Lettre du troisième dimanche de Pâques — Diocèse de Belley-Ars

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Lettre du troisième dimanche de Pâques

Hauteville, le 25 avril 2020

Ave Maria


 

Chers Amis,

 

D’après les dernières nouvelles, c’est encore pour plusieurs semaines que nous devrons nous satisfaire des nouveaux moyens de communication pour entrer en relation. Cette semaine, j’ai entendu que les églises, nos églises, resteraient fermées jusqu’à la mi-juin, qui, cette année correspond avec la fête du Saint-Sacrement (14 juin).

 

Ce moyen d’entrer en relation les uns avec les autres, n’est certainement pas le plus idéal, mais plutôt que de se plaindre, rendons grâce à Dieu, de pouvoir continuer de garder contact, avec, présente à l’esprit, la pensée, que cette situation quelle qu’en soit la durée, passera.

 

Dans ce contexte particulier, peut-être même pesant, nous continuons de marcher, avec confiance à la suite du Christ, mort et ressuscité « conformément aux Ecritures », cf Credo de Nicée-Constantinople. En effet, que demeure vivante dans notre mémoire, cette vérité : le Christ nous précède toujours, et nous rejoint comme il a rejoint les disciples d’Emmaüs. Aussi, avons-nous à faire toujours plus silence pour savoir l’accueillir, ou plutôt, accueillir les signes qu’il nous donne pour discerner et reconnaître sa Présence. Sachons nous laisser instruire par lui, quand « il nous interprète dans l’Ecriture tout ce qui le concernait », cf Lc 24, 26. Nous aurons une oreille et un cœur d’autant plus attentifs aus signes de sa Présence à la fois réelle et silencieuse, tandis qu’il nous dit : « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi et les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais    accomplir. » Mt 5, 17.

 

Nous devons donc nous laisser instruire par le Christ, sur sa Personne, sur chacun de nous, sur le monde dans lequel nous vivons. Ce monde qui, nous ne le savons que trop est malmené par la pandémie du covid 19. Nous en sommes tous affectés. Sans doute, que le confinement n’est pas toujours simple à gérer (nous n’avons pas tous la vocation des moines et des moniales, qui vivent en retrait, par un appel spécifique de Dieu). Bien que cela puisse être difficile, au-delà de l’épreuve, sachons nous réjouir pour toutes les belles choses qui se vivent dans l’état actuel, que ce soit des gestes divers de solidarité, une attention plus grande à ceux qui nous sont proches, pour ne prendre que quelques exemples.

 

Une fois encore, sachons rendre grâce à Dieu, pour le dévouement de tout le personnel soignant, y compris de celles et ceux qui accomplissent des tâches, moins visibles, mais dont les services sont indispensables pour que les soins puissent être assurés, aussi bien ceux qui préparent les traitements dans l’ombre des pharmacies, où encore, ceux qui veillent à la propreté des différents services. Nous n’oublions pas non plus les infirmières et infirmiers libéraux, les kinésithérapeutes, les aides à domicile . . . Les uns et les autres appliquent dans leur vie, parfois en l’ignorant, ce que Jésus dit en Matthieu chapitre 25 : « J’étais malade, et vous m’avez visité (…) Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » Mt 25, 36, 40. Joignons-nous à tous ceux qui, de diverses manières, leur témoignent leur attachement et leur reconnaissance. Comment cela ? En priant pour eux ! Prions aussi pour tous ceux qui nous permettent de continuer à vivre dans des conditions aussi normales que possible. Je pense à toutes les personnes que nous sommes appelés à côtoyer dans les différents lieux alimentaires (ou autres commerces), et à ceux qui assurent des travaux moins gratifiants, néanmoins indispensables, comme les éboueurs.

 

Prions pour les personnes qui, avec dévouement confectionnent des masques. Prions pour nos Elus, au niveau national, certes, mais aussi pour nos Elus locaux, qui ont la difficile tâche de veiller sur la vie de leurs communes, et qui savent se montrer attentifs aux uns et aux autres, en essayant de voir où sont les priorités.

 

Toujours à propos de la prière, continuons à faire monter avec confiance notre prière vers le Seigneur, afin qu’il libère notre monde qui ploie sous le poids de cette pandémie. Prions avec confiance, en nous référant à la Parole du Seigneur qui nous dit en l’Evangile selon Saint Marc (dont c’est la fête aujourd’hui) : « Tout ce que vous demandez dans la prière, croyez que vous l’avez obtenu, et cela vous sera accordé. » Mc 11, 24.

 

Les médias rapportaient hier que 60 000 vies ont été épargnées grâce au confinement. Il est juste de reconnaître que cet effort collectif porte inévitablement des fruits. Néanmoins, en tant que chrétiens, nous ne pouvons pas douter que la prière, qui monte vers le Ciel, d’une manière quasi permanente, est tout aussi efficace.

 

Je vous encourage, une fois encore, d’avoir recours à la prière Mariale. Le Seigneur Jésus, en mourant sur la Croix, nous a donné sa Mère pour notre Mère, et nous savons combien le Bon Dieu l’a faite si bonne pour chacun de nous, et si attentive à chacune de nos prières. Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus l’avait tellement bien compris que nous lisons dans ses écrits : « Si je devais être Marie ou Thérèse, je choisirais d’être Thérèse, car Thérèse peut s’appuyer sur Marie, tandis que Marie n’aurait pas d’autre Marie sur qui s’appuyer. » Recourons en toute confiance à la Sainte Vierge, en lui adressant cette prière recommandée il y a peu de temps par le Pape François : 

 

« Sous votre protection, nous cherchons refuge, Sainte Mère de Dieu. Ne refusez pas nos prières dans nos besoins, mais sauvez-nous de tout danger, Vierge glorieuse et bénie. Amen »

 

Bien en communion avec vous.


 

                                                                                 Père Didier +


 

Intentions de messes :
Défunts :
Bernard BILLON ; Yvonne SAVEY et sa famille ; Joseph et Marguerite CARRIER, et tous les Déportés.
Défunts de la semaine :
Yvonne TROCCON, temps de prière à la chambre funéraire des Pompes Funèbres du Plateau, 21 mars.

 

 

Troisième dimanche de Pâques (année A)

Évangile de Jésus-Christ selon Saint Luc (Lc 24, 13-35)

 

Le même jour (c’est-à-dire le premier jour de la semaine), deux disciples faisaient route vers un village appelé Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem, et ils parlaient entre eux de tout ce qui s’était passé. Or, tandis qu’ils s’entretenaient et s’interrogeaient, Jésus lui-même s’approcha, et il marchait avec eux. Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître. Jésus leur dit : « De quoi discutez-vous en marchant ? » Alors, ils s’arrêtèrent, tout tristes. L’un des deux, nommé Cléophas, lui répondit : « Tu es bien le seul étranger résidant à Jérusalem qui ignore les événements de ces jours-ci. » Il leur dit : « Quels événements ? » Ils lui répondirent : « Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth, cet homme qui était un prophète puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple : comment les grands prêtres et nos chefs l’ont livré, ils l’ont fait condamner à mort et ils l’ont crucifié. Nous, nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël. Mais avec tout cela, voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c’est arrivé. À vrai dire, des femmes de notre groupe nous ont remplis de stupeur. Quand, dès l’aurore, elles sont allées au tombeau, elles n’ont pas trouvé son corps ; elles sont venues nous dire qu’elles avaient même eu une vision : des anges, qui disaient qu’il est vivant. Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit ; mais lui, ils ne l’ont pas vu. » Il leur dit alors : « Esprits sans intelligence ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? » Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur interpréta, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait. Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient, Jésus fit semblant d’aller plus loin. Mais ils s’efforcèrent de le retenir : « Reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse. » Il entra donc pour rester avec eux. Quand il fut à table avec eux, ayant pris le pain, il prononça la bénédiction et, l’ayant rompu, il le leur donna. Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards. Ils se dirent l’un à l’autre : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? » À l’instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem. Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons, qui leur dirent : « Le Seigneur est réellement ressuscité : il est apparu à Simon-Pierre. » À leur tour, ils racontaient ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain.


 

Il chemine avec nous.

 

L’évangile des disciples d’Emmaüs nous ramène au soir du dimanche de Pâques, tandis que la première lecture du livre des Actes des Apôtres se situe déjà 50 jours plus tard, le jour de la Pentecôte. La liturgie de ce jour englobe donc entièrement le temps Pascal. Le temps pascal est ce temps compris entre la Résurrection et la Pentecôte. Comme le carême, c’est un temps de cheminement, un temps d’accueil de la parole de Dieu, un temps de conversion au mystère de la résurrection, et l’on voit bien que pour les disciples accueillir la résurrection dans leur vie n’est pas plus simple que d’accueillir la mort sur la croix. Dans un certain sens, le chemin parcouru par Jésus avec les disciples d’Emmaüs est le chemin que chaque croyant doit lui aussi faire avec le Christ tout au long de sa vie. Cet évangile est donc plein d’enseignement pour nous.

 

I/ Faire la rencontre du ressuscité dans sa vie et dans son cœur.

 

La foi se vit en communauté, elle est une expérience qui se révèle dans un corps, le corps du Christ qui s’appelle l’Eglise. Mais la foi est d’abord une expérience personnelle et intime. Les disciples d’Emmaüs, avant de rejoindre les autres disciples en Eglise, doivent d’abord faire une rencontre personnelle avec Jésus vivant et ressuscité. Le second disciple, qui reste anonyme, est bien chacun de nous qui marche avec Cléophas, en s’éloignant de Jérusalem. Dans les évangiles de Luc et de Jean le disciple anonyme est toujours signe de notre présence auprès du Christ.

 

La foi est donc avant tout une rencontre avec le Christ vivant qui marche avec nous, non pas il y a 2000 ans sur une route de Judée, mais bien en 2020. Cette rencontre nous pouvons la faire, nous dit l’évangile des disciples d’Emmaüs, dans les la lecture des Ecritures et dans le partage eucharistique du pain et du vin. La lecture ou l’écoute des Ecritures, l’eucharistie sont ces deux moments clés qui permettent aux yeux des disciples de s’ouvrir. Ce sont les deux grands temps de toute messe : la liturgie de la parole et la liturgie eucharistique. Mais, avant d’être des moments de communion en Eglise, ils sont d’abord le temps et le lieu d’une rencontre intime qui se déroule dans le cœur de chacun et que personne ne peut vivre à notre place. C’est le cœur de chacun qui doit être touché, ce cœur lent à croire dit Jésus, ce cœur tout brûlant dont parlent les disciples. Chacun de nous a à faire cette rencontre dans son cœur à l’écoute de la parole et dans le pain eucharistique. Le déroulement du récit des disciples d’Emmaüs est d’ailleurs raconté comme le récit d’une messe : l’aveu que nous sommes perdus par la prière pénitentielle, l’écoute de la Parole en relisant les Ecritures, le partage du pain et du vin, l’envoi en mission.

 

II/ La partager avec ses frères.

 

L’envoi en mission clôt notre récit et nos messes. En effet, on pourrait penser que nous n’avons alors pas besoin des autres si le Christ chemine avec nous sur notre chemin personnel. Et, il est vrai, que parfois les chrétiens, même pratiquants, estiment que leur foi relève de leur domaine personnel et qu’ils n’ont pas besoin de s’ouvrir à leur voisin par le baiser de paix, ou de chanter à l’unisson avec la chorale, ou de faire communauté en paroisse. On peut alors se replier sur soi, sa famille, son groupe, son mouvement. Mais ce serait rejeter la fin de l’évangile où les disciples retournent à Jérusalem partager leur joie avec leurs frères et sœurs. La rencontre avec le ressuscité n’enferme pas sur soi ou son monde, elle est partage et joie. Nos messes ne doivent pas être un agrégat de croyants repliés sur eux-mêmes, mais bien communion à un même esprit et à une même expérience de foi. Une paroisse n’est pas un agrégat d’expériences personnelles de foi, mais un partage, une communion, qui fait de toutes ces expériences un tout qui forme corps et qui est l’Eglise.

 

III/ L’annoncer au monde entier.

 

Nous ne pouvons être témoins du Christ ressuscité que si nous sommes capables de vivre ces deux dimensions de la foi, la dimension personnelle et la dimension communautaire, ensemble et ne faisant plus qu’une dimension. Alors, nous pourrons nous ouvrir à cette autre dimension contenue dans le message de Pâques : la dimension universelle, celle de la Pentecôte, celle qui pousse Pierre à proclamer la Bonne Nouvelle, à Jérusalem et plus tard dans ses lettres. Alors nous pourrons dire que notre foi est vraiment catholique.

 

P. Damien Stampers (diocèse de Blois).

 

En revivant l'expérience des disciples d'Emmaüs

 

Chers frères et sœurs,

 

 L'Évangile de ce dimanche - le troisième de Pâques - est le célèbre récit appelé, des disciples d'Emmaüs (cfr Lc 24.13-35). On y raconte que deux disciples du Christ, lesquels, le jour après le samedi, c'est-à-dire le troisième après sa mort, tristes et abattus, quittèrent Jérusalem en se dirigeant vers un village un peu plus loin appelé, justement, Emmaüs. Le long du chemin, Jésus ressuscité s'approcha d'eux, mais eux ne le reconnurent pas. En les sentant découragés, il expliqua, sur la base des Écritures, que le Messie devait souffrir et mourir pour arriver à sa gloire. Entré ensuite avec eux chez eux, il s'assit à leur table, il bénit le pain et il le rompit, et à ce moment-là, ils le reconnurent, mais il disparut de leur vue, les laissant tout étonnés devant ce pain rompu, nouveau signe de sa présence. Et en suivant, les deux disciples retournèrent à Jérusalem et racontèrent ce qui était arrivé, aux autres disciples.

 

 La localité d'Emmaüs n'a pas été identifiée avec certitude. Il y a différentes hypothèses, et ceci n'est pas dépourvu de signification, parce que cela nous fait penser qu'Emmaüs représente en réalité chaque lieu : le chemin qui y conduit est le chemin de chaque chrétien, bien plus encore, de chaque homme. Sur nos chemins, Jésus ressuscité se fait compagnon de voyage, pour rallumer dans nos cœurs, la chaleur de la foi et de l'espérance et rompre le pain de la vie éternelle. Dans le dialogue avec les disciples avec ce promeneur inconnu, l'expression que l'évangéliste Luc met sur les lèvres de l'un d'entre eux, nous frappe : « Nous espérions… » (24.21). Ce verbe au passé dit tout : Nous avons cru, nous avons suivi, nous avons espéré…, mais maintenant tout est fini. Même Jésus de Nazareth, qui s'était montré prophète puissant en œuvres et en paroles, a échoué, et nous sommes restés déçus. Ce drame des disciples d'Emmaüs apparaît comme un miroir de la situation de beaucoup de chrétiens de notre époque. Il semble que l'espérance de la foi ait échouée. Cette même foi entre en crise à cause d'expériences négatives qui nous font nous sentir abandonnés du Seigneur. Mais ce chemin pour Emmaüs, sur lequel nous marchons, peut devenir une purification et une maturation de notre croire en Dieu. Même aujourd'hui nous pouvons dialoguer avec Jésus en écoutant Sa Parole. Même aujourd'hui, Il rompt le pain pour nous et se donne Lui-même comme notre Pain. Et ainsi la rencontre avec le Christ Ressuscité, qui est possible même aujourd'hui, nous donne une foi plus profonde et authentique, trempée, pour ainsi dire, par le feu de l'évènement pascal ; une foi robuste puisqu'elle ne se nourrit pas d'idées humaines, mais de la Parole de Dieu et de sa présence réelle dans l'Eucharistie.

 

 Ce superbe texte de l'évangile contient déjà la structure de la Sainte Messe : dans la première partie, l'écoute de la Parole à travers les Saintes Écritures ; dans la deuxième, la liturgie eucharistique et la communion avec le Christ présent dans le Sacrement de son Corps et de son Sang. En se nourrissant à ce double banquet, l'Église s'édifie sans cesse et se renouvelle de jour en jour dans la foi, dans l'espérance et dans la charité. Par l'intercession de Marie Très sainte, prions pour que chaque chrétien et chaque communauté, en revivant l'expérience des disciples d'Emmaüs, redécouvre la grâce de la rencontre avec le Seigneur ressuscité qui transforme.

 

Benoit XVI (3ème dimanche de Pâques, 06 avril 2008).