Heureux ceux qui ont entendu la Parole, qui la retiennent et portent du fruit. — Diocèse de Belley-Ars

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Heureux ceux qui ont entendu la Parole, qui la retiennent et portent du fruit.

Le samedi 18 septembre 2021 avait lieu la messe de rentrée de l'Enseignement catholique à Ars. C'était l'occasion de confier à Dieu cette nouvelle année scolaire, les élèves, les professeurs et l'ensemble des équipes éducatives. C'était aussi le moment de l'envoi en mission des nouveaux chefs d'établissements et adjoints en pastorale scolaire. voici l'homélie de Mgr Roland à cette occasion.

Nous n’avons pas choisi les lectures bibliques qui viennent d’être proclamées, car on ne doit pas instrumentaliser les écrits bibliques, mais nous accueillons tout simplement la Parole de Dieu qui est offerte à l’Eglise universelle en ce jour. Puisque chaque année la messe de rentrée se situe à la même période, nous retombons fréquemment sur les mêmes écrits bibliques. Comme si le Seigneur voulait insister dans ce qu’il nous donne à entendre, au moment où nous ouvrons ensemble une nouvelle année scolaire ; et où plusieurs nouveaux chefs d’établissement et animateurs en pastorale scolaire, et, cette année, aussi un nouveau directeur diocésain, reçoivent solennellement leur lettre de mission.

J’attire votre attention sur le verset introductif, au moment de l’Alléluia, qui reprend la finale de l’Evangile : « Heureux ceux qui ont entendu la Parole dans un cœur bon et généreux, qui la retiennent et portent du fruit par leur persévérance ». Voilà une indication précieuse : nous sommes exhortés à avoir un cœur bon et généreux, à retenir ce que nous avons entendu et à persévérer, dans l’espérance que la parole entendue portera un fruit abondant. 

Il ne vous a pas échappé que la parabole exposée par Jésus aborde un thème qui nous est cher dans le monde de l’enseignement et de l’éducation : celui de la croissance. Jésus traite en effet du mystère de la croissance avec l’image de la semence jetée en terre. Il expose les conditions de la croissance jusqu’à la maturité. Il manifeste les obstacles et les raisons des échecs. Bien sûr, cette image biblique est puissamment évocatrice pour nous tous ici présents, que nous soyons parents d’élèves, enseignants, chefs d’établissement, personnels éducatifs, personnels de service, membres des OGEC, personnel de la DDEC, prêtres intervenant dans nos institutions, et bien sûr élèves, bénéficiaires du service offert par nos établissements. 

Car un établissement scolaire est un lieu au service de la croissance d’enfants et d’adolescents qui progressent vers l’état adulte. Et puisque nous relevons de l’Enseignement Catholique, cela implique que nous ayons le souci d’une croissance intégrale et que nous nous intéressions à toutes les dimensions de notre humanité. Nous devons nous intéresser indissociablement au corps, à l’âme et à l’esprit. Il nous revient en particulier de semer la Parole de Dieu. Autrement dit à être des relais pour que chacun puisse entendre Dieu qui s’adresse à ce qu’il y a des plus intime en chacun.

Si nous avons la responsabilité de semer, et de veiller aux bonnes conditions de la croissance, nous ne devons pas oublier pour autant que nous ne sommes pas maîtres de la fécondité de notre action et que le mystère de la vie spirituelle nous dépasse infiniment. C’est avant tout le mystère de la rencontre de la liberté divine avec la liberté de chaque personne. Comme l’enseigne Jésus, l’éducateur ressemble à l’agriculteur : « Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui jette en terre la semence : nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment. D’elle-même, la terre produit d’abord l’herbe, puis l’épi, enfin du blé plein l’épi. Et dès que le blé est mûr, il y met la faucille, puisque le temps de la moisson est arrivé » (Marc 4, 26-219).

Comme vous le voyez, notre responsabilité éducative est de l’ordre de la préparation, pour qu’il y ait une bonne réceptivité à l’action divine. Il nous revient essentiellement de préparer les cœurs. Tantôt il s’agit de défricher, tantôt il faut labourer, tantôt il faut désherber, tantôt il faut protéger des prédateurs. Bref le travail consiste à tout faire pour que la Parole de Dieu tombe dans une bonne terre, où elle poussera et, nous l’espérons, donnera du fruit au centuple. Notre mission est donc celle de l’ouverture : il s’agit d’apprendre à de jeunes êtres humains à être ouverts, disponibles, réceptifs tout au long de leur existence, pour que l’œuvre de Dieu puisse s’accomplir en eux, comme elle s’est accomplie dans la Vierge Marie.

Il s’agit également d’être témoins de la générosité divine. Vous remarquerez que le semeur de la parabole n’est pas chiche : il sème abondamment, il n’hésite pas à semer partout, même sur le chemin, dans les pierres et les ronces, comme s’il craignait qu’une parcelle de terre échappe à sa bonté ! Il est clair que certaines semences seront piétinées ; d’autres seront mangées par les oiseaux du ciel ; d’autres encore manqueront d’humidité pour prendre racine ; d’autres enfin seront étouffées par les ronces ! Peu importe ! La générosité divine préfère courir ce risque plutôt que celui de n’avoir pas rejoint quelqu’un ! Etre éducateur suppose d’œuvrer dans la générosité désintéressée, dans la persévérance et dans l’espérance.

Comme vous le savez, au cœur de notre mission, il y a la personne du Christ. Nos établissements sont catholiques, donc des lieux où est explicitement offerte la rencontre avec le Christ, qui est le Maître de la Vie éternelle. Nos établissements doivent être des lieux où est offert à chacun l’opportunité de rencontrer le Christ, celui qui se désigne lui-même comme étant « le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jean 14, 6). Nous souvenant que l’homme est créé à l’image du Christ et qu’il est donc destiné à la vie éternelle, il est de notre devoir d’honorer la dimension spirituelle et de permettre à tout élève de grandir selon toutes les dimensions de son être.

Enfin, n’oublions pas qu’il n’y a pas d’autre chemin de vie véritable que celui du mystère pascal. Au travers de tout ce que nous réalisons avec sérieux et compétence, nous ne devons viser qu’une seule chose : faire en sorte que les élèves qui nous sont confiés soient demain des adultes qui feront quelque chose de beau et de grand de leur vie, car ils auront appris à aimer en vérité. Nous devons les entraîner dans le mystère de la mort et de la résurrection du Christ, c’est-à-dire le mystère d’une vie donnée ; le mystère de l’amour infini, qui se donne gratuitement jusqu’au bout : « Amen, Amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul. Mais s’il meurt il porte beaucoup de fruit. Qui aime sa vie la perd ; qui s’en détache en ce monde la gardera pour la vie éternelle » (Jean 12, 24-25). D’où la présence, dans nos établissements, du crucifix destiné à rappeler à chaque instant le mystère de l’amour divin manifesté en Jésus. D’où la présence également de la statue de la Vierge Marie, qui nous signifie le mystère de l’accueil confiant de la vie divine par la créature humaine parfaitement accordée à Dieu.

Si nous ambitionnons que les élèves de nos établissements puissent grandir et s’épanouir dans leur belle vocation d’enfants de Dieu, alors il est indispensable que nous, adultes, nous ne soyons pas des personnes qui « regardent sans regarder » et « entendent sans comprendre », mais que nous soyons des hommes et des femmes d’écoute intérieure ! Commençons donc, chacun, par être nous-mêmes une bonne terre en nous disposant résolument à faire partie de ces « gens qui ont entendu la parole dans un cœur bon et généreux, qui la retiennent et portent du fruit par leur persévérance ». Nos établissements de l’Enseignement Catholique constituent un lieu capital pour l’avenir de l’Eglise et de toute la société. Ils ne rempliront pleinement leur mission qu’à la condition que chacun d’entre nous accepte d’entrer dans un perpétuel processus de conversion !

+ Pascal ROLAND
 

Messe de rentrée de l’Enseignement Catholique
Samedi 18 septembre 2021, à l'église ND de la Miséricorde à Ars
Lectures du Samedi de la 24° semaine du temps ordinaire (1 Tm 6, 13-16 ; psaume 99 ; Luc 8, 4-15)