Une messe pour l'Enseignement Catholique — Diocèse de Belley-Ars

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Une messe pour l'Enseignement Catholique

Le samedi 20 septembre, Mgr Pascal Roland a présidé la messe de rentrée de l'Enseignement Catholique du diocèse, en l'église St-Pierre chanel de Bourg-en-Bresse. Comme chaque année, cette messe est l'occasion de prier pour l'année scolaire qui s'ouvre, pour les différents acteurs des écoles catholiques - chefs d'établissements, enseignants, membres des OGEC et des communautés éducatives, parents et élèves. C'est aussi le moment où les nouveaux directeurs et adjoints en pastorale scolaire sont envoyés en mission auprès de leurs élèves.

Voici l'homélie que Mgr Roland a prononcé au cours de cette messe.

 

 

Nous n’avons pas choisi les lectures bibliques de cette célébration (Lectures du Samedi 24° semaine temps ordinaire (1 Co 15, 35-37 + 42-49 ; ps 55 ; Luc 8, 4-15)). Ce sont celles ordinairement proclamées partout dans l’Eglise en ce jour.  Mais on pourrait aisément imaginer qu’elles ont été particulièrement destinées à notre assemblée, tant elles éclairent la mission des chefs d’établissement, ainsi que celle des adjoints et animateurs en pastorale scolaire.

L’une et l’autre lecture ont en effet recours à l’image de la semence jetée en terre et du processus de la croissance jusqu’à la maturité, pour évoquer le travail éducatif de Dieu à notre endroit et pour nous inviter à avoir un regard porté sur l’avenir.

 Voilà qui rejoint bien nos préoccupations et nous aide à mieux percevoir le contenu profond de notre mission, en même temps que cela nous appelle à la conversion  personnelle.

Pour commencer, la 1° lecture nous ouvre l’horizon, en rappelant notre destinée éternelle. Elle enseigne que nous ne sommes pas destinés à cette terre seulement, et explique que sommes appelés à ressusciter avec le Christ.

Elle expose les fondements de cette affirmation de la foi en rappelant notre double filiation : à partir d’Adam, et à partir du Christ, le dernier Adam. 

Nous avons en effet une double appartenance, à la terre et au ciel. Comme Adam, nous venons de la terre, Mais, dans le Christ, Nouvel Adam, nous appartenons aussi au ciel.

Notre vocation en plénitude, ce n’est pas simplement d’être à l’image d’Adam, mais d’être à l’image du Christ qui vient du Ciel, et en qui nous sommes enfants de Dieu.

Notre mission, à travers tout ce que nous mettons en place et tout ce que nous réalisons quotidiennement, est de révéler aux élèves qui vous sont confiés la beauté et la grandeur de cette vocation d’enfants de Dieu.

Elle est de manifester à chacun la merveille qu’il est et de l’aider à prendre sa place dans l’Eglise et dans la société.

Le pape François disait à des jeunes confirmands : « Misez sur les grands idéaux, sur les grandes choses. Nous chrétiens nous ne sommes pas choisis par le Seigneur pour de petites bricoles, allez toujours au-delà, vers les grandes choses. Jeunes, jouez votre vie pour de grands idéaux ! » (Rome, le 28 avril 2013)

Comme vous le signifie l’évangile de ce jour, votre mission consiste à semer largement et généreusement, parce Dieu ne mesure ni ne limite ses bienfaits. 

Comme le semeur de la parabole, vous êtes donc invités à semer partout, de crainte d’oublier quelqu’un ou d’oublier le moindre recoin d’une personne humaine.

N’oubliez jamais que vous êtes chargés de vous adresser à tous les hommes et à tout l’homme.

Comme le semeur qui jette des semences même sur le bord du chemin, jusque dans les pierres et jusqu’au milieu des ronces, ne pratiquez pas l’élitisme en ne semant que dans ce qui vous semble une bonne terre ! Ne craignez pas le gâchis, car Dieu donne en surabondance et son amour ne fera jamais défaut. Comme le semeur de l’Evangile, sachez prendre des risques. Parfois, l’action du démon enlèvera ce que vous avez semé. Parfois, l’abandon dans l’épreuve fera que vos espoirs seront déçus. Parfois encore, la priorité donnée aux richesses et aux plaisirs de l’existence étouffera ce que vous aurez eu la joie de voir commencer à pousser. Mais soyez certains que vous aurez aussi la joie d’être témoins de belles récoltes.

Vous verrez des élèves au cœur bon et généreux qui accueilleront la Parole de Dieu et qui persévèreront dans la foi au moment des épreuves de l’existence.

Vous verrez de beaux fruits qui surgiront, parfois de manière inattendue ou dans des proportions qui vous surprendront.

Soyez alors humbles. Comme le semeur sait qu’une fois qu’il a fait son travail, le soleil et la pluie envoyés du ciel opèrent la germination et la croissance, de même, une fois que vous avez réalisé votre devoir, faites confiance à l’Esprit Saint qui œuvre secrètement dans le cœur de tout homme.

Si vous voulez que votre travail soit fécond, n’oubliez pas que cela passe d’abord par votre conversion personnelle et le témoignage de votre propre vie. 

Le pape Paul VI disait, à propos de l’évangélisation : « L’homme contemporain écoute plus volontiers les témoins que les maîtres… ou s’il écoute les maîtres, c’est parce qu’ils sont des témoins ” (Evangelii nuntiandi, n° 41)

Il ne vous aura pas échappé que dans les lectures bibliques de ce jour il est également question de mort et de résurrection : Dans la 1° lecture, notamment, saint Paul dit : « Quand tu sèmes une graine, elle ne peut pas donner vie sans mourir d’abord ».

Et en arrière-fond, nous avons aussi les 103 martyrs de Corée dont l’Eglise fait mémoire aujourd’hui.

Si vous voulez que la Bonne Nouvelle soit reçue par vos élèves et porte du fruit en abondance, il faut payer de votre personne.

Il faut accepter de passer, d’une manière ou d’une autre par le mystère de la croix du Christ. Ce sera, par exemple, l’épreuve de voir vos efforts sans résultats immédiats, ou de constater que des jeunes, qui avaient un beau bout de chemin dans la foi, un jour envoient tout promener…

Dans ces cas là, repensez à cette belle exhortation, issue du milieu scout :

« Si le fardeau te semble trop lourd,

pense aux autres, à tous ceux qui comptent sur toi.

Si tu ralentis, ils s’arrêteront.

Si tu faiblis, ils flancheront.

Si tu t’assieds, ils se coucheront.

Si tu doutes, ils désespéreront.

Si tu critiques, ils démoliront.

Mais si tu marches devant, ils te dépasseront.

Si tu donnes ta main, ils donneront leur peau.

Et si tu pries, alors ils seront des saints ».

 

+ Pascal ROLAND