Décès de l'abbé Jean Bozonnet — Diocèse de Belley-Ars

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Décès de l'abbé Jean Bozonnet

Mgr Pascal ROLAND et la famille BOZONNET recommandent à nos prières

M. l’abbé Jean BOZONNET, 
décédé à Seillon Repos (Péronnas) le vendredi 5 mai 2023,
à l’âge de 94 ans.

Ses obsèques seront célébrées le vendredi 12 mai 2023 à 14h30 en la co-cathédrale Notre-Dame de Bourg. Elles seront suivies de l’inhumation au cimetière de Bourg (carré des prêtres).

Né le 29 décembre 1928 à Bourg, ordonné prêtre le 29 juin 1953 à Belley, il fût successivement professeur à l’institution Lamartine de Belley (1953), au Petit Séminaire de Meximieux (1954), au Collège Lamartine de Belley (1968), prêtre auxiliaire dans le secteur de Belley (1989). Admis à la retraite en 2012, il resta d’abord à Belley, avant de se retirer à Seillon Repos en 2016.

En communion de prières pour notre confrère défunt, sa famille et tous ses proches.

 

Témoignage de Philippe de La Cotardière

Fondateur et président d’honneur de l'Association Astronomique de l’Ain (AAA)

C’est avec une grande tristesse que j’ai appris le décès, à l’âge de 95 ans, de l’abbé Jean Bozonnet. Il comptait parmi les membres fondateurs de notre association en 1966 (avec l'abbé Tournier, trop tôt disparu) et il en fut pendant plusieurs années le vice-président, contribuant activement à son développement. Ses interventions étaient toujours très écoutées.

Professeur de lettres mais passionné de sciences et notamment d’astronomie, il était un homme de dialogue, très apprécié de tous. Ayant enseigné au Petit Séminaire de Meximieux, c’est lui qui, après la fermeture de cet établissement, effectua les démarches auprès de l’évêché pour que l’AAA puisse récupérer la belle lunette ancienne qui était au séminaire. Cette lunette constitue désormais l’un des joyaux du patrimoine de notre association.

L’AAA perd un ami et l’un de ceux qui lui ont permis de devenir une référence dans le département de l’Ain en matière d’astronomie.

Photo prise le 9 mai 1970, lors d'une séance d'observation du passage de la planète Mercure devant le Soleil, près de la chapelle des Conches (publiée le lendemain avec un long article dans Le Progrès).

Photo, prise le 16 septembre 1978 lors de l'inauguration de l'observatoire de Ramasse-Ceyzériat : on reconnaît, à gauche de l'un des télescopes installés sur le site, l'abbé Bolomier (professeur de mathématiques à l'Institution Saint-Pierre de Bourg) et l'abbé Bozonnet.

 

Témoignage de Jean-Pierre Gerfaud

Ancien professeur au Petit Séminaire de Meximieux

C’est au Petit Séminaire de Meximieux, où j’avais été appelé en septembre 1961 pour seconder comme surveillant l’abbé Desplanches, que j’ai rencontré l’abbé Jean Bozonnet, professeur de 5ème. Attentif au travail personnel de ses élèves, il attirait ma vigilance sur leur capacité à s’investir, à gérer leur temps, attention discrète dont je pris la complète mesure, quand en 1965, j’assurai à mon tour l’enseignement du français et du latin en 5ème. Nous avions en commun les mêmes sujets d’études classiques. Mais c’est surtout dans les conseils très méthodiques qu’il me distillait dans l’organisation de mon enseignement, et dont l’enseignement universitaire ne se préoccupait pas, qui m’ont permis de prendre conscience qu’il pouvait exister une différence entre éducation, pédagogie et didactique. Cette complexité, il la faisait sienne avec aisance et clarté, se montrant disponible, étant à l‘écoute, sans jamais élever la voix, se contentant, dans l’apparente fragilité de sa silhouette, de montrer une humanité souriante et bienveillante.

Mais je découvrais, dans ce prêtre dont je pouvais voir l’émerveillement quand il célébrait, un être qui contemplait les merveilles de la Création et qui voulait les faire découvrir, quand, faisant apporter la lunette astronomique au milieu de la cour, il permettait avec ses confrères scientifiques, les abbés Tournier et Chambaud, à chacun de se prendre pour un nouveau Copernic ou un nouveau Galilée. Lunette qu’il confia par la suite à l’Association des Astronomes de l’Ain, comme le rappelle Philippe de La Cotardière, dans l’hommage qu’il lui a rendu.

C’est un vénérable collègue de l’Institution Notre-Dame des Minimes, à Lyon, où je venais d’arriver, qui me dit tout le bien qu’il pensait de l’abbé Bozonnet, Louis Méhier, mycologue réputé, et qui avait découvert son intérêt pour les champignons. Et ainsi je pus inviter cet exceptionnel binôme à Poncin, où l’un et l’autre faisaient l’admiration des visiteurs locaux qui apportaient leur trouvaille, mais aussi des collègues déterminateurs qui venaient de la Région Rhône-Alpes. Et l’on sait quelle place aura tenu l’abbé Jean Bozonnet dans l’observation des Myxomycètes, qui intriguent le monde scientifique, et dont les travaux constituent sa contribution à un ouvrage en deux tomes.

La dernière image que je garde de l’abbé Jean Bozonnet, et qui date de quelques mois, c’est son regard qui était déjà au-delà de l’apparente réalité, le regard du prêtre sanctifié.

 

Homélie de l’abbé Jean Bozonnet à l’occasion de son jubilé sacerdotal en l’église d’Arbigneu (21 septembre 2003)

Le 29 juin 1953, fête de St Pierre et St Paul, en la cathédrale de Belley, Mgr Maisonobe ordonnait 8 nouveaux prêtres dont je faisais partie. Nous nous attendions tous à aller remplacer l’un ou l’autre des deux douzaines de vicaires que comptait alors le diocèse. Mais, par la lettre de nomination qu’il m’envoya, le P. Charbonnet m’annonçait que je serais surveillant des Grands au Collège Lamartine. Je n’occupai ce poste qu’un an, les autorités s’étant vite aperçues que cette fonction ne me convenait guère. Allais-je donc être nommé vicaire cette fois ? Pas du tout. On m’envoyait comme professeur au Petit Séminaire de Meximieux, dont le Supérieur était le Père Bernard de Belley. Je reçus cette nomination sans déplaisir. J’avais gardé d’excellents souvenirs de mes années de petit séminariste, bien que ce fût pendant la période des restrictions. Et j’avais une grande reconnaissance envers plusieurs surveillants et professeurs d’alors. Par leurs qualités pédagogiques, leur dévouement, leur foi, ils avaient joué un rôle important dans ma vocation. Et c’était pour moi un honneur et une joie de devenir le collaborateur de ceux d’entre eux qui étaient toujours présents dans la maison. J’ai donc été professeur de français, latin et grec en 5è, puis en 3è à Meximieux pendant 14 ans. Nous y formions, les anciens et les plus jeunes, une équipe des plus sympathiques. Mais peu à peu les effectifs baissaient, les entrées au Grand Séminaire se faisaient plus rares, et l’institution du Petit Séminaire elle-même était contestée d’une manière générale en France. Aussi, en juin 1967, la décision fut prise de tenter une nouvelle formule en créant un Foyer à l’Ecole Saint-Nicolas de Bourg avec scolarisation des élèves au Collège Saint-Pierre, et cela pour la rentrée d’octobre 1968. Les professeurs devenus disponibles furent affectés soit au Foyer, soit en paroisse, soit aux Facultés Catholiques de Lyon, soit au Collège Saint-Pierre, soit au Collège Lamartine, ce qui fut mon cas avec deux autres confrères.

Le Collège cette année-là voyait son effectif augmenter, car il accueillait les filles du pensionnat Marguerite-Marie. Le corps professoral comptait alors 14 prêtres, 2 religieuses et 11 laïcs. J’ai enseigné surtout en 3è. Les années passant, le nombre des prêtres professeurs diminua, du fait du décès, de départ pour les paroisses ou pour la retraite. Et en 1989, nous n’étions plus que deux, le Père Louis Navecth, qui était déjà chargé de la paroisse de Saint-bois, puis de celle de Peyrieu, et moi-même. Après 21 ans d’enseignement au Collège, on m’a proposé d’être prêtre auxiliaire pour le secteur de Belley. Il ne me déplaisait pas de rester dans cette région, que j’avais appris à connaître dès mon Grand Séminaire, et que j’avais parcourue au cours de mes années de Lamartine, à la suite du Père Puget, à la découverte des près et des bois et de leur flore. Mais l’essentiel du ministère qui m’était demandé n’était pas là. Les prêtres auxiliaires, il y en a une dizaine actuellement dans le diocèse, sont presque tous issus des paroisses, où ils ont pu acquérir ce que j’appellerai la fibre pastorale dont j’étais quasi dépourvu. Et à l’âge que j’avais, il m’était un peu difficile de me reconvertir. Heureusement, j’y retrouvais des visages connus, ceux d’anciens élèves et de leurs parents. Enfin, j’étais simplement auxiliaire, comme le serviteur dont parle le centurion de l’évangile, à qui il dit : « Va, et il va ; viens, et il vient ; fais cela, et il le fait ». Selon le calendrier élaboré par le Curé de Belley, responsable du secteur, en concertation avec les Conseils Pastoraux Paroissiaux, qui s’efforcent de ménager une alternance entre les différentes communautés et les auxiliaires disponibles, j’ai donc officié pour les messes des dimanches et fêtes, pour des mariages, des baptêmes, des funérailles, d’abord dans les 9 églises et chapelles de la Vallée du Gland, auxquelles se sont ajoutées par la suite les 3 de la 504 sud, et plus récemment, les 4 des Bords du Rhône, sans oublier parfois la Cathédrale.

La situation des paroisses du secteur avait bien changé depuis les années 50, comme partout dans le diocèse et ailleurs. C’était alors le temps où sur le secteur de Belley, on comptait une dizaine de prêtres dans les paroisses, qui pouvaient en outre faire appel, régulièrement ou en cas de besoin, aux prêtres du Grand Séminaire, ou du Collège Lamartine. On peut regretter le passé. Ne nous y attardons pas trop. Pleurer sur le passé ne serait-ce pas une dérobade devant la réalité présente à laquelle il faut faire face ? La raréfaction du nombre des prêtres nous conduit, bien sûr, à prier le Maître de la Moisson pour qu’il envoie des ouvriers dans sa Moisson, comme le Christ nous le demande. Et nous le faisons tout particulièrement aujourd’hui. Mais cette raréfaction est aussi un appel aux communautés chrétiennes pour qu’elles inventent ou acceptent les adaptations nécessaires et prennent en main, plus que par le passé, des tâches que tout baptisé même non prêtre est capable de remplir. Je cite le Concile : « Participant à la fonction du Christ Prêtre, Prophète et Roi, les laïcs ont leur part active dans la vie et l’action de l’Eglise (…). Qu’ils prennent l’habitude de travailler dans la paroisse en étroite union avec leurs prêtres (Décret sur l’apostolat des laîcs, n°10». Et je dois reconnaître que dans le secteur, il y a, ici ou là, des amorces encourageantes dans ce sens. Au début des années 90, à la suite du départ à la retraite du P. Delorme et de la fatigue du P. Paul, les paroissiens de la Vallée du Gland ont accepté et réussi assez vite le rassemblement de leurs différentes paroisses pour les messes dominicales. Vu l’âge et l’état de santé des prêtres disponibles, le mouvement est appelé à se poursuivre et à s’élargir, à une époque où d’ailleurs l’on se déplace plus facilement. Les assemblées dominicales y ont déjà gagné, elles sont plus fournies. Plus vivantes aussi, grâce à celles et à ceux qui prennent une part active dans les célébrations. Je citerai ceux qui préparent les intentions de prières, les organistes, et les chœurs de chant, qui grâce à des répétitions ont déjà permis de renouveler le répertoire. Je n’oublie pas les catéchistes, ceux qui s’occupent de l’éveil à la foi des plus jeunes, ceux qui rencontrent et accompagnent les familles en deuil, et animent les cérémonies des funérailles, ceux qui aident les parents des futurs baptisés à préparer la cérémonie du baptême, etc. Tout cela est appelé à se généraliser sur le secteur, et les équipes, parfois peu fournies, à s’étoffer.

Quant à moi, admiratif devant les bonnes volontés que je découvre chez vous, je suis encouragé à continuer, tant que ma santé me le permettra, à jouer mon rôle d’auxiliaire itinérant, et à vous apporter la Parole de Dieu et le Pain eucharistique, ce qui est une mission importante du prêtre. Je cite encore le Concile : « Les prêtres exercent leur fonction sacrée surtout dans l’assemblée eucharistique ; là, agissant au nom du Christ et le représentant, et proclamant son mystère, ils rendent présent le sacrifice du Christ, qui s’offre au Père en victime sans tache. »

Que le Seigneur nous aide, nous tous, les baptisés, prêtres ou laïcs, chacun à notre place et selon les dons que nous avons reçus, à répondre davantage aux appels qu’il nous adresse, et à témoigner autour de nous de l’évangile d’amour et de service des autres.