Frère Marc — Diocèse de Belley-Ars

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Frère Marc

Emile Arnaud-Goddet est né en 1912, troisième d’une famille qui compte 6 enfants. Il entre chez les Frères de la Sainte-Famille de Belley, et prend le nom de Frère Marc. Mobilisé en septembre 1939, il est démobilisé après l’armistice de juin 1940, et devient enseignant à Tessy.

En septembre 1943, âgé de 31 ans, Frère Marc, prendre la direction du Pensionnat St-Louis à Dagneux. Là, il cache des enfants juifs qui lui sont confiés par des réseaux de résistants. Au moins quatre enfants ont ainsi pu échapper au danger, inscrits sous des faux noms dans ce pensionnat.

Frère Yves Périer-Muzet, collaborateur et successeur de Frère Marc à la direction de l’Etablissement Scolaire Charles de Foucauld à Lyon, avait connaissance de cet épisode. Il a donc longuement recherché ces enfants, et c’est l’un d’eux, Walter Simon-Hann, qui a pu livrer un témoignage qui a conduit à la distinction de Frère Marc.

Walter Simon-Hann, né en 1933 en Allemagne, avait quitté ses parents le lendemain de la nuit de Cristal (9 novembre 1938). Il erejoint la famille de sa tante à Strasbourg, puis à Saint-Dié et en Dordogne en 1941. Cette même année, ses parents meurent en déportation : son père à Sobibor et sa mère à Auchwitz-Birkenau.

« En 1942 la situation devenant dramatique pour les juifs allemands on m’envoya en pension à l’école libre St-Jean à Périgueux. En 1943 le Directeur de l’école fut dénoncé comme cachant des enfants juifs et effectivement il en cachait 17. La veille de la dénonciation une dame, est venue me chercher et m’emmena en train à Lyon. […] Une autre dame, Mlle Manuel, vint me chercher et m’emmena au Pensionnat St-Louis à Dagneux en compagnie d’un autre garçon. […] Je suis resté à St-Louis l’année scolaire 1943-1944. »

« A St-Louis on m’appelait Jean Halmet. Je ne quittais jamais le pensionnat et n’avais pas de contact avec le jeune amené avec moi. Manifestement il s’agissait de nous fondre dans la masse. Je suivais le cours moyen et participais à toutes les activités des pensionnaires y compris à la messe du matin à l’église – où nous nous rendions à pied – qui était juste à côté du pensionnat. On m’avait simplement dit, comme également précédemment à la pension St-Jean à Périgueux, ‘‘Toi tu ne vas pas communier et tu ne seras pas enfant de chœur’’. »

« A l’époque je n’ai pas eu connaissance non plus des motivations de mon sauveur mais sa fonction et ses convictions religieuses font penser à quelqu’un de totalement dévoué à la jeunesse. » Une dévotion exemplaire mais dangereuse, puisque cette même année 1944, 44 enfants et 7 adultes étaient arrêtés à Izieu et déportés.

A l’été 1944, Walter Simon-Hann est caché dans une famille de Dagneux jusqu’au mois de décembre, et il est ensuite pris en charge par la Croix-Rouge. Il rejoindra sa tante à Strasbourg en 1946.

Son témoignage, envoyé à Yad Vashem en 2014, a permi que l’action de Frère Marc soit connue. Le 15 mars 2015, cet institut lui a donc décerné le titre de Juste parmi les Nations, « pour avoir aidé à ses risques et périls des enfants juifs pourchassés pendant la Shoah ».

Le jeudi 26 novembre 2015, une médaille et un diplôme ont été remis à titre posthume à Frère Marc par un représentant de l’ambassade d’Israël, à l’établissement Saint-Louis de Dagneux, en présence des Frères de la Sainte-Famille de Belley et de membres de sa famille. Son nom sera également inscrit sur le Mur du Jardin des Justes à Jérusalem, et au Mémorial de la Shoah à Paris.

Rendons grâce pour l’oeuvre de Frère Marc à Dagneux pendant la guerre. Soyons surs que son courage et son dévouement inspireront les élèves et la communauté éducative de l’Etablissement Saint-Louis !