Dimanche 18 février 2024 — Diocèse de Belley-Ars

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Dimanche 18 février 2024

Homélie du premier dimanche de Carême année B.

Chers frères et sœurs nous voici réunis pour le premier dimanche de carême et nous avons depuis mercredi revêtu la couleur pourpre, ou violette, symbole de cette période liturgique.

Pour débuter ce chemin vers Pâques les textes du jour nous parlent tout d’abord d’eau. Dans le livre de la genèse c’est l’épisode du déluge et pour y avoir de l’eau il y en a sacrément beaucoup d’eau, cette notion de déluge est reprise dans la lettre de Saint-Pierre ou l’apôtre nous dit que ce déluge de Noé, sauvé à travers les eaux, est une situation qui préfigure le baptême. Le deuxième thème abordé est donc le baptême dans cette lettre de Saint-Pierre mais aussi dans l’Évangile : en ce temps-là Jésus venait d’être baptisé. Et aussitôt l’esprit le pousse au désert et dans le désert il resta 40 jours. Donc trois mots pour l’homélie de ce jour eau/ baptême/ désert. Et cela tombe bien car nous commençons ce dimanche par le premier baptême de l’année avec Marius demain à Jasseron.

Quelques rapides rappels de l’eau dans la Bible.

Dans l’Ancien Testament l’eau est omniprésente. Genèse 2 le souffle de Dieu planait à la surface des eaux. Genèse 6 et Dieu dit qu’il y ait un firmament au milieu des eaux et qu’il sépare les eaux d’en haut avec les autres en bas. L’eau est un élément de primauté de la création. C’est pourquoi nous vivons sur la planète bleue.

L’eau prend très vite une puissance de purification. Dans le déluge la purification est un peu violente et radicale. Toujours dans la genèse chapitre 2  "Yahvé vit que la méchanceté de l’homme était grande sur la terre. Yavhé se repenti d’avoir fait l’homme sur la terre". Dieu efface de la surface de la terre l’homme qui fait le mal, en engloutissant la planète sous les eaux. Seul Noé et son équipage sont purifiés et sauvés pour une nouvelle alliance. Cette purification associe déjà le symbole de la mort et de la vie à travers les eaux.

L’eau peut être à la fois une bénédiction et une malédiction. l’épisode de la mer Rouge avec Moïse pendant l’exode en est un symbole. l’eau de la mer Rouge qui se fend en deux pour laisser passer le peuple qui fuit, est une bénédiction mais pour l’armée de pharaons qui est engloutie , les eaux de la marée mer Rouge sont une malédiction.

L’eau reste quelque chose de très concrète pour Dieu. Toujours dans le livre de l’exode alors que le peuple tourne pendant 40 ans dans le désert  "le peuple souffrit de la soif et le peuple murmura contre Moïse et Dieu dit à Moïse tu frapperas ce rocher l’eau en sortira et le peuple boira". L’eau est source de vie. L’homme ne peut vivre sans eau.

Dans le nouveau testament l’eau est toujours symbole de la mort et des ténèbres. Ce n’est pas pour rien que Jésus marche sur l’eau pour montrer que ressuscité il marche sur la mort. Quand Jésus passe sur l’autre rive il traverse bien sûr le lac de Tibériade mais nous invite à la notion de l’autre rive après la mort, de l’autre côte de la mort. La malédiction de l’eau est vaincue par le Christ.

L’eau indispensable à la vie de l’homme prend une autre dimension notamment quand Jésus rencontre la Samaritaine Évangile de Saint-Jean chapitre quatre versets 14 "mais celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif; et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle".  L’eau source de vie devient source de vie éternelle.

Une deuxième porte s’ouvre dans le nouveau testament  la force de vie éternelle et la bénédiction de l’eau n’est plus uniquement réservée au peuple élu, au peuple d’Israël. C’est eau est pour tous. Matthieu chapitre cinq versets 45  "afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes" . Eau source de vie devient eau source de vie éternelle pour les bons et les méchants.

Et l’eau n’est plus seulement un élément physique qui hydrate, lave et purifie comme pour les ablutions rituelles. L’eau devient par la bénédiction un vecteur de l’Esprit Saint. Dans l’Évangile nous entendons que Jésus a été baptisé par Jean-Baptiste avec l’eau du fleuve Jourdain pour le baptême de conversion. Et ensuite Jésus nous annonce un baptême plus puissant qui lave et nettoie complètement l’extérieur et l’intérieur de l’homme: un baptême par le feu de l’Esprit Saint. Et l’eau une fois bénie est utilisée pour le baptême comme élément physique diffusant l’Esprit saint et porteuse de l’amour infini de Dieu. L’eau une fois bénie est un peu comme l’eau qui coule du côté du Christ mort sur la croix en chemin vers la résurrection. Et toute cette puissance symbolique de l’eau sera reprise au cours de la veillée pascale.

Oui mais en ce jour Jésus alors qu’il vient d’être baptisé est poussé par l’esprit au désert pour 40 jours. Et pour nous qui avons renouvelé nos promesses de baptême au mois de janvier nous sommes aussi appelés à partir au désert pour ce carême.

Le désert c’est le lieu où l’on a soif, c’est le lieu, où on cherche de l’eau, où on prend soin de l’eau, on économise l’eau, où nous nous déplaçons de point d’eau en point d’eau pour étancher notre soif. Alors comment se déplacer vers nos déserts pour ressentir cette soif de Dieu ? Bien sûr ressentir la soif peut avoir une connotation un peu pénible d’avoir la gorge un peu sèche, d’avoir du mal à déglutir, mais pour finalement apprécier encore plus la première gorgée d’eau surtout si cette eau est source de vie éternelle.

En restant sur ce thème de l’eau comment pendant ce carême puis je aller de point d’eau en point d’eau pour étancher ma soif de Dieu ?

Les réflexions sur l’eau peuvent amener à une méditation sur la charité. Plus simplement s’intéresser à l’eau potable dans le monde le CCFD des terres solidaires est partenaires du carême et je vous invite pour un premier pas de carême à aller sur Internet et taper « accès à l’eau dans le monde: cinq minutes pour tout comprendre sur le site du CCFD terres solidaires et là vous apprendrez que un habitant de la planète sur trois n’a pas accès à l’eau potable. Vous pourrez réfléchir à peut-être une pratique plus sobre dans votre utilisation de l’eau à votre domicile ou tout simplement à chaque fois que vous ouvrez le robinet prendre bien conscience voir rendre grâce de cette facilité d’accès l’eau potable pour nous. Cette réflexion sur l’eau peut aussi poser des questions sur le changement climatique et son impact sur l’eau et l’utilisation de l’eau dans notre planète.

Pour écouter l’eau qui coule il faut faire silence. Alors que peut-être pendant ce carême en pleine nature ou dans d’autres situations je pourrais faire silence jusqu’à entendre l’eau qui coule. Et à partir de ce silence prendre un temps d’intériorité pour laisser Dieu m’ interpellé pour laisser Dieu me conduire dans un espace intérieur où j’aurais soif de lui. Ce sera peut-être de laisser de côté tout ce qui fait du bruit, toutes ces images qui parfois s’imposent à nous, peut-être même renoncer à certaines situations sociales qui remplissent ma vie de superficialité en bloquant ou encombrant l’accès à mon intériorité. Ecouter l’eau à la grotte de Massabielle lors d’un pélerinage, et pour avoir écouter cette eau qui coule, qui jaillit je pourrai toucher cette eau pour me rafraîchir, me réveiller. Goûter cette eau. Une eau un peu fraîche, saisissante, surprenante est parfois nécessaire pour sortir d’une certaine torpeur de la foi.

Pour laisser l’eau s’écouler peut-être que pendant ce temps de carême je pourrais accepter de laisser les larmes couler de mes yeux. Accepter de pleurer c’est revenir à Dieu. En effet dans ma vie peut-être en lien avec ma situation de santé, ma situation familiale ou professionnelle, ou peut être tenté par une certaine désespérance de ce monde violent qui nous entoure je pourrais laisser l’eau s’écouler de mes yeux afin d’avoir ce besoin, cette soif que tu viennes seigneur me consoler et me relever.

Peut-être que pendant ce carême, l’eau s’arrêtera pour faire comme un miroir où je pourrais me regarder et peut-être voir ta face seigneur. En effet dans ce miroir grâce à la prière, je pourrais faire comme une relecture de là où je suis, là ou j’en suis comme une prise de conscience de mon intériorité, de ma beauté, de mes fragilités, de mes forces et de mes faiblesses et avoir cette rencontre avec toi pour que tu puisses me purifier, me redonner vie. Peut-être que la grâce du sacrement de réconciliation me permettra de me voir dans ce miroir comme toi tu me vois seigneur.

Alors oui Jésus aujourd’hui je veux bien te suivre au désert au pays de la soif. Je veux bien faire quelques pas pour modifier ma façon de vivre ma façon d’être pour cheminer dans ce carême: de point d’eau en point d’eau pour toucher, écouter, goûter cette eau, après avoir ressenti cette sensation de soif, de soif de toi Jésus. Par une certaine sobriété pouvant aller vers du jeûne, en augmentant la charité qui anime ma vie et surtout seigneur en te priant je souhaite pleinement recevoir cette eau de la vie éternelle.

Que par l’Esprit Saint, ton amour seigneur coule dans ma vie, coule sur moi et coule en moi.

Viens, Saint-Esprit, viens par ta pluie

Mouiller la terre que je suis.

Oh, viens, Saint-Esprit, flot impétueux,

Source d'amour, fleuve de vie.

 

Coule sur moi, coule sur moi, coule,

Coule sur moi, coule sur moi, coule,

Coule sur moi, coule pluie de Dieu.


 

Amen