Entrons dans la dynamique de la Croix — Diocèse de Belley-Ars

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Entrons dans la dynamique de la Croix

Messe de rentrée de l’Enseignement Catholique, le samedi 28 septembre 2019 à Notre-Dame de Bourg. Lectures du samedi 25° semaine du temps ordinaire : Za 2, 5-9. 14-15a ; Luc 9, 43b-45

Comme tout le monde est en admiration devant tout ce que fait Jésus : sa prédication, ses guérisons, l’expulsion des démons ; on peut également être admiratif de ce que réalisent quotidiennement nos établissements de l’Enseignement Catholique : attention aux personnes, qualité de la pédagogie, enseignement sérieux, etc. Mais cela ne suffit pas ! Cela ne saurait satisfaire Dieu. Car Jésus nous dit : « Ouvrez bien vos oreilles » Et voilà qu’il nous annonce le mystère de sa passion et de sa mort : «Le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes »

 

C’est une nouvelle que nous n’avons certainement pas envie d’entendre. On a plutôt envie d’entendre parler d’efficacité immédiate et de réussite humaine : de succès aux examens, d’effectifs en hausse, de développement des moyens, de rénovation ou d’agrandissement des bâtiments, de bonnes relations avec le rectorat, etc.

 

Mais voilà que Jésus nous embarque délibérément sur un tout autre registre. « Le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes. » Comme les disciples, nous ne comprenons pas cette parole. Peut-être parce que nous n’avons pas trop envie de comprendre ce qui nous dérange. Il est effectivement difficile d’entendre parler de souffrance, de rejet ;  et de ce qui apparaît humainement comme un échec. Spontanément, nous ne percevons pas le sens de la Passion de Jésus. Et sans doute que, comme les disciples, nous avons, nous aussi, peur d’interroger Jésus. Nous éprouvons quelque crainte à approfondir la question. Peut-être parce que nous percevons plus ou moins que cela va nous engager ; que cela va nous embarquer dans une aventure à laquelle nous résistons inconsciemment.

 

Pourtant, la mort de Jésus se situe bien au centre de la foi. Si nos établissements comportent le label « catholique », cela implique qu’ils fassent explicitement référence à la foi catholique. Or la foi catholique proclame la croix de Jésus. Normalement, on devrait trouver des crucifix en de nombreux lieux de nos établissements, comme signe distinctif, comme signe d’appartenance. Et puis lorsque nous célébrons l’Eucharistie dans les oratoires ou chapelles, nous ne faisons rien d’autre que de de célébrer la mort du Christ en croix : Nous proclamons ta mort, Seigneur ! Nous rappelons ta mort ! chantons nous, lorsque nous proclamons le mystère de la foi, après la consécration.

 

Par ailleurs, lorsqu’un jeune ou un adulte de nos établissements adhère à la foi et manifeste le désir de rejoindre la communauté chrétienne, que fait-on ? La première chose que fait le prêtre, lors du rite d’accueil, c’est de dire au candidat : « Approchez-vous, avec ceux qui vous présentent pour recevoir le signe de votre nouvelle condition ». S’ensuit la signation accompagnée des paroles suivantes : « Recevez sur votre front la croix du Christ ; c’est le Christ lui-même qui vous protège par le signe de son amour. Appliquez-vous désormais à le connaitre et à le suivre. » Ensuite a lieu la signation sur les oreilles, les yeux, la bouche, le cœur, les épaules. Le prêtre conclut avec un grand signe de croix sur toute la personne : « Je vous marque du signe de la croix, au nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit, afin que vous ayez la vie pour les siècles des siècles »

 

Vous venez de l’entendre : La croix est donc présentée comme le signe de la condition chrétienne, ou encore le signe de l’amour du Christ. Et, on en est marqué afin d’avoir la vie éternelle. Si aujourd’hui, au moment de commencer une nouvelle année scolaire, Jésus nous parle ainsi de sa croix, ce n’est donc pas par hasard ! Il entend en effet nous orienter immédiatement vers l’essentiel. Il nous souhaite nous faire reconnaître sa passion et sa mort comme la plénitude de la révélation de Dieu. Il nous livre le sens de cette croix : c’est le signe de l’amour authentique. Un signe dont nous avons particulièrement besoin  dans une société qui présente souvent un amour frelaté. C’est aussi le moyen d’accéder à la vie éternelle. Un moyen dont nous avons également besoin dans une société qui nous offre en permanence de l’éphémère et du jetable.

 

Nos établissements de l’Enseignement Catholique doivent donc être des lieux où l’on propose la rencontre du Christ. Des lieux où l’on offre à chacun la possibilité de rencontrer Jésus qui se donne jusqu’à la croix. Des lieux où l’on peut donc rencontrer l’amour véritable. Des lieux où chacun peut découvrir combien il a du prix aux yeux de Dieu, quel qu’il soit, et quel que soit son itinéraire. Pour comprendre la portée de la parole de Jésus : « Le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes », Les disciples devront se laisser longuement enseigner par lui. Pour ce faire, ils devront le suivre, le fréquenter assidûment, se taire et le contempler…

 

A son école, ils découvriront trois réalités essentielles : La 1ère, c’est de quel amour infini nous sommes aimés par notre Père du ciel. La 2°, c’est que notre vocation est d’aimer comme Dieu. La 3°, c’est que Jésus nous transmet le don de l’Esprit Saint qui rend capables de cet amour. Alors, pour entrer dans la compréhension de la croix du Christ, comme les disciples, que chacun d’entre nous ouvre les oreilles, qu’il écoute Jésus, le suive, le contemple et ne craigne pas de lui poser des questions.

 

Chacun découvrira ainsi que l’amour est victorieux de la mort et que la violence, les puissances des ténèbres, les forces de mort ne l’emportent pas. Puisque Jésus ne demeure pas prisonnier de la mort mais est ressuscité d’entre les morts. Chacun découvrira sa vocation, en tant qu’enfant de Dieu, créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, d’entrer dans la dynamique de la croix, c’est-à-dire de l’amour gratuit, inconditionnel, illimité et toujours renouvelé.

 

En des temps où les boussoles s’affolent et où l’on ne sait plus très bien ce qu’est un homme, nos établissements ont à être témoins de ce qui fonde la dignité inaliénable de tout être humain, de sa conception jusqu’à la mort naturelle. Nos établissements doivent être des lieux où l’on entretient le souci de louer Dieu en toutes circonstances. Des lieux où l’on accueille tout le monde et où la communion fraternelle se construit autour des personnes les plus fragiles.  

 

Jésus nous dit : il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. Que chacun puisse en témoigner dans nos établissements. Alors ceux-ci mériteront véritablement le label « catholiques » et ils auront véritablement un plus à apporter à notre société en mal d’espérance !


 

+ Pascal ROLAND