L’itinéraire de la vie chrétienne - Homélie de la Vigile pascale — Diocèse de Belley-Ars

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L’itinéraire de la vie chrétienne - Homélie de la Vigile pascale

Vigile Pascale 2014, Cathédrale de Belley

Baptême de Axel L.

  Cher Axel,

cette nuit, vous entrez pleinement avec nous dans la vie chrétienne, par la réception des 3 sacrements du baptême, de la confirmation et de l’Eucharistie.

 

Votre naissance à la vie chrétienne est une joie d’abord pour vous-mêmes, bien-sûr, mais également pour toute la famille des chrétiens qui vous entoure. Nous sommes heureux de vous accueillir, comme un don que Dieu nous fait, avec une joie semblable à celle qui se manifeste dans une famille lorsque arrive un nouveau-né que chacun a hâte de découvrir !

 

De plus votre naissance nous remet devant les yeux à tous la grâce de notre propre naissance. Ce que vous vivez nous permet de comprendre la grâce de notre propre vie chrétienne. Votre naissance nous manifeste avec précision ce que c’est qu’être chrétien. Et elle nous replace aussi à nouveau devant nos responsabilités de baptisés.

 

Cher Axel,

je vous engage à conserver dans la mémoire profonde de votre cœur tout ce que vous êtes en train de vivre avec nous. Et j’invite chacun de ceux et celles qui vous entourent à garder également en mémoire l’ensemble de cette liturgie.

 

Car ce qu’il nous est donné de vivre en cette nuit pascale représente en fin de compte l’itinéraire de la vie chrétienne. C’est ce chemin que nous avons à intégrer et à laisser se déployer au quotidien.

 

Nous sommes arrivés dans la nuit, symbole de la vie sans Dieu, symbole de la mort, lorsque nous refusons de vivre en communion avec Dieu.

 

Nous avons accueilli le Christ, en qui nous avons reconnu  notre Lumière. Nous l’avons acclamé comme celui qui remporte la victoire sur les ténèbres. Il nous a communiqué sa lumière. Nous avons été illuminés.

 

Cher Axel,

vous aussi, avec nous, vous devenez un enfant de lumière. Avec nous, vous serez " chargés d’annoncer les merveilles de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière " (I Pierre 2, 9).

 

Vous entendrez le Seigneur vous dire à vous aussi : " Vous êtes la lumière du monde " et vous recommander : " Que votre lumière brille devant les hommes : alors, en voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux. " (Mt 5, 14+16)

 

Littéralement fascinés par le Christ qui est « le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14, 6), nous l'avons librement suivi, et nous sommes entrés derrière lui, dans une attitude de confiance, dans cet édifice pourtant plongé dans le noir. Ce faisant, nous avons manifesté notre détermination à marcher à sa suite, en lui faisant confiance, quand nous avons à traverser des situations éprouvantes.

 

Après avoir entendu le chant de l’annonce de la Bonne Nouvelle de la Résurrection, nous nous sommes laissé longuement enseigner par le Christ.

 

A la lumière du Christ, qui est l’alpha et l’oméga, la source et la fin de toute chose, nous nous sommes remémoré les événements essentiels de l’histoire du salut, depuis le récit de la Création, jusqu’aux messages des Prophètes, en passant par le mémorial de la sortie d'Egypte sous la conduite de Moïse.

 

En prenant ainsi le temps de relire notre histoire humaine, nous avons pu goûter combien toute notre vie est portée, enveloppée dans l’amour de Dieu. Il nous a été donné de saisir que toute notre existence est un mystère d'amour. Nous avons compris l'Alliance que Dieu scelle avec nous, de manière fidèle et continuelle.

 

Et cette révélation a suscité de notre part une réponse enthousiaste. Nous avons laissé notre cœur s’exprimer par le chant des cantiques et des psaumes.     Nous avons en quelque sorte dialogué avec Dieu, en laissant monter vers lui - le chant de la créature émerveillée devant son Créateur ; - le chant du croyant qui fait confiance et obéit à son Seigneur ; - le chant  de reconnaissance de l'homme sauvé de l'esclavage ; - le chant du fidèle qui aspire à demeurer en communion avec le Dieu vivant.

 

Alors nous avons eu joie d’entendre l’apôtre St Paul nous exposer ce qu’est la grâce du baptême et de la vie nouvelle avec le Christ.

 

Par le baptême, nous sommes " morts au péché et vivants pour Dieu, en Jésus-Christ ". C’est-à-dire que " l'homme ancien qui est en nous a été fixé à la croix avec [Jésus]. " Nous voici donc dans la joie d’éprouver que la mort n'a plus de pouvoir sur nous, et d’expérimenter que la vie divine fait son œuvre en nous.

 

Au chant de l’Alléluia, nous avons accueilli l'Evangile, la Bonne Nouvelle de la Résurrection du Christ.

 

Nous avons regardé les saintes femmes se rendre au tombeau de Jésus : Marie Madeleine, Marie mère de Jacques, et Salomé. Dans ces femmes douloureuses, nous avons pu nous reconnaître, car elles sont l’image de l'humanité souffrante, en mal d'espérance.

 

Ces femmes qui se rendent au tombeau, nous les avons vues les mains chargées de parfums destinés à embaumer le corps de Jésus.     Là aussi, nous avons pu y reconnaître notre chemin personnel d’ouverture à Dieu : c'est chacun d’entre nous, qui se présente avec sa bonne volonté, avec le désir de manifester l'amour qu’il porte au fond de son cœur.

 

Parvenues au tombeau, les femmes vont de surprise en surprise. Elles constatent que la lourde pierre qui obturait l'ouverture du tombeau a été roulée de côté. C'est le premier signe que la mort n'a pas pu retenir le Christ en son pouvoir.

 

Ensuite, pénétrant dans le tombeau, elles ne trouvent pas le corps de Jésus, mais elles rencontrent un ange, qui leur annonce la Bonne Nouvelle de la résurrection, et qui les renvoie vers le groupe des Apôtres et vers la Galilée, c’est-à-dire vers les païens.

 

N’est-ce pas extraordinaire ? Les femmes cherchaient un cadavre, un corps prisonnier de la mort. Et ce corps disparu ouvre un espace vide, un espace infini comme le monde entier, un espace dans lequel est en train de naître un autre corps : le corps de l’Eglise, c’est-à-dire la communauté des croyants, dont elles-mêmes constituent le premier noyau.

 

Cher Axel,

vous-mêmes, maintenant, vous entrez aussi dans cette communauté des croyants, la grande famille de ceux qui sont " morts au péché et vivants pour Dieu en Jésus Christ ".

 

Dans quelques instants, nous allons invoquer pour vous la grande famille des saints du Ciel. tous ces frères et sœurs aînés qui nous précèdent dans la foi, nous tracent le chemin et nous soutiennent de leur amitié.

 

Par la réception du baptême vous allez être mis au tombeau avec le Christ et vous allez participer à sa résurrection pour devenir des créatures nouvelles.

 

Par le sacrement de confirmation, vous allez recevoir le don du Saint Esprit, qui vous éclairera de l’intérieur, vous soutiendra dans les épreuves, et vous rendra capables d’aimer de l’amour même de Dieu. Ainsi équipés, Jésus vous envoie en mission pour être ses témoins. Comme aux saintes femmes de Jérusalem, il vous dit : " N’ayez pas peur ! "

 

Nous poursuivrons notre célébration par l'Eucharistie, car c’est là que le Christ Ressuscité nous communique sa vie. Le don que le Christ a accompli pour tous sur la croix, le vendredi saint, est là, à votre portée, pour que vous puissiez en bénéficier et en vivre. Le Seigneur vous invite à sa table et pour la 1° fois vous allez recevoir " Le pain vivant descendu du ciel " (Jn 6, 51), avec cette promesse (Jn 6, 56) " Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui. "

 

Cher Axel,

chaque dimanche, le Seigneur vous donne ainsi rendez-vous pour se livrer à vous. Aussi j’espère que vous participerez régulièrement à la messe dominicale. N’oubliez pas qu’on ne peut pas être chrétien sans le Christ, et qu’on n’est pas chrétien non plus sans les autres membres du Corps du Christ.

 

Le dimanche est appelé " le jour du Seigneur ", parce que c’est le jour du Christ ressuscité. Nous y célébrons l’événement de Pâques, qui renouvelle notre rapport au temps et à toutes les réalités de ce monde terrestre. Nous rencontrons le Christ Ressuscité qui nous communique la vie divine pour transfigurer nos existences et nous préparer au Banquet du Royaume, vers lequel nous marchons ensemble.

+ Pascal ROLAND