Evangile par le cœur

Le Père Marcellin propose aux membres du secteur paroissial du plateau une pratique d’approfondissement de la Parole de Dieu. Le but consiste à former une fraternité de Chrétiens qui consacrent chaque jour un quart d’heure (minimum, mais c’est déjà suffisant si c’est régulier) à mémoriser l’Évangile, c’est-à-dire la vie et la parole du logos fait chair, pour la recueillir vivante, dans leur cœur, ‘par cœur’.

Michel Malle, de Cormaranche, est responsable de ce groupe fraternel. Relativement nouveau dans la région, il a trente ans d’expérience de cette pratique dans la région orléanaise. Il y a, pour ce faire, une méthode précise, progressive, qui est indiquée dans  l’évangile même. Jésus lui-même exige de ses disciples qu’ils aient en mémoire ses paroles et qu’ils les gardent : celui qui m’aime garde mes paroles… celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paroles (Jn 14/23). Cette fraternité de récitants de l’Évangile aura plusieurs buts :

1°) Apprendre la méthode, qui est simple, progressive, agréable ; elle n’exige qu’une mémoire normale, et surtout l’amour de Jésus, de son enseignement et la foi sans faille dans cette affirmation du maître unique de tout Chrétien : l’Écriture ne peut être récusée (Jn 10/35).

2°) L’autre but c’est qu’on a plus de courage en pratiquant ensemble. Chaque jour chacun s’imprègne de la parole de Jésus, dans le secret de sa chambre et de son cœur, et régulièrement, on se retrouve en petit groupe, pour réciter ensemble, parfaire cet art passionnant de devenir des mémoires vivantes. Car la parole enfermée dans le livre ne vous interpelle pas, au cours de la vie, mais la parole  enclose dans le cœur vous interpelle.

3°) Le troisième but est spirituel. Un  croyant se contente d’entendre lire l’Évangile à la messe, parfois de le lire lui-même. Mais Jésus précise le statut du disciple : Si vous demeurez dans ma parole, vous serez véritablement mes disciples, vous connaitrez la vérité et la vérité vous rendra libre (Jn 8/31). Il ne s’agit donc plus seulement de croire, mais de comprendre et de connaître.

4°) « L’Écriture est à elle-même son propre commentaire », comme l’affirment les Pères de l’Église. On commence par mémoriser le plan de l’Évangile sous forme d’une synopse. Une synopse met en parallèle les quatre évangiles, rassemblant dans un même petit chapitre qu’on appelle péricope, un enseignement, un miracle ou un vécu semblable.       Exemple : ‘Les Béatitudes’, ou ‘le baptême de Jésus’, ou ‘les noces de Cana’ sont autant de péricopes. On façonne donc une image mentale, une icône intérieure, pour chaque péricope de l’Évangile (il y en a 322, selon la synopse Lagrange que l’on utilise). Exemple : la crèche pour la nativité. Ensuite on localise ces icônes mentales, c’est-à-dire qu’on les range, exactement comme on range de objets dans une pièce. Nous verrons tout cela en pratique dans le groupe de façon progressive. Et c’est alors que se produit le miracle de la compréhension : les différentes scènes, les différentes péricopes, une fois qu’elles ont imprégné la mémoire et qu’elles sont en ordre, s’éclairent l’une l’autre. Et il n’y a pratiquement pas un jour où l’on récite l’Évangile sans faire quelque découverte sur sa signification profonde.

5°) Mais ce n’est pas tout. Normalement, il y a dans la messe, une double manducation, c’est-à-dire mastication, intégration, assimilation de Jésus. Par le corps du Christ, c’est le corps et la vie de Jésus qui transforment le croyant pratiquant : liturgie eucharistique. Et par la manducation de la parole (‘la rumination de la parole’ selon l’image traditionnelle), c’est l’esprit divin qui se transmet, car Dieu est esprit comme Jésus l’explique à la Samaritaine, le logos est Dieu, comme l’affirme le prologue de Jean, et le logos s’est fait chair en Jésus : et ceci constitue la liturgie de la parole. L’écoute de l’Évangile et de l’homélie est une excellente et indispensable chose, mais la garde de la Parole de Dieu dans le cœur est l’ordre explicite de Jésus à ses disciples. Tout croyant est appelé à devenir disciple, cette pratique est un pas dans cette direction.

Les paroissiens du plateau d’Hauteville qui se sentent intéressés par cette proposition du Père Marcellin peuvent s’adresser à Michel, qui anime les réunions. La première fois il serait mieux de se rencontrer en particulier pour bien ajuster ce qui est recherché et ce qui est proposé. Voici ses coordonnées : Michel Malle, 2 Impasse sur le Croix, Cormaranche, plateau d’Hauteville. Tél 06 34 47 62 75. Courriel : yoga.michelmalle@gmail.com.

De plus, une conférence aura lieu à l’église de Hauteville, le 9 juin à 19h30, sur ce sujet, donnée par Michel, et chacun pourra poser les questions qu’il souhaite.

Un petit groupe a déjà démarré depuis deux mois, dont fait partie le Père Marcellin, mais aucune information n’ayant été faite jusqu’à maintenant, il ne demande qu’à s’étoffer, et à répondre à ceux qui sont en appétit de la parole de Dieu. 

Tout croyant est appelé à devenir disciple, cette pratique est un pas dans cette direction.