Révélations sur Jean Vanier

Comme toute l'Eglise, le diocèse de Belley-Ars a pris connaissance avec stupeur et tristesse des résultats de l'enquête menée à la demande de l'Arche : son fondateur, Jean Vanier, a eu pendant plusieurs décennies un comportement où se mêlaient abus de conscience et abus sexuels, à l'égard de plusieurs femmes adultes et non-handicapées qu'il accompagnait spirituellement .

Nous remercions les victimes de ces actes qui ont eu le courage de témoigner ; nous les assurons de notre prière fraternelle et de notre compassion.

Nous prions également avec les membres de l'Arche meurtris par cette annonce.

Dans le livret diocésain sur l'écologie intégrale publié il y a quelques semaines, un chapitre est consacré à la dignité. Pour l'illustrer, nous avions choisi de présenter la communauté de l'Arche et la figure de Jean Vanier. Au moment de rédiger ce livret à l'automne 2019, et lors de sa parution en janvier 2020, nous n'étions bien sûr pas informés des suspicions qui pesaient sur son comportement.

Les fautes commises par Jean Vanier sont intolérables. Nous découvrons ces jours-ci la face sombre d'un homme, mais le bien qu'il a fait, l'attention aux plus faibles qu'il a enseignée, demeurent. Ces fautes ne remettent pas en cause la beauté de ce qui se vit chaque jour au sein des communautés de l'Arche : "une vie fraternelle avec des frères et soeurs vulnérables". Nous sommes certains que cette fraternité entre personnes handicapées et bien-portantes continuera de porter du fruit, car "l'accueil des fragilités de chacun est une voie essentielle pour construire une société plus humaine". 

Que le temps du carême qui débute nous aide donc à continuer à faire le bien, à prendre soin chaque jour davantage des plus fragiles, à contempler en eux le visage du Christ. Qu'il nous aide aussi à prendre conscience de nos propres fragilités, et à reconnaître également que souvent, nous avons besoin de la miséricorde gratuite de Dieu.