Il est vraiment ressuscité ! - Pâques 2017 — Diocèse de Belley-Ars

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Il est vraiment ressuscité ! - Pâques 2017

Vigile Pascale 2017, Co-cathédrale de Bourg

Lorsqu’on me demande ce qu’est un évêque et quel est son rôle, je commence toujours par me présenter comme un successeur d’Apôtre, c’est-à-dire comme quelqu’un de chargé, avec mes frères, de conserver vivant le témoignage des Douze Apôtres, qui sont les témoins du Christ ressuscité. Je précise immédiatement que l’on peut remonter avec certitude la lignée : je suis le 101° évêque depuis la présence attestée d’un premier évêque à Belley, en 412, dans le rayonnement de l’évangélisation de Lyon.

 

Vous le savez, les premiers missionnaires chrétiens sont arrivés à Lyon dès le 2° siècle. Ils venaient d’Asie Mineure (l’actuelle Turquie), par la Méditerranée et la vallée du Rhône. On sait que les deux premiers évêques de Lyon, saint Pothin et saint Irénée, étaient des disciples de Polycarpe, lui-même ayant été disciple de l’évangéliste saint Jean. Comme vous le constatez, il est aisé de remonter la filiation ininterrompue depuis les Apôtres.

 

Aujourd’hui les évêques, successeurs du groupe des Douze Apôtres sont plus de 5.000 dans le monde, dont plus d’une centaine en France ! C’est dire combien la Bonne Nouvelle se propage depuis 2.000 ans et c’est la preuve que le christianisme est bien vivant, quoiqu’on en dise !

 

Lorsqu’on m’interroge sur la mission des évêques, je souligne également que les Apôtres, témoins du Christ ressuscité, l’ont été, non pas seulement par leur prédication, mais tout autant par leur témoignage de vie, ce qui les rend particulièrement crédibles !

 

En effet, ils n’ont pas craint de livrer leur vie jusqu’à la mort martyre. C’est-à-dire que par ce don d’eux-mêmes jusqu’à mourir, ils ont attesté que le Christ est véritablement le Maître de la Vie. Par ce comportement ils ont réellement professé leur foi en la résurrection.

 

En refusant de renier leur foi pour assurer leur tranquillité, dans la perspective de prolonger leur existence terrestre de quelques années, ils ont bravé la mort, manifestant ainsi que l’amour est plus fort que la mort, et témoigné de l’espérance ouverte par la résurrection de Jésus.

 

Au long de l’histoire, à la suite des Apôtres, un certain nombre d’évêques, et beaucoup de laïcs avec eux, sont également morts martyrs. Ainsi saint Pothin, le premier évêque de Lyon, est-il mort martyr en 177, avec 47 compagnons, dont sainte Blandine.

 

L’actualité, notamment en Irak, en Syrie, en Egypte, manifeste que les chrétiens ne craignent pas ceux qui peuvent tuer le corps sans pouvoir tuer l’âme (cf. Mt 10, 28). Aujourd’hui, des disciples de Jésus, évêques, prêtres et laïcs, continuent de risquer leur vie et meurent martyrs parce qu’ils ont pris l’Evangile au sérieux. Ce ne sont ni des fanatiques ni des illuminés, mais tout simplement d’authentiques témoins de la résurrection du Christ.

 

Ainsi il y a trois semaines j’étais à Brazzaville pour présider la célébration du 40° anniversaire du martyre du Cardinal Emile Biayenda. En 1977 cet évêque africain, demeurant fidèle à sa mission de bon pasteur, a préféré demeurer avec son peuple et servir la paix de son pays, plutôt que de fuir pour préserver sa vie, comme certains le lui suggéraient. Aujourd’hui, on recueille la fécondité de cette vie donnée jusqu’au bout ; une fécondité qui rayonne jusque chez nous !

 

Si je souligne tout cela, c’est pour mettre en relief le sérieux de la foi chrétienne et pour faire ressortir le caractère central de la résurrection du Christ, gage et annonce de notre propre résurrection.

 

Vous connaissez certainement ces propos de saint Paul dans la première lettre aux Corinthiens : « Nous proclamons que le Christ est ressuscité des morts (…) Si le Christ n’est pas ressuscité, notre proclamation est sans contenu, votre foi aussi est sans contenu » (I Co 15, 12 + 14). Cette profession de foi s’appuie sur le témoignage des saintes femmes et des Apôtres, tel que nous le célébrons en cette fête de Pâques.

 

Si l’on évacuait l’affirmation de la résurrection, Jésus ne serait alors qu’un maître spirituel, dont nous devrions honnêtement reconnaître qu’il aurait échoué. Ce serait un maître spirituel dont l’enseignement présenterait cependant quelque intérêt, mais uniquement sur un horizon purement humain et selon ce que chacun jugerait bon d’en prendre.

 

Mais si Jésus est vraiment ressuscité des morts, il y a là un événement décisif pour l’humanité, parce que cela signifie alors que Jésus est vraiment le Fils de Dieu et que Dieu s’est véritablement manifesté à nous en la personne de Jésus.

 

Cela signifie qu’il n’est pas simplement un personnage du passé, mais qu’il est toujours vivant. Il est présent au milieu de nous, comme il l’a promis : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 20). Nous pouvons donc le rencontrer aujourd’hui, notamment dans les Ecritures, les sacrements, la prière et les frères.

 

Si Jésus est vraiment ressuscité des morts, sa résurrection inaugure une nouvelle dimension de notre existence humaine. Elle ouvre notre histoire au-delà d’elle-même sur un avenir définitif, en Dieu lui-même.

 

Dès lors, vous comprenez pourquoi saint Paul affirme : « Si le Christ n’est pas ressuscité, notre proclamation est sans contenu, votre foi aussi est sans contenu » et pourquoi il ajoute : « Si nous avons mis notre espoir dans le Christ pour cette vie seulement, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes » (I Co 15, 14 + 19).

 

Cette nuit, rien qu’à travers toute la France, Ce sont plus de 4.500 adultes[1] qui reçoivent le baptême et la confirmation,  dont une quarantaine dans notre diocèse.

 

Si les baptêmes d’adultes ont lieu au cours de la nuit de Pâques, c’est précisément parce que la foi chrétienne est fondée sur l’affirmation de la résurrection de Jésus-Christ.

 

Vous remarquerez que les nouveaux baptisés recevront aussi la première communion. Ils sont désormais invités et attendus à la messe chaque dimanche. L’une des caractéristiques qui a toujours distingué les chrétiens du monde entier,

c’est leur réunion le dimanche pour louer Dieu et célébrer le mystère pascal, le mystère du Christ mort et ressuscité, pour notre salut.

 

Chaque dimanche c’est la célébration de Pâques, c’est Jésus ressuscité qui nous rejoint pour nous communiquer la vie éternelle. Lorsque les chrétiens s’assemblent le dimanche pour la célébration de l’Eucharistie, ils ne font rien moins que l’expérience vécue par les apôtres réunis le soir de Pâques, quand Jésus ressuscité se manifesta à eux (Jn 20, 19).

 

Dans nos sociétés occidentales sécularisées, on a malheureusement banalisé le dimanche. Il nous revient de redonner toute sa place au dimanche. C’est un jour à vivre autrement si nous voulons non seulement entretenir notre foi mais également être un signe pour nos contemporains et leur donner le premier témoignage que Jésus est vraiment ressuscité !                                                   

 

+ Pascal ROLAND

 

[1] 73 % d’entre eux ont moins de 40 ans, et 38 % moins de 30 ans. Ils sont en majorité issus de milieux chrétiens, mais 19,4 % viennent de milieux sans religion, et 5,4 % sont d’origine musulmane