L’Eglise, temple de l’Esprit Saint, lieu de la communion fraternelle et de la mission. — Diocèse de Belley-Ars

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L’Eglise, temple de l’Esprit Saint, lieu de la communion fraternelle et de la mission.

Le Mardi Saint, 30 mars 2021, tous les prêtres du diocèse réunis autour de Mgr Pascal Roland ont célébré la Messe Chrismale. Au début de la Semaine Sainte, tous les fidèles du diocèse étaient invités à se joindre à eux ou à les accompagner par la prière - en suivant la messe en direct - pour manifester l'unité de notre Eglise diocésaine.

Homélie de la messe chrismale

Comme vous le savez, normalement la messe chrismale constitue l’une des principales manifestations de l’Eglise diocésaine. Ceci du fait de la présence simultanée de l’évêque, de tous les prêtres en mesure de se déplacer, des diacres permanents, de nombreux représentants de la vie consacrée sous ses diverses formes, des séminaristes du diocèse et d’un maximum de laïcs venus de toutes les régions du diocèse, sans oublier les catéchumènes appelés à recevoir les sacrements de l’initiation chrétienne à Pâques.

On y retrouve donc habituellement des personnes de tous états de vie, de tous âges, de tous milieux sociaux, de toutes générations, de toutes sensibilités, de toutes histoires de foi. Bref, la messe chrismale, rassemble vraiment la totalité du peuple de Dieu, dans sa grande diversité et sa richesse extraordinaire.

Elle manifeste de manière visible et sensible ce qu’est l’Eglise : le corps du Christ aux membres multiples. Un corps uni et articulé, structuré par le ministère ordonné. Elle donne à voir que l’Eglise est le temple de l’Esprit Saint, le lieu où l’Esprit Saint réalise la communion fraternelle en même temps qu il nous envoie en mission.

Or cette année, en raison de la crise sanitaire qui se prolonge, et des contraintes qui nous sont imposées pour les rassemblements, nous souffrons de ne pas pouvoir donner à cette célébration toute son ampleur. Nous sommes moins nombreux à pouvoir nous réunir physiquement en cette co-cathédrale Notre-Dame, mais nous n’oublions pas ceux et celles qui nous sont unis maintenant grâce à la retransmission de l’événement sur le site du diocèse ; ou tout simplement par le pensée et la prière à un moment ou à un autre de la journée.

Comme vous le savez, la messe chrismale est liée à la fête du Jeudi Saint, le jour où Jésus célèbre la sainte Cène avec ses disciples avant d’entrer dans sa Passion. La liturgie de la messe chrismale met particulièrement en relief deux réalités essentielles à la vie du peuple de Dieu. Tout d’abord elle souligne la mission spécifique des ministres ordonnés, surtout évêque et prêtres. Ensuite, elle met en valeur tout le dispositif sacramentel, à travers la consécration du saint Chrême et la bénédiction des huiles.

Commençons par la mission des ministres ordonnés. Nous avons présents dans la même célébration, évêque, prêtres et diacres, soit les trois degrés du sacrement de l’ordre. Rares sont les occasions d’un tel rassemblement de ministres et en tel nombre ! La concélébration nombreuse des prêtres autour de leur évêque manifeste clairement que ceux-ci sont ses principaux collaborateurs. Ensemble, prêtres et évêque, participent à l’unique sacerdoce du Christ, et à l’unique mission apostolique. Ils partagent la triple mission d’enseigner le peuple de Dieu, de le sanctifier et de le diriger.

Par leur ministère, c’est le Christ Bon Pasteur qui se rend lui-même présent et agissant pour rassembler, former et envoyer ses disciples. Ainsi se trouve mis en relief le fait que l’Eglise n’a rien à voir avec une association spontanée, ni avec une organisation du type loi 1901. Elle est l’Epouse du Christ. Elle n’a pas son origine en elle-même, mais la doit uniquement à l’initiative de Dieu. 

Au cœur de cette célébration, tout à l’heure, les prêtres ici présents vivront la rénovation des promesses de leur ordination. Celle-ci mettra en relief la mission spécifique et irremplaçable des prêtres. Ainsi il nous est signifié qu’il n’y a pas de communauté chrétienne sans prêtre.

Aujourd’hui, nous constatons que les prêtres sont certes moins nombreux que dans un passé récent et, de ce fait, ils reçoivent souvent une charge plus vaste. Mais il n’y a pas de paroisse sans curé. Il peut y avoir des paroisses sans curé résident. Celui-ci peut être amené à résider géographiquement dans un village voisin, et se trouver moins disponible qu’il le souhaiterait pour chacun, mais il demeure toujours une référence obligatoire et incontournable, particulièrement pour la célébration de l’Eucharistie dominicale.

Il est donc capital que tous les baptisés aient le sens du rôle des prêtres. D’une part, que tous sachent manifester l’importance de l’Eucharistie dominicale en faisant le choix et l’effort pour se rassembler fidèlement. D’autre part, que tout le peuple de Dieu se préoccupe des vocations de prêtres diocésains. Tous ont à être appelants pour que des jeunes entendent l’appel à servir le Seigneur et à servir leurs frères dans l’exercice de ce beau ministère. Nous devons tous montrer aux jeunes combien est belle et passionnante l’aventure apostolique.

La présence des diacres permanents nous rappelle aussi, à la veille du Jeudi Saint, que Jésus prend la dernière place, celle du serviteur, et même de l’esclave, pour laver les pieds de ses disciples. Cette présence nous signifie que nous ne pouvons pas être chrétiens si nous n’adoptons pas, nous aussi, la tenue de service. L’Eglise, en chacun de ses membres, à commencer par l’évêque et les prêtres, doit être une Eglise servante. Une Eglise servante qui porte une attention particulière aux plus petits, aux personnes les plus fragiles, à tous ceux et celles que, d’une manière ou d’une autre, la société contemporaine marginalise. Les diacres nous signifient que la charité ne saurait être une dimension facultative et ils nous stimulent à continuer d’être inventifs pour répondre aux besoins spécifiques de notre temps en matière de charité.

Arrêtons-nous maintenant à la consécration du Saint-Chrême. Cette huile sainte servira tout au long de l’année à venir et dans toutes les paroisses pour l’onction des nouveaux baptisés, pour signer les confirmands, et pour l’onction des mains du prêtre, lors de l’ordination. A travers cette huile, c’est la grâce de l’Esprit Saint qui se répand sur l’ensemble du Peuple de Dieu, pour le faire vivre. Elle nous oriente résolument vers la mission. Elle nous signifie que lorsque le don de Dieu est accordé à quelqu’un, ce n’est pas pour une satisfaction personnelle, mais toujours comme un cadeau à partager à tous.

Souvenons-nous que nous avons été marqués du Saint-Chrême lors de notre baptême et de notre confirmation. Autrement dit, l’Esprit Saint repose sur nous ou va y reposer bientôt, pour ceux et celles qui recevront les sacrements de l’initiation chrétienne à Pâques. L’Esprit Saint repose en nous comme sur Jésus de Nazareth et il nous envoie porter la Bonne Nouvelle au monde présent. Le contexte social dans lequel nous vivons est certes difficile, mais y-a-t-il jamais eu une période sans problème, si ce n’est dans l’imaginaire ! Toute période de l’histoire connaît ses richesses et ses pauvretés ! 

Il nous faut prendre au sérieux le mal être social qui est particulièrement sensible en ce temps de pandémie. Les tensions et les violences de toutes sortent révèlent l’insécurité et le manque d’espérance qui marquent en profondeur notre société. Nous nous sentons certes fort démunis face à la détresse et devant les réformes profondes qui s’imposent à notre monde. Alors, que faire ? 

Il nous revient de rendre compte de l’inouï de Dieu qui se fait créature ; de faire retentir la Bonne Nouvelle du Christ fait homme. Osons dire notre foi ! Ne craignons pas de dire cette merveille de l’amour d’un Dieu qui se fait proche en Jésus Christ. Pour cela, il nous faut conserver les yeux fixés sur Jésus de Nazareth. C’est en repartant constamment de lui que nous pourrons être témoins.

Qui donc est ce Jésus de Nazareth ? Nous l’avons entendu, tout à l’heure, à travers le livre de l’Apocalypse. Il est le témoin fidèle, c’est-à-dire celui qui révèle le Père ; celui qui manifeste le vrai visage de Dieu. Il rapporte ce qu’il voit, lui qui vit dans l’intimité du Père. Il nous dit de la part du Père toutes les paroles qu’il reçoit de lui. Jésus nous fait voir le Père à tel point qu’il peut affirmer « Qui m’a vu a vu le Père ».

Il est aussi le premier né des morts. Avant Jésus, déjà, dans le peuple juif, on parlait de résurrection, mais on ignorait de quoi il s’agissait véritablement. Lui, Jésus, est ressuscité des morts. La mort ne saurait le retenir captif, car son amour infini est plus fort que la mort, la haine, le péché. Et c’est en le suivant, lui, le premier-né d’entre les morts que nous-mêmes, nous sommes vivants. 

Le Christ est également le prince des rois de la terre. Il n’y a certes pas plus grand que lui, parce qu’il n’y a personne d’autre que lui, qui soit capable de prendre la dernière place, de la prendre par amour. Avec lui, nous sommes appelés à régner, en nous faisant serviteurs de nos frères.

Le Christ est aussi désigné par le livre de l’Apocalypse comme l’alpha et l’omega. Autrement dit, il est celui qui donne sens à toutes choses. Il est la source et la fin de toute réalité. 

Alors, frères et sœurs, si nous voulons être missionnaires, si nous voulons évangéliser, pour être fidèles à notre vocation baptismale, ne nous y trompons pas : c’est uniquement dans la mesure où nous serons de fidèles compagnons de Jésus, c’est parce que nous vivrons dans la communion intime avec celui qui est l’Envoyé du Père, que nous recevrons de lui la force de l’Esprit Saint pour être des témoins joyeux et audacieux dans ce monde en attente d’une espérance. 

+ Pascal ROLAND