Un établissement scolaire est un lieu où l’on sème la vie.
Samedi 22 septembre 2018 à la Co-cathédrale Notre-Dame de Bourg
Lectures du Samedi 24° semaine temps ordinaire
(1 Co 15, 35-37. 42-49 ; psaume 55 ; Luc 8, 4-15)
Au moment où nous ouvrons ensemble une nouvelle année scolaire ; au moment où plusieurs nouveaux chefs d’établissements et adjoints en pastorale scolaire reçoivent leur lettre de mission ; nous venons d’entendre la Parole de Dieu qui nous éclaire sur le sens de la mission de l’Enseignement Catholique, à qui il revient d’annoncer l’Evangile aux enfants et aux adolescents confiés par leur famille.
Vous avez entendu que les deux textes bibliques proclamés à l’instant développent l’image de la semence jetée en terre et du mystère de sa croissance. On évoque les conditions de la croissance jusqu’à la maturité ; on expose clairement les obstacles et les raisons des échecs. Enfin il est fait mention d’un passage nécessaire par la mort pour advenir à la résurrection. Bien sûr, ces images bibliques sont puissamment évocatrices pour nous tous ici présents, que nous soyons parents, enseignants, chefs d’établissements, personnels éducatifs, personnels de service, membres des OGEC, personnel de la DDEC, prêtres intervenant dans nos institutions, et bien sûr élèves, bénéficiaires du service offert dans nos établissements. Car un établissement scolaire est un lieu où l’on sème la vie. C’est un espace au service de la croissance d’enfants et d’adolescents qui progressent vers l’état adulte.
A partir de l’éclairage de la Parole de Dieu, je vous propose 5 points de repère pour vivre la mission qui nous est confiée.
Ce n’est pas l’homme qui opère la croissance, mais c’est Dieu
En ce début d’année, nous devons tous commencer par nous resituer humblement devant Dieu. La tâche qui est devant nous est une responsabilité magnifique et redoutable. Nous devons reconnaître notre incapacité fondamentale à donner la vie. Nous ne faisons que collaborer à une œuvre divine qui nous dépasse infiniment.
Si nous avons la responsabilité de semer, et de veiller aux bonnes conditions de la croissance, nous ne devons pas oublier pour autant que nous ne sommes pas maîtres de la fécondité de notre action et que le mystère de la vie nous dépasse infiniment. C’est avant tout le mystère de la rencontre de la liberté divine avec la liberté de chaque enfant et adolescent.
Comme l’enseigne Jésus, l’éducateur ressemble à l’agriculteur : « Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui jette en terre la semence : nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment. D’elle-même, la terre produit d’abord l’herbe, puis l’épi, enfin du blé plein l’épi. Et dès que le blé est mûr, il y met la faucille, puisque le temps de la moisson est arrivé » (Marc 4, 26-219)
Notre responsabilité éducative est de l’ordre de la préparation, pour qu’il y ait une bonne réceptivité à l’action divine. Il nous revient essentiellement de préparer les cœurs. Tantôt il s’agit de défricher, tantôt il faut labourer, tantôt il faut désherber, tantôt il faut protéger des prédateurs : bref le travail consiste à tout faire pour que ce qui est semé par Dieu tombe dans une bonne terre, où la semence poussera et donnera du fruit au centuple.
Notre mission est donc celle de l’ouverture : il s’agit d’apprendre à de jeunes êtres humains à être ouverts, disponibles, réceptifs tout au long de leur existence, pour que l’œuvre de Dieu puisse s’accomplir en eux, comme elle s’est accomplie dans la Vierge Marie.
Il s’agit également d’être témoins de la générosité divine,Vous remarquerez que le semeur de la parabole n’est pas chiche : il sème abondamment, il n’hésite pas à semer partout, comme s’il craignait qu’une parcelle de terre échappe à sa bonté ! Peut-être que certaines semences seront piétinées. D’autres seront mangées par les oiseaux du ciel ; d’autres encore manqueront d’humidité pour prendre racine ; d’autres enfin seront étouffées par les ronces ! Peu importe ! sa générosité préfère courir ce risque !
Etre éducateur suppose la gratuité. On n’attend pas de retour immédiat sur investissement. On œuvre dans la générosité désintéressée et dans l’espérance.
N’oublions pas qu’au cœur de notre mission, il y a la personne du Christ, nos établissements sont catholiques, donc des lieux où est explicitement offerte la rencontre avec le Christ, qui est le Maître de la Vie. Le Christ est désigné par saint Paul comme « le dernier Adam », comme « celui qui vient du ciel », par distinction du premier Adam qui vient de la terre. Saint Paul le définit comme « l’être spirituel qui donne la vie ».
Nos établissements doivent donc être des lieux où est offerte à chacun l’opportunité de rencontrer le Christ, celui qui se désigne lui-même comme étant « le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jean 14, 6)
Nous souvenant que l’homme est créé à l’image du Christ et qu’il est donc destiné à la vie éternelle, il est de notre devoir d’honorer la dimension spirituelle et de permettre à tout enfant et adolescent de grandir selon toutes les dimensions de son être.
Enfin, n’oublions pas qu’il n’y a pas d’autre chemin de vie véritable que celui du mystère pascal : « Ce que tu sèmes ne peut reprendre vie sans mourir d’abord » dit saint Paul. Ce que nous semons, c’est quelque chose de simple, de fragile et de périssable. En ce sens où tout ce que nous faisons, comme par exemple : donner un enseignement, transmettre un savoir, apprendre un savoir-faire, éduquer à un être-ensemble… Tout cela est marqué par la finitude de la condition créée et également marqué par la réalité du péché et ne doit donc pas être absolutisé.
Au travers de tout ce que nous réalisons avec sérieux et compétence, nous ne devons viser qu’une seule chose : faire en sorte que les enfants et adolescents qui nous sont confiés soient demain des adultes qui feront quelque chose de beau de leur vie, car ils auront appris à aimer en vérité.
Nous devons les entraîner dans le mystère de la mort du Christ, c’est-à-dire le mystère d’une vie donnée, le mystère de l’amour infini, qui se donne gratuitement jusqu’au bout : « Amen, Amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul. Mais s’il meurt il porte beaucoup de fruit. Qui aime sa vie la perd ; qui s’en détache en ce monde la gardera pour la vie éternelle » (Jean 12, 24-25)
D’où la présence symbolique dans nos établissements du crucifix destiné à nous rappeler à chaque instant le mystère de l’amour divin manifesté en Jésus. D’où la présence également de la statue de la Vierge Marie qui nous signifie le mystère de l’accueil confiant de la vie divine par la créature humaine parfaitement accordée à Dieu.
Si nous ambitionnons que les enfants et adolescents de nos établissements puissent grandir et s’épanouir dans leur belle vocation d’enfants de Dieu, alors il est indispensable que nous, adultes, nous ne soyons pas des personnes qui « regardent sans regarder » et « entendent sans comprendre », mais que nous soyons des hommes et des femmes d’écoute !
Commençons donc, chacun, chacune, par être nous-mêmes une bonne terre en nous disposant résolument à faire partie de ces « gens qui ont entendu la parole dans un cœur bon et généreux, qui la retiennent et portent du fruit par leur persévérance ».
Nos établissements de l’Enseignement Catholique constituent un lieu capital pour l’avenir de l’Eglise et de toute la société. Ils ne rempliront pleinement leur mission qu’à la condition que chacun, chacune d’entre nous accepte d’entrer dans un perpétuel processus de conversion !
+ Pascal ROLAND
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A la fin de la célébration, Olivier de Coat, Directeur diocésain de l'Enseignement catholique, a appelé les chefs d'établissement et les animateurs en pastorale qui ont commencé une nouvelle mission en ce mois de septembre, pour leur remettre leur lettre de mission.
Nouveaux chefs d'établissement :
• Au Collège St-Charles (Châtillon-sur-Chalaronne), Mme Sylvie Rey
• Au Collège Jeanne d’Arc (Bourg-en-Bresse), M. Florian Cieren
• A l'Ecole de Limerol (Feillens), M. François Perrenot
• A l'Institution St-Pierre (Bourg-en-Bresse), M. Olivier Hautier
• A l'Institut Notre-Dame de Seillon (Péronnas), Mme Nathalie Deparis
• Au Lycée d’enseignement agricole (Saint-Sorlin-en-Bugey), Mme Nathalie Ferrier
Animateurs en pastorale scolaire
• M. Bertrand Mestrallet au Collège St-Pierre (Bourg-en-Bresse)
• Mme Coralie King au Collège St-Charles (Feillens)
• M. Vianney Vendrely au Lycée St-Pierre (Bourg-en-Bresse)
• Mme Annie Hogue à l'Institution St-Joseph (Miribel)