Décès de l’abbé Jean Marie Joseph Bernard — Diocèse de Belley-Ars

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Décès de l’abbé Jean Marie Joseph Bernard

Père Jean Bernard (à gauche) entrée à l’Ehpad de Seillons-Repos - Avril 2023

Mgr Pascal ROLAND et la famille BERNARD recommandent à nos prières

M. l’abbé Jean BERNARD, 
décédé le samedi 29 avril 2023, à l’âge de 89 ans.

Il est possible de se recueillir près de son corps à la maison funéraire des Pompes Funèbres Générales de Bourg-en-Bresse (15, avenue de l’égalité) jusqu’au samedi 6 mai, 16h30 ; en voici les codes d’accès : 1906 (pour entrer dans la maison), 1234 (pour accéder au salon).

Ses obsèques seront célébrées le mercredi 10 mai 2023 à 10h, en la chapelle des Vennes (Bourg). L’inhumation se fera ensuite au cimetière de Grièges, à 15h.

Né le 2 avril 1934 à Grièges, ordonné prêtre à Notre-Dame de Bourg le 17 décembre 1960, il fût d’abord vicaire au Sacré-Cœur de Bourg (1961-1967).

Après une formation à l’école des missionnaires d’action catholique et sociale (Lille), il revînt à Bourg comme aumônier diocésain de l’action catholique des enfants, des jeunes et des adultes (1968-1981).

De 1980 à 1999, il fût au service de la paroisse d’Oyonnax, plus spécialement chargé des aumôneries des mouvements en monde ouvrier (Haut-Bugey et Pays de Gex).

Il exerça la charge de délégué diocésain à la mission ouvrière de 1989 à 2004.

En 1999, il fût envoyé à Bellegarde où il devînt modérateur de la charge pastorale en 2002.

Lorsqu’il fut admis à la retraite en 2009, il resta à Bellegarde pour rendre des services notamment dans les Hauts de La Valserine et à l’Ehpad de la Croix Rouge.

Il revînt à Bourg en 2022 pour des raisons de santé. Il venait de s’installer à Seillon Repos.

En communion de prières pour notre confrère défunt, sa famille et tous ses proches..

Homélie de l’abbé Louis Goy pour les funérailles (Bourg, chapelle des Vennes) - Mercredi 10 mai 2023

« Deux disciples faisaient route vers un village appelé Emmaüs. »

L’un se nommait Cléophas et l’autre s’appellera John pour nous aujourd’hui.
Car John, c’est certain, fut un marcheur.
Sur les Crêtes du Jura, le Plateau de Retord, le massif des Ecrins, sans oublier les pistes de ski de fond avec, malgré la fatigue, un retour le plus long possible !
Mais il fut surtout un compagnon de route, toujours fidèle et disponible, pour tous ceux que ses divers ministères de prêtre lui ont donné d’accompagner :
Enfants avec l’Action catholique des Enfants, jeunes de La Jeunesse Ouvrière Chrétienne, adultes de l’Action Catholique Ouvrière, du Mouvement chrétien des retraités, migrants, personnes handicapées et tous les membres des diverses communautés chrétiennes qu’il a servi, à Bourg, Oyonnax, Bellegarde et les Hauts de la Valserine.

Au fil du temps nos 2 marcheurs de l’évangile sont devenus des pèlerins : les pèlerins d’Emmaüs.Et John, plus encore qu’un marcheur, fut vraiment un pèlerin, non seulement en 2001 sur les chemins de Compostelle, mais pèlerin de la vie, de l’amitié, de la solidarité …pèlerin de l’humanité, comme écrit sur ce bâton que John, pourtant si humble, était très fier de présenter solennellement à tous ses visiteurs.

« De quoi discutez-vous en chemin ? demande l’inconnu qui s’est joint à nos deux pèlerins.»
« Des événements qui viennent de se sont dérouler » répond l’un d’eux.
Les événements qui se sont déroulés … la vie des enfants, des jeunes, des militants, des personnes rencontrées … John en a rempli des pleins cahiers !
Un par année je crois, avec à la main son sempiternel stylo aux quatre couleurs pour souligner tout ce qui exprimait la vie, le partage, la dignité, la fraternité.
Oui John savait accueillir, écouter, s’émerveiller.  « C’est chouette » disait-il souvent.
Et rien ne troublait son écoute bienveillante, pas même le déplacement des aiguilles de sa montre, John peu accoutumé à consulter cet instrument qui mesure le temps.
Petite imperfection en comparaison d’une si grande passion.

 « Alors le visiteur leur interpréta, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait. »
John écrivait la vie sur ses cahiers et il la relisait en communauté à la lumière de l’évangile.
Il a su merveilleusement unir sa foi en l’homme et sa foi en Dieu, ses engagements humains et son compagnonnage avec le Christ, sa présence active dans la cité et sa communion fidèle avec l’Eglise.
Ordonné prêtre juste avant le Concile il a été un acteur passionné d’une Eglise présente au monde, solidaire des hommes, en particulier des plus faibles, une Eglise où chacun peut trouver et prendre sa place, communauté fraternelle, ouverte à tous, vivant de l’évangile.

 « Reste avec nous, car le soir approche. Et il se mit à table avec eux. »
Ah les tables de John, quelque peu encombrées mais toujours si accueillantes.
« Quand viendras-tu partager ma table ?»
Combien d’entre nous ont entendu cette invitation amicale ?
Tables humaines où se célèbrent les joies et où s’apaisent les peines pour repartir plus forts.
Mais aussi tables eucharistiques pour y célébrer le Vivant de Pâques.
Tables rustiques sur les podiums des fêtes de l’Action Catholique des Enfants ou dans les salles de réunions avec la JOC.
Tables plus liturgiques dans le chœur des églises de La Plaine, de Bellegarde, de Lélex et d’ailleurs.
Oui il en a connu des auberges d’Emmaüs où, comme nous ce matin, rassemblés autour d’une table, nous partageons la vie et reconnaissons le Christ sous le signe du pain rompu.

« Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il avait disparu de leurs regards. »
Toute sa vie John aura été un révélateur de la présence invisible de Celui en qui il avait mis sa foi.
John, notre frère, notre ami, alors tes yeux s’ouvrirent et tu l’as reconnu. Et il t’a reconnu.