L'Église 22 mai 2022 : Béatification du Pauline Jaricot
Pauline Jaricot naît à Lyon, en 1799. Elle est une jeune fille mondaine, jusqu’à une retraite de carême en 1816. Dans la chapelle de Notre-Dame de Fourvière, elle décide de se mettre au service de Dieu.
S’habillant comme les ouvrières, elle vient en aide aux malades à l’hospice et commence à réunir des jeunes filles pour prier et faire des travaux manuels. Apprenant que les Missions Etrangères de Paris connaissent de graves difficultés financières, elle invite les membres de son groupe à donner un sou par semaine pour les Missions, et à réunir chacune dix autres personnes qui prieront et donneront également. En 1822, cette association devient l’Œuvre de la Propagation de la Foi, dont sont aujourd’hui héritières les Œuvres Pontificales Missionnaires. L’Œuvre jouera un grand rôle dans le développement des Missions tout au long du XIXe siècle.
De même, elle réunit à partir de 1826 des groupes de quinze personnes, chacune promettant de dire chaque jour une dizaine de chapelet : c’est ainsi un rosaire entier qui est récité quotidiennement. Le Rosaire Vivant continue aujourd’hui encore cette œuvre de prière. Dans toutes ces œuvres, elle prend soin de s’adresser aussi bien aux membres de la bourgeoisie qu’aux plus pauvres.
En 1834, gravement malade, elle décide de partir en pèlerinage à Mugnano, sur la tombe de sainte Philomène, dont le tombeau a été découvert au début du siècle. Elle y est miraculeusement guérie. A Rome, elle rencontre le pape Grégoire XVI qui bénit son œuvre.
Tout au long de sa vie, elle entretient une grande amitié avec Jean-Marie Vianney, qu’elle avait rencontré lorsqu’il était vicaire à Ecully. Dès 1818, celui qui n’est alors que le prêtre desservant d’Ars demande une aide financière à la famille Jaricot pour les pauvres de sa paroisse. Elle le revoit régulièrement jusqu’à sa mort, lui confiant même des reliques de sainte Philomène après son retour d’Italie.
Elle s’engage aussi contre la misère des ouvriers, qu’elle a pu constater en aidant les blessés lors des révoltes des canuts. Face à la répression, elle écrit : « Il est encore plus nécessaire et plus urgent de supprimer les causes du désordre en donnant à ceux qui souffent les deux choses dont les hommes ne peuvent se passer : du pain et une espérance, la sécurité et la lumière, ce qui assure la vie matérielle et ce qui la transfigure. ». Elle cherche comment aider ces ouvriers : « Il me semble, aujourd’hui, avoir acquis la certitude qu’il faudrait d’abord rendre à l’ouvrier sa dignité d’homme en l’arrachant à l’esclavage d’un travail sans relâche (12 à 14 heures par jour, six jours sur sept !). » Mais en 1845, voulant acheter une usine pour porter secours durablement aux ouvriers, elle se fait escroquer et perd toute la fortune dont elle avait hérité. Elle passe la fin de sa vie dans la pauvreté, et meurt en 1862.
Laïque engagée, femme d’action, elle sait mettre en place des réseaux pour agir et prier. Attentive aussi bien aux missions qu’aux progrès sociaux, elle puise sa force dans la prière, dans la dévotion à Marie et dans l’adoration.
Elle sera béatifiée à Lyon le 22 mai 2022 au cours d'une messe présidée par le cardinal Tagle. Notre évêque concélèbrera cette messe, en présence notamment d'une délégation du Sanctuaire d'Ars. Vous pourrez suivre cette célébration en direct sur RCF.