« Si quelqu’un dit : j’aime Dieu, alors qu’il a de la haine contre son frère, c’est un menteur » — Diocèse de Belley-Ars

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Navigation

Par téléphone : 04 74 32 86 32

Actes de catholicité (mariage, baptême, etc.) : 04 74 32 86 53

Dons, offrande de Messe, reçu fiscal : 04 74 32 86 33

Horaire de Messe : 04 74 32 86 56

Contacter votre paroisse

Autre demande : 04 74 32 86 40

Par mail : Formulaire de contact

« Si quelqu’un dit : j’aime Dieu, alors qu’il a de la haine contre son frère, c’est un menteur »

Homélie à la co-cathédrale Notre-Dame de Bourg, le jeudi 8 janvier 2015, au lendemain de l’attentat islamiste à Charlie-Hebdo.

1° lecture du jour : 1 Jean 4, 19 – 5,4

« Si quelqu’un dit : j’aime Dieu, alors qu’il  a de la haine contre son frère, c’est un menteur »

Je ne peux pas dire que j’aime Dieu, si j’ai de la haine contre mon frère !

Cela est vrai des terroristes qui, hier, se revendiquaient de Dieu pour perpétrer des actes barbares et tuer froidement des semblables. C’est instrumentaliser Dieu que de justifier des crimes en prétendant le servir !

Mais, attention, cela s’applique également à chacun de nous : je ne peux pas dire que j’aime Dieu, si j’ai de la haine contre ces gens-là !

Certes, cette position est difficile à tenir ! Mais c’est l’exigence de l’Evangile !  Si nous voulons être disciples de Jésus, qui a donné sa vie pour nous ; si nous prétendons être vraiment les enfants de Dieu, qui aime infiniment toutes ses créatures, alors nous devons répondre à ce commandement : « Celui qui aime Dieu, qu’il aime aussi son frère ! »

La seule voie possible pour répondre à cette exigence, c’est de nous souvenir que nous sommes des pécheurs pardonnés : « Dieu lui-même nous a aimés le premier ». N’oublions jamais que nous méritions la mort et que Dieu nous a sauvés. Toute la Bible nous enseigne que le péché entraîne la mort. Notre péché nous conduit inexorablement à la mort ; mais l’amour de Dieu est plus fort. Jésus a pris notre place sur la croix et nous a libérés de la mort !

Vous le voyez, aimer, ce n’est pas seulement un mouvement affectif. Si nous ne faisons qu’aimer ceux qui nous aiment, nous ne faisons rien d’extraordinaire. Mais Jésus nous commande : « Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux, car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes » (Matthieu, 44-45).

Nous avons donc à être les fils de Dieu, qui ne fait pas de différence entre ses créatures et qui fait miséricorde. Il s’agit d’être vainqueurs avec le Christ contre la puissance des ténèbres ; de ne pas céder à la tentation de vengeance ;  de ne pas céder à la peur qui est mauvaise conseillère et d’interrompre ainsi le cycle de la violence. Bien sûr, tout en étant lucides et en prenant les moyens de nous défendre pour empêcher de nuire celui qui veut faire du mal.

Mais il convient aussi de nous interroger. Nous appartenons à une société qui transgresse l’interdit du meurtre, l’interdit fondateur de toute vie en société. Notre société organise le meurtre légal des êtres les plus fragiles : l’enfant dans le sein de sa mère et la personne en fin de vie. C’est une société qui promeut une violence sournoise. C’est aussi une société qui n’offre pas d’idéal aux jeunes et qui ne donne pas de sens à leur vie. Alors faut-il nous étonner que des membres de cette société commettent des actes de violence grave ?  

En fin de compte les événements que nous venons de vivre constituent un appel urgent à l’évangélisation et à la conversion. Il nous faut nous laisser évangéliser : accueillir davantage l’amour de Dieu, en vivre davantage, en témoigner davantage, par une vie plus cohérente.

Ce n’est qu’à cette condition que nous pourrons contribuer à faire progresser une fraternité authentique dans notre monde.              

+ Pascal ROLAND