sommes encore en confinement. Bientôt nous sortirons. Dans un mois, ce sera la fête de la Pentecôte. Nous préparons nos cœurs à la joie d’accueillir le don du Saint-Esprit. Quand nous serons sortis, Jésus compte sur nous pour que, comme Pierre, nous laissant conduire et inspirer par l’Esprit Saint nous soyons des témoins audacieux et enthousiastes, contribuant activement à manifester la miséricorde de Dieu à ceux que nous rencontrerons. Et il y aura grand besoin de répandre la miséricorde de Dieu, car le passage du coronavirus laissera derrière lui de nombreuses détresses psychologiques, sociales et économiques. Nous aurons tous ensemble à répandre la charité de Dieu dans le monde.

 

+ Pascal ROLAND