Dimanche 29 août 2021

Il est des dimanches ou les textes proposés pour la liturgie de la parole sont tout à fait adaptés à la situation vécue. 4 baptêmes ce week-end et au monde actuel un peu déboussolé.

Dans l’Évangile les pharisiens très rigoristes dans leurs pratiques religieuses interpellent le Christ : pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens ? Et la réponse de Jésus est assez cinglante, Jésus cite tout d’abord Isaïe : ce peuple m’honore des lèvres mais son cœur est loin de moi. Puis prend la parole en son nom propre et sermonne : « vous laisser à côté le commandement de Dieu pour vous attacher à la tradition des hommes ». Alors frères et sœurs que penser de la tradition, de la tradition des hommes, de la tradition de nos sociétés, et de la tradition de  d’église ? à quoi sert la tradition ?

Quand j’ai pose la question aux parents de Mathis, Carole et Baptiste, pourquoi demander le baptême pour votre  enfant la première réponse  a été par tradition familiale. Nous demandons le baptême en l’église catholique  pour les enfants avant un an. Carole et Kevin ne sont pas ce qu’on pourrait appeler des piliers d’église et pourtant leur tradition les incite à demander le baptême pour leur enfant et nous en sommes ravis pour Mathis.

La tradition est un processus par lequel le passé continu à se rendre présent et agissant. La racine latine, le mot « tradéré » veut dire tout simplement transmettre. Et cette transmission entre  les hommes est bien visible au sein des familles par exemple  quand Jean-Michel l’arrière-grand-père passe régulièrement voir son premier petit-fils Mathis et peut-être lui transmettre quelque chose en premier lieu son amour. La tradition c’est cette richesse reçue de nos pères qui forgent une partie de notre identité. La tradition des hommes, la transmission des hommes entre eux fait partie de nos repères et nous aident à tenir debout et avancer droit.

En église la tradition est un des deux piliers au soutien de notre foi. L’église est bâtie sur la parole de Dieu et la tradition, cette transmission depuis plus de 2000 ans des vécus des hommes dans leur relation à Dieu. Des vécus des hommes qui ont décidés de leur comportement pour plaire à Dieu, pour rencontrer Dieu jusque parfois dans les détails de leur vie quotidienne. La tradition est une richesse mais comme toute richesse elle peut avoir un côté plus obscur entre les mains des hommes. C’est quand au nom de la tradition les hommes choisissent un repli identitaire plus qu’une affirmation positive de l’identité. Ce repli peut entraîner un mépris pour les autres qui ne respectent pas cette tradition voir une exclusion au nom de Dieu et la, Dieu n’est pas du tout content. Mépriser les autres ou les exclure au nom de Dieu est anathème est une malédiction nous enseigne Jésus. Jésus est précis dans cet Évangile : la parole de Dieu, l’écriture est première la tradition et le moyen de transmission de cette parole de Dieu pour tous et les deux sont indissociables. Jacques dans la deuxième lecture va encore compléter le programme en  nous demandant de mettre cette parole en pratique. En résumé Parole de Dieu, tradition et action, sont le programme du Christ pour nous. Et ses réflexions sur cette notion de tradition me permettent de débuter un peu de catéchisme pour Mathis. (Les autres peuvent écouter aussi bistrot pas ouvert)

Dans la première lecture issue du livre du Deutéronome, La pédagogie de Dieu est assez paternaliste. il parle à travers les prophètes pour dicter des règles des commandements des décrets des ordres de vie au peuple hébreu, peuple élu,  pour le sortir  de l’esclavage et le conduire vers le bonheur de la terre promise ou la loi de Dieu pourra se vivre pleinement. Dieu s’adresse au peuple hébreu comme à une troupe d’enfants leur laissant peu d’autonomie, leur demandant d’être soumis à une certaine autorité .et cela ne marche pas ces enfants-là, déjà adultes, n’en font qu’à leur tête et sont souvent infidèles à leurs promesses. Dieu, à travers Moïse ne se trompe pourtant pas, le premier commandement qu’il envoie au peuple hébreu je cite « maintenant Israël écoute les décrets et les ordonnances que je vous enseigne ». Le premier mot utilisé c’est écoute, écoute la parole de Dieu peuple hébreu.

 Puis Dieu change d’approche pédagogique. Dieu se fait homme, le verbe s’est fait chair, la parole s’incarne et Jésus nous propose une rencontre personnelle cœur à cœur, un par un ,et pour chacun d’entre nous de façon universelle Dieu nous parle maintenant comme à des amis, des frères et sœurs pour nous inviter à être les acteurs du développement de notre nature divine à l’image de Dieu créateur. Dans cette nouvelle alliance la parole de Dieu est incarnée, ne s’adresse plus à nous comme des lois gravées sur une table commune en marbre mais comme des principes de vie gravée dans notre cœur de façon individuelle et définitive. Et les sacrements institués par le Christ sont le lieu et le lien privilégié de la rencontre avec Dieu, de ce cœur à cœur.

 Le Sacrement est construit sur la parole, les faits et gestes du Christ, la tradition de l’Eglise et devient actions ici et maintenant. Le sacrement est signe présent et actuel que Dieu se donne totalement, pour nous conduire vers un futur plein d’espérance, tout en prenant appui sur un passé dont ce sacrement fait mémoire. Passé futur présent la transmission est bien là.

le premier sacrement de l’initiation est le baptême qui va être donné à Mathis dans quelques instants, accueillir le don gratuit de Dieu, le don de la vie, le don de l’amour, le don de l’écoute. Et le sacrement va permettre à Mathis d’être comme nous le demande Jacques dans cette sa deuxième lecture : « de se garder sans tâche au milieu du monde ». je vous propose de revisiter notre baptême et préparer la suite de la célébration.

Le symbole de l’eau, l’eau est présente tout au long de la parole de Dieu, symbole de vie symbole de mort. Je vous laisse quelques instants pour réfléchir qu’elle image de la Bible vient à votre esprit quand vous pensez à l’eau. Pour ma part c’est cette image du baptême de Jésus par Jean-Baptiste que l’on retrouve notamment chez Mathieu au chapitre six Jésus bien que Dieu se comporte comme un homme et demande à Jean-Baptiste de le baptiser dans l’eau du Jourdain et à ce moment-là Dieu le père prend la parole en disant « celui-ci est mon fils bien-aimé » et l’Esprit Saint descend sur Jésus. La Trinité  apparaît dans sa clarté divine et cela me rappelle les paroles du sacrement de baptême « je te baptise au nom du père et du fils et du Saint Esprit.

L’onction du St chrême : à quel épisode  de la Bible cette onction de cette huile parfumée vous fait elle penser ? La scène de l’Évangile qui me vient en mémoire que l’on retrouve dans Luc c’est au chapitre 37 c’est cette femme pécheresse qui parfume le Christ avec un parfum de Grand prix, lui lave les pieds, avec ses larmes et ses cheveux. Jésus aime ce qui sent bon, ce qui est beau, et aime ce qui fait du bien au corps et à l’âme. Et dans le parallèle je vois notre évêque qui verse le parfum dans l’huile sacrée au  moment de la consécration du St Chrême au cours de la messe Christmale .ce saint chrême sent bon et fait du bien et marque par ce qu’on appelle un caractère son action intemporelle sur celle ou celui qui le reçoit.

Revêtir le vêtement blanc qu’évoque pour vous la blancheur de ce vêtement ? Blanc vient du nom latin Alba blancheur qui symbolise la pureté dont l’âme doit être revêtit pour une célébration que ce soit l’aube du prêtre ou du diacre la robe de la mariée ou le vêtement du nouveau baptisé. Et l’Évangile du jour nous parle de cette notion de pureté et Jésus nous dit que la pureté c’est la disposition du cœur l’aptitude de la personne à se rapprocher de Dieu. L’impureté étant le contraire un endurcissement du cœur avec un éloignement de Dieu et des autres.

La lumière, la remise du cierge de baptême, qu’elle passage de la Bible cela vous rappelle-t-il ? Déjà le texte du jour lette de Jacques : les dons les meilleurs descendent tous d’auprès du Père de toute les lumières » et le texte issu de Jean  8 12  Jésus leur parla de nouveau, disant : « Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie. ». La lumière de la nuit de paques qui perfore les ténèbres, la lumière de la vie qui dépasse l’obscurité de la mort,  voilà la lumière que reçoit chaque baptisé.

Parole/ tradition /action à chaque temps liturgique du baptême

Pour reprendre la pédagogie de Dieu, Pour les enfants baptises ce week-end , leur Moise à eux c’est leurs parents qui ont demandé le baptême à l’église, en faisant autorité. Ensuite ils continueront à proposer à l’enfant  de rencontrer Dieu, fidèles à leurs promesses, et enfin  ces enfants discerneront et Jésus leur proposera de faire un bout de chemin avec eux comme un ami, un frère. Dieu soit loué !

Et pour nous frères et sœurs renouvellons les grâces de notre baptême avec un programme établi ce 22 ème dimanche du temps ordinaire

Ecouter la parole de Dieu

S’imprégner et suivre la tradition de l’Eglise

Et Agir en cohérence en ajustant au mieux nos actes et nos paroles

Aide nous Seigneur à nous garder sans taches au milieu du monde.

Amen