Nous glorifions Dieu notre Père avec Jésus le Fils, et Dieu trouve sa gloire ne nous ! — Diocèse de Belley-Ars

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Nous glorifions Dieu notre Père avec Jésus le Fils, et Dieu trouve sa gloire ne nous !

Notes de l’homélie du 7° dimanche de Pâques, le 24 mai 2020, à la fin du confinement. Lectures Année A : Actes 1, 12-14 ; Ps 26 ; 1 P 4, 13-16 ; Jean 17, 1b-11a

Vous le savez tous par expérience, un enfant apprend à s’exprimer en écoutant parler son entourage : ses parents et ses frères et sœurs aînés. Ainsi, un chrétien apprend-il à prier en observant Jésus prier son Père. Aujourd’hui, précisément, nous sommes témoins d’un passage de la grande prière de Jésus à son Père, au moment où il se prépare à entrer dans sa Passion.

 

La double orientation qui caractérise cette prière, c’est la contemplation et la demande. D’une part, Jésus, contemple l’amour de son Père. D’autre part, il demande l’épanouissement de cet amour dans l’humanité. Pour entrer au cœur de cette prière, je vous invite à commencer par repérer les mots importants qui reviennent régulièrement sur les lèvres de Jésus. Il y en a deux : le mot « gloire » et le verbe « donner ». Par six fois, il est question de « gloire » et de « glorification ». Quant au mot « donner », celui-ci revient pas moins de dix fois.

 

Habituellement le mot « gloire » évoque pour nous la renommée, la réputation, les honneurs, la réussite sociale, la reconnaissance publique. En général, la notion de gloire humaine nous fait penser à quelque chose de caractère éphémère, c’est-à-dire une réalité fragile et fugitive. Pensez aux artistes, aux champions sportifs, aux hommes politiques, qui se trouvent aujourd’hui sur le devant de la scène, qui sont adulés, et qui demain seront complètement oubliés.

 

La notion de gloire humaine nous fait aussi fréquemment penser aussi à quelque chose de caractère superficiel, voire de surfait. Il suffit de penser aux vedettes des spectacles en tous genres. Bref, vous le constatez, la gloire humaine s’envole aisément, parce qu’elle est liée à des réalités qui passent : la beauté physique, des talents particuliers, des performances sportives, l’argent, des relations valorisantes.

 

Dans la Bible, la gloire, c’est bien autre chose ! Le terme hébreu « kabod » que l’on traduit en français par le mot « gloire », évoque quelque chose qui a du poids. La gloire, c’est une réalité qui a de la consistance. C’est une réalité qui s’impose par elle-même, parce qu’elle a du poids. C’est quelque chose d’objectif, de durable, de solide. Ce n’est pas une étoile filante, mais c’est une vérité qui se manifeste.

 

Alors, que veut-on dire au juste, lorsqu’on parle de la gloire de Dieu ? C’est tout simplement la réalité de son amour infini ! Dans sa prière, Jésus demande : « Père, glorifie ton Fils, afin que le Fils te glorifie ». Nous pouvons donc constater que la notion biblique de gloire est liée à l’échange, au don mutuel, à la réciprocité. D’ailleurs, dans le contexte de l’évangile de ce jour, on a souligné que le mot « donner » revient dix fois ! La gloire n’a rien à voir avec quelque forme d’égocentrisme, mais elle au contraire intimement liée à l’échange et à la communion.

 

Considérons maintenant les choses de plus près. Jésus, le Fils, parle de glorifier le Père. Au fil de sa prière, nous apprenons ce que recouvre cette expression. « Moi, je t’ai glorifié sur la terre en accomplissant l’œuvre que tu m’avais donnée à faire ». Jésus glorifie le Père en accomplissant l’œuvre que ce dernier lui a confiée. Le Christ est envoyé dans le monde avec une mission à accomplir. Le Père lui confie les hommes et lui donne le pouvoir de communiquer la vie éternelle.

 

Jésus explique lui-même en quoi consiste le don de la vie éternelle : « C’est qu’ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu et celui que tu as envoyé, Jésus Christ ». Connaître est bien sûr à entendre ici dans le sens de relation intime et non pas dans celui de savoir intellectuel et abstrait.

 

La mission de Jésus consiste à manifester au monde l’amour de Dieu. Jésus glorifie le Père en révélant le vrai visage de Dieu : il révèle que Dieu est Trinité ; et en transmettant aux hommes l’amour qu’il reçoit constamment de son Père : il introduit l’humanité dans la relation filiale à son Père.

 

Ça, c’est le Fils qui glorifie le Père. Maintenant, comment est-ce que, de son côté, le Père glorifie le Fils ? L’œuvre du Père consiste à donner au Fils fait homme la gloire qu’il avait auprès de lui avant le commencement du monde. Il le fait en ressuscitant Jésus d’entre les morts (la fête de Pâques), en l’élevant au-dessus de toutes choses, en le manifestant comme roi de toute la création (la fête de l’Ascension) et en lui confiant l’Esprit Saint à répandre sur le monde (la fête de la Pentecôte).

 

Mais il ne vous aura pas échappé, quelque chose d’inattendu. Jésus déclare aussi, à propos de ses disciples, donc de nous-mêmes : « Je suis glorifié en eux ». Quand est-ce que nous glorifions le Christ ? Lorsque nous reconnaissons Jésus comme Fils de Dieu envoyé du Père ; lorsque nous reconnaissons que le Père de Jésus Christ est aussi notre Père et qu’en conséquence nous nous comportons comme ses enfants, c’est-à-dire en adoptant les mêmes mœurs que lui. Cela revient à dire que nous glorifions le Christ lorsque nous nous laissons conduire par l’Esprit Saint et que nous ressemblons au Christ, ne faisant plus qu’un avec lui. Bref, lorsque toute notre existence constitue une vivante louange de Dieu.

 

« Heureux êtes-vous, parce que l’Esprit de gloire, l’Esprit de Dieu, repose sur vous », disait à l’instant l’apôtre Pierre. Notre vocation en ce monde est de manifester à tous le merveilleux dessein d’amour de Dieu. Saint Pierre ne nous cache pas que glorifier le Christ nous expose à communier aux souffrances du Christ. Lorsqu’unis à Jésus par notre comportement d’enfants de Dieu nous collaborons à faire triompher l’amour, nous nous exposons à l’insulte, au mépris et à toutes sortes de violences injustes. Mais quand nous opérons une rupture dans le cycle de la haine et de la violence, en étant victorieux par l’amour miséricordieux, c’est la gloire de Dieu qui éclate en ce monde : nous glorifions Dieu notre Père avec Jésus le Fils, et Dieu trouve sa gloire ne nous !

 

Voyez quel est le merveilleux projet qui doit nous mobiliser plus que jamais, maintenant que nous sortons du temps de confinement. La première lecture nous a rapporté que les apôtres étaient assidus à la prière avec des femmes, avec Marie et avec la proche parenté de Jésus. Confinés à Jérusalem, ils attendaient la force du Saint Esprit. Le jour de la Pentecôte l’Esprit Saint a été répandu sur eux pour qu’ils partent proclamer partout avec assurance les merveilles de Dieu. Dimanche prochain, ce sera la Pentecôte. Nous aussi, recevant le don de l’Esprit Saint, nous serons envoyés pour glorifier Dieu avec Jésus Ressuscité et élevé au-dessus de toutes choses !  

 

+ Pascal Roland