Suite aux affaires d'abus dans l'Eglise
Notre Eglise est secouée. Peut-être même traverse-t-elle la plus grosse crise de son histoire après la Réforme au 16ème siècle, parce que cette crise touche des personnes dans leur chair.
Je pense en 1er lieu à toutes les victimes de pédophilie, et en même temps aux victimes de viols de la part de prêtres et de responsables d’Eglise.
Sans doute, comme moi, avez-vous été choqués, indignés par ces scandales à répétition : la pédophilie d’abord, puis ce reportage d’Arte mardi soir enquêtant sur le viol de religieuses par des prêtres.
Devant toutes ces horreurs, les mots nous manquent sans doute, les mots me manquent mais il m’a paru important de parler aujourd’hui (après l’édito que j’avais écrit sur la feuille paroissiale du dimanche 13 octobre) parce que des chrétiens de notre communauté sont ébranlés et ne savent pas mettre des mots sur ces atrocités qui nous sont révélées presque quotidiennement et parce qu’il faut absolument briser la loi du silence.
Nous avons à penser, à prier, à être du côté des victimes.
Je ne peux pas non plus ne pas penser aux agresseurs. Qu’ils répondent à la justice. Qu’ils prennent les moyens de comprendre, de se soigner le cas échéant, de demander pardon aux victimes même si cela n’enlèvera pas pour autant le traumatisme et que Dieu leur accorde sa miséricorde malgré tout.
Je cite aussi la lettre du pape François fin août. C’est à l’ensemble du peuple de Dieu d’alerter, d’être vigilant, de témoigner véritablement de l’amour de Dieu.
Je n’en dirai pas plus mais, je souhaite que cette prise de parole vous permette d’en parler, de ne pas garder le silence et de garder confiance malgré tout dans l’Eglise en regardant tout le bien qui s’y vit. Que nous ne perdions jamais de vue que nous avons à témoigner de l’Amour.
Je voudrais m’adresser très rapidement aux enfants :
Jamais, un adulte quel qui soit, même un prêtre, n’a le droit de vous imposer de garder un secret entre lui et vous, sauf si c’est pour faire une surprise pour un anniversaire ou une fête de papa ou maman.
P. Alain Raymond
10 mars 2019