Messe chrismale, le mardi 15 avril 2014 à la co-cathédrale Notre-Dame de Bourg. — Diocèse de Belley-Ars

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Navigation

Par téléphone : 04 74 32 86 32

Actes de catholicité (mariage, baptême, etc.) : 04 74 32 86 53

Dons, offrande de Messe, reçu fiscal : 04 74 32 86 33

Horaire de Messe : 04 74 32 86 56

Contacter votre paroisse

Autre demande : 04 74 32 86 40

Par mail : Formulaire de contact

Messe chrismale, le mardi 15 avril 2014 à la co-cathédrale Notre-Dame de Bourg.

Mot d'accueil

Comme vous pouvez le constater,
la messe chrismale est une célébration majeure de la vie de l'Eglise,
parce qu'elle rassemble le peuple de Dieu dans sa grande diversité.
Elle réunit en effet autour de l'évêque : les prêtres, les séminaristes, les diacres,
et un maximum de fidèles laïcs venus des diverses paroisses des pays de l'Ain.
Jeunes et adultes, baptisés et catéchumènes,
personnes consacrées et personnes liées par le sacrement du mariage.
Sans oublier les communautés monastiques et les personnes malades,
qui nous sont unies par la pensée et dans la prière.
Autrement dit, l'assemblée que nous constituons ce soir
manifeste ce qu'est l'Eglise
et donne vraiment à voir l'Eglise particulière que nous sommes,
celle qu'on nomme « le diocèse de Belley-Ars ».
La célébration de la messe chrismale est intimement liée au Jeudi Saint,
le soir où Jésus célèbre la dernière Cène avec ses disciples
avant d'entrer dans sa Passion.
Cette célébration nous établit donc en lien étroit
avec le mystère de la mort et de la Résurrection de Jésus,
avec la célébration de l'Eucharistie qui rend ce mystère présent,
et avec la mission universelle confiée aux disciples du Ressuscité.

 

Homélie

 

Comme vous allez le percevoir tout au long de cette célébration,
la liturgie de la messe chrismale met particulièrement en relief deux réalités

Tout d'abord, à travers le renouvellement des promesses sacerdotales,
elle souligne la mission spécifique et commune de l'évêque et des prêtres,
au service de leurs frères.

Ensuite, à travers la consécration du Saint Chrême
et la bénédiction des huiles saintes,
elle met en valeur les sacrements
qui dispensent la vie divine à la communauté des croyants.

Mais, plus profondément,
nous découvrons que tout ce dispositif institué par le Christ
ministres ordonnés et sacrements,
est mis au service d'un peuple tout entier consacré.
Un peuple de baptisés, qui reçoit une vocation particulière en ce monde.

S'il y a un maître mot qui traverse la célébration de ce soir,
c'est bien celui de consécration.

Nous l'avons déjà entendu 2 fois... dans la seule prière d'ouverture :
« Dieu tout-puissant, toi qui as consacré ton Fils unique par l'Esprit Saint
et qui l'a établi Christ et Seigneur, nous te prions :
Puisque tu nous as consacrés en lui,
fais que nous soyons pour le monde les témoins d'un évangile de salut »

Et dans l'Evangile proclamé à l'instant (Evangile selon saint Luc, chapitre 4, versets 16 à 21,
Jésus vient de reprendre les termes de la première lecture (livre d'Isaïe),
qui annonce : « L'Esprit du Seigneur est sur moi,
parce que le Seigneur m'a consacré par l'onction ».

Dans quelques instants, vos prêtres renouvelleront leurs engagements
d'une vie consacrée au service de Dieu et de leurs frères.

Puis, évêque et prêtres nous consacrerons ensemble le pain et le vin,
qui deviendront le corps et le sang du Christ livré pour nous.
Enfin, tout à l'heure je procèderai à la consécration du saint chrême,
l'huile qui sera utilisée essentiellement pour consacrer des personnes,
dans le cadre des sacrements de baptême, de confirmation et d'ordination.

Finalement, derrière tout cela, il est question d'un peuple consacré.
La deuxième lecture, tirée du livre de l'Apocalypse, enseigne que le Christ
«a fait de nous le royaume et les prêtres de Dieu son Père ».

Ces différentes considérations me conduisent donc
à vous inviter à réfléchir à la notion de consécration.

Si vous cherchez dans un dictionnaire la signification des mots
consacrer, consécration,
vous lirez qu'il est question de «dédier à Dieu, d'affecter au service de Dieu ».
Derrière cette signification, il y a l'idée de mise à part
et d'entrée dans la catégorie du sacré pour un usage réservé.

Vous connaissez aussi l'emploi élargi que l'on fait de ce terme.
Quand on dit de quelqu'un qu'il se consacre à quelque chose,
par exemple un étudiant qui se consacre à des études
ou une mère de famille qui se consacre à ses enfants,
cela signifie que cette personne se réserve
au service d'un objectif prioritaire qui l'emporte sur tout le reste.
Elle y emploie le maximum de son temps ;
elle y investit tout son être et y engage toute son énergie.

Mais revenons aux lectures bibliques de ce jour !
La notion de consécration nous oriente d'abord vers la personne de Jésus,
car dans l'évangile qui vient d'être proclamé,
Jésus se présente lui-même comme consacré.

Vous venez de l'entendre : au moment où commence le ministère public de Jésus,
celui-ci entre dans la synagogue de Nazareth.
Il fait la lecture solennelle du livre d'Isaïe.
Il s'agit du passage que nous-mêmes venons d'entendre en 1° lecture.

Ce passage annonce :
« L'Esprit du Seigneur est sur moi,
Parce que le Seigneur m'a consacré par l'onction.
Il m'a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres... »

Et Jésus commente ce passage en déclarant simplement :
« Cette parole de l'Ecriture, que vous venez d'entendre,
c'est aujourd'hui qu'elle s'accomplit.»

Autrement dit, Jésus s'identifie clairement au serviteur annoncé par Isaïe.
Il nous invite à le reconnaître comme le serviteur de Dieu
qui a été consacré pour annoncer la Bonne Nouvelle.

D'emblée, dans cette affirmation, en référence au Prophète Isaïe,
nous pouvons noter deux données importantes :
La première, c'est le rapport avec l'Esprit Saint.
La deuxième, c'est le lien non moins étroit avec la mission.

Tout d'abord, Jésus est celui sur qui repose l'Esprit Saint.
A la suite de Jésus, être consacré signifie recevoir l'Esprit Saint.
Un consacré, c'est quelqu'un sur qui repose l'Esprit de Dieu.
C'est donc quelqu'un par qui Dieu va s'exprimer.

Ensuite, être consacré signifie simultanément être envoyé.
Ce qui revient à dire que
le consacré n'est pas consacré pour lui-même mais pour les autres.
Celui qui est consacré est mis à part,
mais non pas séparé de ses frères humains.
Il est établi à leur service.

Nous pouvons d'ailleurs préciser les destinataires et le contenu de la mission :
« Il m'a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres,
annoncer aux prisonniers qu'il sont libres et aux aveugles qu'ils verront la lumière,
apporter aux opprimés la libération,
annoncer une année de bienfaits accordée par le Seigneur ».

Les destinataires de la mission sont tous les laissés pour compte :
les pauvres, les prisonniers, les aveugles, les opprimés...
(Le pape François, parle de ceux qui sont aux périphéries).

Quant au contenu de la mission, il s'agit d'une Bonne Nouvelle de salut :
guérir, libérer, consoler...

Comme nous le rappellera la préface dans un instant,
la consécration de Jésus fait de lui
« l'unique prêtre de l'Alliance nouvelle et éternelle ».
Mais pour que s'accomplisse perpétuellement ce que Jésus énonce :
« Cette parole de l'Ecriture, que vous venez d'entendre,
c'est aujourd'hui qu'elle s'accomplit ».

Pour que l'aujourd'hui ne soit pas abstrait, mais qu'il soit notre présent effectif,
Jésus a choisi des hommes qui annoncent sa Parole de Vie
et qui dispensent les sacrements de la Nouvelle Alliance :
« C'est lui qui choisit, dans son amour pour ses frères,
ceux qui, recevant l'imposition des mains, auront part à son ministère (...)
Ils ont à se dévouer au service de ton peuple
pour le nourrir de ta Parole et le faire vivre de tes sacrements » (Préface).

Nous rendons grâce à Dieu qui consacre des hommes à son service,
qui en fait ses ministres par le sacrement de l'ordre,
non seulement afin que nous expérimentions
la libération, la guérison, la consolation
qu'il entend exercer à notre endroit de la part du Père ;

mais encore pour faire de tout le peuple des baptisés
un peuple consacré, un peuple royal et sacerdotal,
un peuple qui annonce à tous la Bonne Nouvelle du Salut en Jésus Christ.

Ici rassemblés ce soir, au nom du Seigneur lui-même,
nous prenons conscience de notre vocation commune
au service de nos frères humains,
dans la richesse de nos vocations propres, chacun selon les dons reçus :
ministres ordonnés : évêque, prêtres, diacres ;
religieux, religieuses et autres formes de vie consacrée ;
hommes et femmes mariés ;
laïcs engagés dans la vie professionnelle, politique, associative, syndicale...

Les événements que vous allons vivre dans quelques instants
nous renvoient vers tous les destinataires de l'amour du Seigneur.

La bénédiction et la consécration des huiles
qui serviront à conférer les sacrements :
baptême, confirmation, ordre, onction des malades, onction des catéchumènes...
nous pressent à porter dans notre prière commune
ceux et celles que le Seigneur rejoindra dans ces sacrements
pour leur manifester son amour.

Demandons au Père de nous garder fidèles et actifs
dans l'exercice de notre mission commune.

Au début de la messe, nous avons demandé à Dieu :
« Puisque tu nous as consacrés en lui (Jésus)
fais que nous soyons pour le monde les témoins d'un évangile de salut ».

Après la communion, nous lui demanderons encore :
« Donne-nous d'être, au milieu des hommes,
un signe qui les attire vers le Christ ».

Demandons-lui de nous garder profondément unis au Christ,
le consacré par excellence,
celui qui, seul, peut nous conformer à notre mission.

Demandons d'être dociles à l'Esprit Saint qui repose en nous
et de nous laisser conduire par son souffle.

Alors, tous ensemble et chacun à sa place, selon les dons reçus,
nous serons le peuple consacré
qui permettra à tout homme de découvrir la Bonne Nouvelle
de l'amour de Dieu manifesté dans la croix du Christ.

+ Pascal ROLAND