Abbé Raymond Cretin — Diocèse de Belley-Ars

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Abbé Raymond Cretin

En mémoire de l’Abbé Raymond Cretin (1914-1945), victime de la barbarie nazie

 La France, comme d’autres puissances alliées de l’époque, a commémoré le 70ème anniversaire de la fin du second conflit mondial, le 8 mai 1945. Au cœur des manifestations nationales, a été évoqué l’exemple de tant d’hommes et de femmes qui, dans la clandestinité, ont fait don de leur vie, contre l’occupation allemande, mais surtout contre l’idéologie du national-socialisme, au nom de la liberté humaine et de la fraternité des peuples et des races. Parmi ces résistants, il ne faut pas oublier les résistants spirituels : ces prêtres, ces religieux et ces laïcs qui ont adopté une conduite de refus fondée sur la vérité chrétienne. Parmi eux la figure sacerdotale de l’abbé Raymond Cretin mérite d’être retenue.

Un prêtre du diocèse de Belley

Raymond Cretin nait dans le Pays de Gex, à Divonne-les-Bains, le 13 mai 1914, dans une famille nombreuse à laquelle l’attachent des liens personnels très forts. Il fréquente le Collège Lamartine de Belley et entre au Grand Séminaire de cette ville en 1936. Il est ordonné prêtre le 2 juillet 1939, à la cathédrale de Belley. Il prend pour devise sacerdotale « usque ad summum » (jusqu’au sommet, jusqu’au bout de l’amour).

 

Un éducateur

Nommé à l’Institution Saint-Pierre de Bourg, l’Abbé Raymond Cretin révèle progressivement les ressources de son ministère d’éducateur, comme surveillant, professeur de 5ème avant de prendre la charge de professeur de philosophie. De nombreuses notes manuscrites soulignent ses préoccupations pédagogiques, sa psychologie de l’éducateur et des élèves.

 

Le refus du désastre français

La déclaration de la guerre de la France contre l’Allemagne, en septembre 1939, se traduit par la mobilisation générale. Le jeune prêtre, mobilisé, connaît l’épreuve de la « drôle de guerre ». Malgré son désir d’être volontaire dans une unité combattante, il ressent l’amertume et la souffrance d’un citoyen français blessé par l’armistice de 1940.

De retour à l’Institution Saint-Pierre, il ne cache pas ses sentiments de refus de la défaite et de l’occupation allemande qu’il exprime ouvertement et dont il fait état dans la rédaction de ses réflexions personnelles : il dénonce la philosophie du national-socialisme comme anti-chrétienne. Cette résistance spirituelle est lourde de conséquences. Le 3 août 1943, il est arrêté en gare de Bellegarde, par la police allemande.

 

Dans l’enfer de l’univers concentrationnaire nazi

Plongé dans cet univers de déshumanisation, l’abbé Raymond Cretin disparaît en tant que personne ; il n’est plus que le n° 31 027, du block 17, du camp de Weimer-Buchenwald.

Par bonheur, ses petits carnets personnels ont échappés aux fouilles et nous sont parvenus ; ils sont actuellement déposés au musée départemental de la résistance et de la déportation, à Nantua. Ils nous donnent à voir, de l’abbé Raymond Cretin, une âme sacerdotale profondément attachée à la liturgie eucharistique : à l’insu des S.S., il chante mentalement la messe. Ces prières l’unissent à ses confrères, aux professeurs et aux élèves de Saint-Pierre, aux membres de sa famille. Il vit d’une charité eucharistique pour les siens et ses camarades de déportation.

 

Prêtre jusqu’au bout

A ses souffrances physiques et morales s’ajoutent les conditions inhumaines d’évacuation du camp, au cours d’un voyage d’errance de 18 jours, exposé aux intempéries dans des wagons découverts et à la privation de nourriture. Porté par son espérance de la liberté proche et par son amour de Dieu, il n’est pas résigné.

« Couché par terre, par la volonté d’un homme méchant, je suis plus grand que lui, car mon âme reste libre, car je suis avec Dieu. »

 

Mourir parmi les siens

Il réussit à échapper à la surveillance de ses gardiens, dans la banlieue de Prague, le 30 avril 1945. Gravement malade, il est pris en charge par les structures hospitalières alliées.

Puis, c’est le retour en France. Il bénéficie de la joie de revoir ceux pour qui il a tant prié et dont la présence spirituelle, dans les camps, l’ont tant aidé.

L’Abbé Raymond Cretin meurt, à Divonne-les-Bains, le 29 août 1945, dans la 32ème année de son âge et la 6ème année de son ordination sacerdotale.

 

Les siens le vénèrent comme un « martyr ». La ville de Divonne et le diocèse de Belley-Ars conservent avec soin sa mémoire comme celle d’un témoin héroïque de la vérité chrétienne de la conscience (cf. Semaine catholique du diocèse de Belley, 1945, p. 15 ; EPA, 1995, n° 6, p. 814). Lors du cinquantième anniversaire de sa mort, une plaque commémorative a été installée près de l’église de Divonne, dans le square qui porte désormais son nom.

 

Le samedi 29 août 2015, la messe paroissiale s’est prolongée par un hommage à l’Abbé Raymond Cretin, soixante-dix ans après son décès.

A l’issue de la messe qu’il célébrait en l’église Saint-Etienne de Divonne, le Père Roger Pellicia a revêtu un étole rouge, couleur du martyre, et s’est rendu en procession avec les paroissiens devant la plaque commémorative. En présence de la sœur de l’abbé Raymond Cretin et d’une assemblée nombreuse et recueillie, il a lu le texte présentant la figure exemplaire de ce prêtre. « Une page de cette douloureuse époque s’est tournée, mais le livre de la mémoire, de la reconnaissance, du respect, de la prière reste ouvert ».

 

Le Père Roger Pellicia et la soeur de l’abbé Cretin

 

A la mémoire
de l’Abbé Raymond Cretin
Né à Divonne-les-Bains le 13 mai 1914
Ordonné prêtre le 2 juillet 1939 à Belley
Sergent-chef SES au 179ème Bataillon Alpin de Forteresse
Professeur de philosophie à Saint-Pierre, Bourg-en-Bresse
Arrêté à Bellegarde le 31 août 1943
Déporté à Montluc, à Compiègne puis à Buchenwald le 24 octobre 1943
Libéré à Prague le 30 avril 1945
Rapatrié à Lyon le 18 juin 1945
Décédé des suites de sa captivité à Divonne-les-Bains le 29 août 1945
Mort pour la France
Sa devise «Usque ad summum» (jusqu’au sommet)