Décès de Sr Bernadette

Sœur Bernadette,
Dominicaine du Cœur Immaculé de Marie,
(Marie-Cécile Joye)
est décédée samedi 16 octobre 2021,
après 61 ans de Profession religieuse.

La célébration de ses funérailles a eu lieu le mercredi 20 octobre à 15h, à la co-cathédrale Notre Dame, suivie de l’inhumation au cimetière de Bourg.

Témouignage des Dominicaines du Coeur Immaculé de Marie

Notre sœur Bernadette, de l’Immaculée, est née en Suisse, dans le canton de Fribourg ; le 1er mars 1932, dans une fratrie de 9 enfants ; profondément chrétienne.

Prévenue de l’appel du Christ à « tout quitter pour Le suivre », elle y répondra, ardemment, sans jamais plus regarder en arrière.

Elle fait connaissance avec notre communauté Dominicaine, à Lyon, où elle est venue travailler. En 1957, elle est accueillie à Bourg, à la Maison Mère, En 1958 - année du 100° anniversaire des apparitions de la Vierge Marie à Lourdes - le 11 février, elle reçoit avec l’Habit blanc, le nom de Sœur Bernadette de l’Immaculée. 

Elle choisit - elle demande expressément - d’être accueillie comme « sœur converse », c’est-à-dire toute vouée – et uniquement - aux travaux de l’intérieur, par amour de Jésus, POUR servir la communauté, et ses soeurs qui allaient soigner à domicile ; consciente – dans la foi - de travailler ainsi au Salut des âmes

Dix longues années enveloppées de silence ; dans l’oubli de soi, la patience, l’humilité apprises, jour après jour, « du Christ Lui-même » comme elle le dira plus tard ; dans une vie de prière intense, communautaire et personnelle.

Puis Il lui fallut accepter de conduire les novices, à la suite du Christ ; puis d’être prieure de la communauté de Bourg. Sa puissance d’écoute, sa compassion, sa miséricorde faisait d’elle un être de paix, d’unité, dans la communauté ; et au dehors, auprès des malades soignés ou visités. Elle savait encourager les jeunes sœurs, avec beaucoup de bienveillance : « Jésus est là, avec vous dans l’épreuve, vous n’êtes pas seule. Il marche devant, Il a souffert avant vous, et pour vous ».

Elle est entrée avec lucidité dans cette dernière étape de sa vieillesse ; elle l’a reçue de Dieu, comme elle l’a exprimé à une jeune sœur : « Je ne peux plus faire ce que je faisais. C’est là que le Seigneur nous demande de nous abandonner. Il nous fait comprendre qu’il faut Le laisser faire. C’est une grâce de s’en rendre compte. Ça nous dépouille. C’est difficile car on a beaucoup de difficultés à lâcher… Je crois que c’est une grâce car ça nous prépare à passer de l’autre côté quand le Seigneur viendra nous chercher. C’est un dépouillement qui se fait en douceur, et en communauté, avec toutes mes sœurs, pas comme une personne qui vit seule. C’est Jésus qui prend, qui vient se servir chez nous car Il voit bien que nous, on ne peut plus se débrouiller. Mais quand on a accepté ça, on retrouve la paix. Laisser faire Jésus, c’est lui donner la liberté de prendre ce qu’Il veut nous prendre ». Les limites physiques se sont imposées encore plus… jusqu’à la dépendance en tout… Toutes, nous l’avons servie - en la suivant - un jour après l’autre… ponctué de courts échanges, où nous quêtions d’elle « encore une parole de Dieu ». Là, nous l’avons connue, encore :

Récemment : Après avoir reçu la Communion, elle dit :

« Il faut cultiver le Silence pour entendre Jésus qui nous parle, car ce n’est pas facile de L’entendre. Jésus nous parle à travers le cœur, quotidiennement. »

« Sr Bernadette, Jésus est avec vous ?

- Oui, tous les jours je Le prie pour qu’Il me garde dans Sa main, parce que j’en ai grand besoin. Alors je prie Marie pour qu’elle me garde fidèle. »

Lors du dernier Carême :

« Sr Bernadette, qu’attendez-vous de ce carême ?

- Un approfondissement de la vie intérieure. »

L’été dernier : 

« Le Saint Sacrement est premier, parce que c’est le plus important pour chacune et pour toutes.

Il ne faut pas aller chercher le Seigneur à droite et à gauche ; mais dans une intensité plus grande de ce que nous faisons.

Il est là, Il est à notre porte et c’est Lui qui nous guide »

Samedi dernier, le jour même de sa mort, 

« Sr Bernadette qu’avez-vous dans votre cœur ?

- JESUS… seul »