Vous avez dit « carême » ? — Diocèse de Belley-Ars

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Vous avez dit « carême » ?

La liturgie nous aide à vivre ce chemin jusqu'à Pâques.

Qu'est-ce que le carême ?

Quels sont les temps forts du carême ?

Qu'est-ce que la liturgie a de spécifique pendant le temps du carême ?

Comment aide-t-elle les fidèles à vivre le carême, à se convertir ?

Quel est le sens du jeûne, du partage, de la pénitence ?
Pourquoi faut-il se confesser avant Pâques ?

 

Qu'est-ce que le carême ?

Le carême est le temps de préparation à la plus grande fête chrétienne qui est Pâques. Il dure quarante jours (auxquels il faut ajouter les dimanches de carême qui ne font partie du temps de la pénitence), ce qui nous renvoie plusieurs quarantaines dans la Bible : celle du Peuple de Dieu en marche vers la terre promise, celle passée par Moïse sur le Sinaï pour recevoir la Loi, celle de la marche d'Elie vers le mont Horeb, celle du Christ tenté au désert au début de son ministère... C'est un temps de pénitence, tout comme les vendredis de l'année, ce qui signifie que l'on s'adonne davantage à la prière, à des oeuvres de charité et au renoncement, étant davantage fidèle à son devoir d'état.

 

Quels sont les temps forts du carême ?

 

Il y a tout d'abord le mercredi des Cendres par lequel nous entrons en Carême. La cendre, dans la tradition biblique, est une manière de confesser publiquement sa faute et d'exprimer sa volonté de conversion. Ce jour est l'un des deux seuls jours de jeûne et d'abstinence de l'année (avec le Vendredi Saint), ne passons pas à coté ! Pour mémoire, tous les vendredis de l'année, c'est abstinence. C'est-à-dire qu'on s'abstient de viande, d'alcool, de tabac... et on prend plus de temps pour la prière et le partage. Les vendredis de Carême, en France, c'est spécifiquement de viande que l'on s'abstient. Les jours de jeûne, on s'abstient de viande et on se prive substantiellement de nourriture, selon son âge et ses forces.

 

Viennent ensuite les dimanches de Carême. Le premier, c'est la mise en route. Pour le signifier, la liturgie propose de chanter en entrée la litanie des saints. On entend ce jour le récit des tentations du Christ. Le troisième, on écoute le récit de la rencontre du Christ avec le samaritaine. Le quatrième, aussi appelé dimanche de Laetare, du premier mot de l'antienne d'ouverture, nous considérons la rencontre avec l'aveugle-né. Ce dimanche-là, vous verrez peut-être le célébrant avec des ornements roses, indiquant à mi-parcours, comme une pause, une atténuation de la pénitence. Le cinquième, qui ouvre le temps de la Passion, nous donne d'entendre le récit de la résurrection de Lazare. Certaines paroisses conservent la coutume de voiler les statues et les croix dès ce jour-là. Et le sixième, dimanche des Rameaux et de la Passion, vous ferez la procession ou au moins l'entrée solennelle les rameaux à la main, avant d'écouter tout ce que le Christ à enduré pour nous.

 

Il y aura également vers la fin ce temps privilégié une célébration pénitentielle proposée dans votre paroisse, pour vous préparer à faire une bonne confession. Votre curé vous invitera sans doute aussi à la messe en semaine, au chemin de Croix, à des conférences, des rencontres fraternelles pour s'apporter un soutien afin de vivre intensément le Carême.

 

La dernière célébration importante avant le Triduum pascal sera la messe chrismale. Messe au cours de laquelle l'évêque bénit l'huile de catéchumène et celle des malades, et consacre le Saint Chrême. C'est une liturgie à laquelle sont invités tous les fidèles du diocèse et durant laquelle les prêtres renouvellent leur promesses sacerdotales. Si vous n'avez jamais eu l'occasion de vous y rendre, c'est important de le prévoir.

 

Qu'est-ce que la liturgie a de spécifique pendant le temps du carême ?

 

Tout d'abord, c'est la première chose que l'on remarque, la couleur de la pénitence réapparaît. C'est le violet des ornements sacerdotaux et des parements de l'église. Toujours dans le visuel, il n'y aura plus de fleurs dans la décoration de l'autel, sauf pour le dimanche de Laetare, où elles referont une brève apparition. Les croix dans les églises seront souvent voilées après la Cène du Seigneur, si elles ne l'ont pas depuis le début du temps de la Passion.

 

Concernant les oreilles, nous retrouverons un ensemble de cantiques propres au carême. L'orgue ne fera plus que l'accompagnement du chant de l'assemblée, il ne jouera plus pendant l'offertoire ou la communion, sauf toujours pour Laetare. On n'entendra plus le Gloria, sauf pour les solennités (la saint Joseph par exemple, ou la Cène du Seigneur : durant ce Gloria les cloches sonneront pour se taire ensuite jusqu'à celui de la nuit de Pâques). On n'entendra plus non plus l'Alléluia qui sera remplacé en français par une autre acclamation encadrant le trait (verset introduisant la lecture de l'évangile).

 

Dans la prédication du temps de Carême, vous entendrez davantage parler de la pénitence, des conséquences sociales du péché et des moyens d'y remédier, de la détestation du péché comme offense faite à Dieu. Mais aussi des sacrements, en particulier du baptême, en lien avec le mystère pascal, c'est-à-dire l'action de la mort et la résurrection dans la vie de ceux qui les reçoivent. Vous serez invités par mille moyens à lire et méditer la Parole de Dieu, à partager concrètement avec ceux qui ont moins que vous. On vous invitera souvent à prier pour les pécheurs et à recevoir vous-même personnellement le pardon de vos péchés dans une confession individuelle.

 

Comment aide-t-elle les fidèles à vivre le carême, à se convertir ?

 

Toute la liturgie du carême nous prépare à Pâques, plus précisément à la liturgie de la Vigile pascale. Et concernant la conversion, le carême, en définitive, nous prépare à renouveler nos promesses baptismales durant cette veillée. Quelles sont ces promesses ? Rejeter le péché, ce qui conduit au péché et Satan, l'auteur du péché. Ce sont ces promesses qui nous permettent de proclamer en vérité que nous croyons en Dieu Père, Fils et Saint Esprit. Et le carême n'aura eu de cesse de nous préparer à les prononcer authentiquement.

 

Le carême s'est constitué historiquement autour de la préparation ultime des catéchumènes au baptême. Et chaque baptisé est invité à refaire spirituellement ce parcours pour être davantage fidèle sa vocation et à sa grâce d'enfant de Dieu.

 

Au premier dimanche de carême, les catéchumènes sont appelés par leur futur nom de baptême à la condition que leur parrains témoignent qu'ils ont été fidèle à écouter la Parole de Dieu, qu'ils ont commencé à vivre dans la présence de Dieu, qu'ils ont participé à la vie fraternelle et à la prière. Ce sont des questions que je me poser à moi-même au début de ce temps de conversion. (Cette année, l'appel des catéchumènes aura lieu à Ars, le 9 mars).

 

Le troisième dimanche, c'est le premier scrutin (prière exorcisme préparatoire au baptême, pour fortifier dans leur combat spirituel ceux qui n'ont pas encore la grâce baptismal) durant lequel l'évêque prie pour que comme la samaritaine, ils puissent sous regard du Christ et en entendant sa parole découvrir leur péché. Ce peut être pour moi le moment de demander la grâce de voir mon péché, de sortir de l'esclavage de celui-ci.

 

Le quatrième dimanche, l'évêque célèbre le deuxième scrutin, priant pour que les futurs baptisés, comme l'aveugle-né, croient dans le Fils, s'enracine dans la vérité et ne soit plus esclave du mensonge. Ce dimanche-là, je peux regarder dans quelle mesure j'ai approfondit ma foi depuis mon baptême et voir quelle moyens prendre pour progresser.
Le cinquième dimanche se célèbre un autre scrutin durant lequel, en lien avec l'évangile de la résurrection de Lazare, on demande pour les catéchumènes la grâce d'être délivré de la puissance de la mort. Occasion de vérifier que je vis bien de la foi, de l'espérance et de la charité.

 

Durant le Carême, auront lieu également les rites de la tradition du Credo et du Pater, comme deux grands trésors confiés à ceux qui s'apprêtent à entrer dans la vie chrétienne. Je peux m'interroger, moi aussi sur l'usage que fait aujourd'hui de ces trésors.

 

Quel est le sens du jeûne, du partage, de la pénitence ? Pourquoi faut-il se confesser avant Pâques ?

 

Je ne peux me préparer pendant tout un carême à dire dans la nuit de Pâques que je rejette le péché, ce qui conduit au péché et l'auteur du péché, tout en gardant en moi ces péchés. Il faut que je les mette hors de moi par l'aveu dans la confession, pour permettre au Christ de les prendre sur lui. C'est pourquoi l'Eglise, qui est une mère qui veille à ce que nous grandissions de façon cohérente, en a fait un commandement.

 

Jean-Paul II écrivait que la confession personnelle est « un droit du Christ lui-même à l'égard de chaque homme qu'il a racheté. C'est le droit de rencontrer chacun de nous à ce moment capital de la vie de l'âme qu'est le moment de la conversion et du pardon » (Redemptor hominis 20).

 

P. Roch Valentin