L'Eglise Saint-Denis de Brion
Le village de Brion est entré dans l’histoire le 5 octobre 877, lorsque Charles-le-Chauve, petit-fils de Charlemagne, y trouva la mort, de « fièvres contagieuses » ou « empoisonné par son médecin », nul ne sait très bien. Une des curiosités reste sans nul doute le « pont double » qui enjambe de ses arches la rivière « l’Oignin » et le Bras du lac de Nantua, justifiant une devise du pays : « Tant que l’eau coulera sous les ponts ! »
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Pour ce qui est de l’église St Denis, son histoire mérite d’être contée, telle qu’on la trouve dans les archives de la paroisse :
« Brion et Géovreissiat ne formaient primitivement qu’une seule paroisse. En 1750 environ, eut lieu une altercation entre les deux villages. Les habitants de Brion tentèrent de se séparer de Géovreissiat. Ils commencèrent la construction d’une église et l’élevèrent jusqu’au redan et aux fenêtres de l’église actuelle. Les travaux furent interrompus, on ne sait pourquoi. La grande révolution de 1789 leur avait fait abandonner leur projet. Brion, après la tourmente révolutionnaire, fut réuni à Géovreissiat et desservi par le curé de cette paroisse.
En 1823, une nouvelle discussion survint entre Brion et Géovreissiat. Brion se plaignait d’être lésé dans ses intérêts par Géovreissiat. Les habitants de Brion demandèrent l’érection d’une église centrale qui serait placée à la Croix-Chalon. Géovreissiat n’eut aucun égard pour les justes réclamations de Brion. Un dimanche, les habitants de Brion, sortant de la messe entendue à l’église de Géovreissiat, se réunissent sur la place de Brion. Ils souscrivent 5000 francs pour la construction d’une église.
Immédiatement, on mit la main à l’oeuvre avec un entrain admirable. Les uns vont extraire la pierre et sable, les autres font les charrois. Ceux-ci coupent furtivement les chênes de la montagne, ceux-là les amènent. Un autre fait cuire la pierre qui va se convertir en chaux sur l’emplacement du cimetière actuel, devant la porte de l’église.
D’autres servent les maçons. Les habitants de Brion continuèrent l’oeuvre commencée par leurs pères en agrandissant du ch?ur et du clocher.
Comme souvenir précieux, il est à remarquer que la porte et les fenêtres de l’église viennent des ruines de l’Abbaye, ainsi que le bénitier, moins les fenêtres des chapelles.
Ainsi que les Samaritains voulaient empêcher les Juifs de relever les murs de Jérusalem et du Temple, de même Géovreissiat fit des efforts inouïs pour empêcher la construction de l’église de Brion. Vains efforts. L’église fut achevée et bénie par Mr Debeley, curé de Nantua, puis évêque de Troyes et aujourd’hui archevêque d’Avignon. Elle n’a pas reçu la consécration épiscopale. »
Au début du 21ème siècle, les querelles entre Brion et Géovreissiat sont de l’histoire ancienne. Mais il est à noter que, fidèles à l’esprit d’initiative de leurs aïeux, les habitants de Brion ont réalisé par eux-mêmes une restauration complète de l’intérieur de leur église en 1976. Et la commune a rénové de façon particulièrement heureuse les murs extérieurs en 2006.
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la statue de saint Denis
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l’intérieur de l’église
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la porte et le bénitier venus de la chartreuse de Meyriat
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la croix du four communal
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le pont double