Dimanche 19 septembre 2021 — Diocèse de Belley-Ars

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Dimanche 19 septembre 2021

25e dimanche du temps ordinaire
messe des catés à Villereversure

Chers frères et sœurs chères, chers enfants du catéchisme, chères familles des futurs baptisés aujourd’hui je vous invite à vous mettre à la place des apôtres : « en chemin ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand.  Aux yeux du  Christ, posons-nous  la question : comment être le plus grand ?comment être le premier ?

Je vais d’abord m’adresser aux enfants qui viennent d’effectuer leur rentrée scolaire peut-être en les interrogeant sur l’année dernière, qui a été premier de sa classe ?

Qu’est-ce que vous avez ressenti qu’est-ce que cela vous a apporté d’être premier ?

 Être premier de la classe ça peut être tout simplement une conséquence du fait de vouloir donner le meilleur de soi-même, de travailler dur, de respecter les consignes des professeurs pour se donner les moyens d’aller vers un but, pour acquérir une compétence. Être le premier de la classe ça peut être aussi pour être devant les autres, dépasser les autres parfois rabaisser un peu les autres ou chercher la reconnaissance des autres à travers cette position de premier, faire un peu envie aux autres. Tout cela est totalement humain. Et le Christ dans sa sagesse divine d’emblée nous amène à réfléchir car il sait très bien qu’on ne peut rester toujours le premier qu’on finit toujours par rencontrer quelqu’un de meilleur de plus performant et que si être premier est un objectif pour être avant les autres on finira par être malheureux de se retrouver  derrière les autres. Avec son lot de vécus négatifs, insatisfaction, déception,  intransigeance avec soi-même et avec les autres. Je vous livre un exemple familial j’ai un neveu parisien brillant, bien éduqué, éveillé quand on l’emmenait en vacances quand il était  en seconde, avec notre dernier fils du même âge,  pendant que notre fils Grégoire lisait des mangas vous savez  ces bandes dessinées japonaises qui se lisent à l’envers, son cousin lisait la question transhumaniste de Luc Ferry ou les philosophes grecs avec que des réflexions des échanges très intéressants avec nous. Ce jeune homme est rentré dans une prépa prestigieuse pour préparer le concours de polytechnique à Ginette : Sainte-Geneviève grande prépas parisienne, jésuites, pour les jeunes à haut potentiel. Dès la première année de prépa il n’était plus le premier, pour même rapidement se retrouver en queue de peloton. En deuxième année prépa il n’était pas dans la classe étoilée et n’a pu présenter le concours de polytechnique voir même il s’est un peu effondré et a réussi des concours d’écoles d’ingénieurs ma foi très correctes mais beaucoup moins prestigieuses que l’environnement et la projection des parents et les souhaits de ce jeune homme n’auraient pu le laisser supposer. Le premier s’est retrouvé dans les derniers. Et il a fallu gérer les affects et les déceptions des uns et des autres. Finis les projections de réussite optimale, polytechnique,  de bel uniforme de défilé le 14 juillet et de l’apéro chez le Prédisent dans les jardins de l’Elysée.

 

Et vous les parents. Qu’est-ce que cela vous apporte et comment vivez-vous le fait que votre enfant soit premier de la classe ? Ou qu’il ne soit pas le premier de la classe ? Je vous rappelle dans l’Evangile de Matthieu chapitre 20 quand Mme  Marie Salomé ZEBEDEE , la mère de Jacques et Jean demande à Jésus que ses fils soient à la première place l’un à droite et l’autre à gauche du Christ dans sa gloire.

Comme tous parents vous voulez le meilleur, la meilleure place pour votre enfant. Parfois comme Mme Zébédée vous priez Dieu pour cette intention. Ce qui est tout à fait normal et rassurant. C’est un signe de votre amour, c’est un signe de votre responsabilité de parents. Et pourtant vous savez que cette meilleure place c’est votre enfant qui devra la choisir, la construire, avec les atouts que vous lui aurez transmis par l’éducation et le témoignage de vos vies mais c’est bien lui qui jouera la partie. Pour Urbain, Baptiste et Auguste, par la demande du baptême aujourd’hui, vous allez leur donner la meilleure place toute proche du seigneur. Revenons à notre question de Mme Zebédée à Jésus. Comment répond le Christ : quant à siéger à ma droite et à ma gauche, ce n’est pas à moi de l’accorder ; il y a ceux pour qui cela est préparé par mon Père. »  Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur. Alors chers parents apprenons à nos jeunes à servir, à se mettre au service. Et montrons leur le chemin. Au service bien sûr de leurs apprentissages et leur développement personnel, au service au sein de cette petite église domestique définie par votre famille, au service des frères et sœurs plus largement peut-être pas dans des mouvements de jeunes, par des engagements dans des associations et pourquoi pas au service de Dieu en devenant par exemple servant ou servantes d’autel comme le projet a été lancé au conseil pastoral.

- pour élargir la réflexion  dans notre société actuelle : comment vivons-nous cette incantation d’être le premier le plus grand le meilleur ce culte de la performance au niveau personnel et professionnel? Depuis les années 90 un nouvel imaginaire social,  la performance devrait nous permettre d’atteindre le stade supérieur du statut de l’homme : un peu comme un nouvel idéal fondateur basé sur l’autonomie, autodétermination, l’individualité avec un homme idéal sur le plan statistique, sur le plan chronométrique, morphologique, un homme chiffre un 20/20 perpétuel  bref un homme meilleur.  Le meilleur ! Ce vécu se fait en milieu professionnel et peut se faire aussi en milieu familial. Notre thème d’année en paroisse est la famille justement la famille.

Ne connaissons nous pas une mère de famille qui souhaite tout réussir, sa vie de mère, d’épouse, sa vie de femme, sa vie professionnelle, une wonder woman et qui,  peu à peu se retrouve en épuisement physique émotionnel et donne l’impression de se planter dans toutes les dimensions citées juste avant. Ne connaissons-nous pas quelque chose d’un peu nouveaux au niveau de ces jeunes  pères de famille qui s’effondrent épuisés parce qu’en plus de leur charge professionnelle, alors que même parfois leur épouse est en congé parental, il s’impose ou on leur impose, en plus de leur activité professionnelle, une gestion des tâches ménagères et familiales le soir et le week end :  «  à égalité ». La notion mal placée ou mal comprise  de l’égalité,  travestie par un féminisme un peu dérégulé et  des papas  craquent, pas de wonder woman, pas wonder man non plus. Le culte de la performance entraîne finalement une déshumanisation de nos sociétés et la performance comme le dit si bien le pape François, est devenu le veau d’or de notre époque. Le revers de la médaille de la performance c’est la société du déchet quand vous devenez moins performants parce que vous vieillissez ,parce que vous fatiguez , parce que vous êtes différents des autres, et ce que vous développez une maladie ou un handicap , ou que vous avez d’autres charismes que les mathématiques par exemple, vous voilà considéré un peu comme un déchet, un rebut de la société. Et c’est vrai que dans une partie de nos sociétés on n’aime pas les faibles, on n’aime pas les fragiles, on n’aime pas les handicapés, et l’évolution législative que ce soit au début ou à la fin de la vie semble aller dans ce sens afin  de faciliter la non apparition ou la disparition  précoce des frères et sœurs moins performants. Le pape François disait : « avec la culture du déchet la vie humaine n’est plus perçue comme une valeur fondamentale à respecter et protéger ».

Alors Jésus qu’est-ce qu’il peut nous dire aujourd’hui?

Déjà Jésus, il sait de quoi il parle: Dieu fait homme a connu le poste de premier au cours de sa vie publique à plusieurs moments le Christ a été mis en valeur, lors de la multiplication des pains, il prêche devant plus de 5000 personnes, lors de la réalisation de certains miracles, lors de la fête des Rameaux on parle d’une entrée triomphale à Jérusalem la population qu’il acclame comme un roi, comme le plus grand : n’est-il pas le roi des juifs ?. Et quelques jours après Jésus a connu la dernière place lorsque cloué au bois de la croix, Jésus  réduit à l’objet passif de l’expression de la haine des hommes il  meurt et descend aux enfers.

Alors Jésus nous dit que c’est bien de donner le meilleur de soi-même et que la conséquence peut-être d’être le plus grand, le premier dans une fonction donnée à un instant donné. Il nous avertit d’emblée qu’un jour les choses vont changer et que nous serons un jour les derniers et que la sagesse pour vivre heureux parce que Jésus veut toujours notre bonheur c’est d’en avoir conscience de s’y préparer, de bien ajuster et hiérarchiser nos objectifs de vie. Et Jésus nous dit que c’est bien d’être le 1er mais dans un objectif du service, être le premier à se mettre en position de serviteur et tout au long de sa vie publique le Christ nous a montré le chemin se mettre au service.

L’Homme crée par Dieu a en lui ce besoin d’avancer, de progresser, de créer, d’inventer, de  se surpasser, certains vont recevoir 50 talents, d’autres 10 d’autres un seul. Et le Seigneur nous demande fermement de mettre à « profit «  ces talents, voir ce talent unique,  d’être au niveau de la, performance attendue par Dieu pour Dieu. Relisez la parabole des talents dans Matthieu 25 . Etre performant pour le Christ  c’est donner le meilleur de soi-même : la performance est un outil qui permet de travailler aux services des frères et sœurs et de rendre gloire à Dieu. Les enfants, si vous devenez des boulangers donnez le meilleur de vous-même pour que vos pâtisseries puissent apporter satisfaction, une certaine joie de vivre au client, faites vos pâtisseries pour la gloire de Dieu et si vous devenez médecins que vous soyez le meilleur, pour avoir le maximum de connaissances, de compétences , pour servir vos frères et sœurs malades et rendez gloire à Dieu, et cela se décline dans tous les actes de nos vies et même en paroisse,  que les équipes liturgiques restent, en tenue de service pour que les célébrations, les messes se vivent au mieux et nous amènent à rencontrer Dieu pour la Gloire de Dieu.

Alors tout cela est souvent très  facile à dire mais honnêtement pas toujours facile à faire et à vivre. C’est pourquoi sans l’aide du Seigneur, sans la prière, sans la prière des frères, sans la prière des saints, la litanie des saints que nous prierons au cours des baptêmes, sans cette rencontre avec toi Seigneur, ce cœur à cœur dans l’Eucharistie qui va suivre,  nous aurons du mal à expérimenter ce service.

Alors pour terminer nous te prions

Seigneur

Pour te servir dans tous nos frères donne-nous un cœur aimant

Pour te servir avec tous nos talents donne-nous un cœur confiant

Pour te servir à la place que tu as choisie pour chacun de nous, donne-nous un cœur priant

Pour t’accueillir comme Notre Père donne-nous un cœur d’enfant

Amen