La Vigile pascale et les baptêmes d’adultes — Diocèse de Belley-Ars

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Navigation

Par téléphone : 04 74 32 86 32

Actes de catholicité (mariage, baptême, etc.) : 04 74 32 86 53

Dons, offrande de Messe, reçu fiscal : 04 74 32 86 33

Horaire de Messe : 04 74 32 86 56

Contacter votre paroisse

Autre demande : 04 74 32 86 40

Par mail : Formulaire de contact

La Vigile pascale et les baptêmes d’adultes

Voici le texte de l’émission "passation de savoir", diffusée durant la semaine Sainte 2014 :
La Vigile pascale

Les grandes fêtes chrétiennes sont célébrées la nuit, pourquoi ?

Effectivement, les deux plus grandes fêtes chrétiennes de l’année, Noël et Pâques, sont célébrées durant la nuit qui précède le jour lui-même indiqué au calendrier comme celui de la fête. Notez quand même que cela ne nous empêche pas de les célébrer à nouveau le matin du jour de Noël ou de Pâques ! Cependant, il est vrai que ces fêtes commémorent un évènement qui a eu lieu de nuit. Noël, la naissance du Sauveur, annoncée de nuit aux bergers qui s’empressent de venir à crèche à la suite du message des anges ; et Pâques, la fête de la résurrection de Jésus Christ, a lieu également de nuit, sans témoins. Et c’est le lendemain de bon matin, que les saintes femmes venues au tombeau embaumer le corps de Jésus découvrent que celui est ouvert et surtout qu’il est vide. Alors nous, chrétiens, en mémoire de cet évènement nocturne, nous célébrons Pâques de façon solennelle dans la nuit du samedi au dimanche.

Mais Pâques, c’est d’abord une fête juive, non ?

Les chrétiens écrivent Pâques avec un « s » à la fin, mais vous avez raison, la Pâque, au singulier cette fois, est une fête juive, très importante puisqu’elle célèbre l’un des évènements essentiels de l’histoire du peuple juif, la sortie d’Égypte, la libération de l’esclavage en Égypte, libération accomplie par Dieu sous la conduite de Moïse. Mais les évènements chrétiens dont on fait mémoire à Pâques (avec un s) sont en quelque sorte l’accomplissement définitif de cette libération : c’est Jésus qui par sa mort sur la croix et sa résurrection le jour de Pâques, nous libère de ce qui nous retenait encore prisonniers : le péché et la mort. Il est le premier ressuscité, l’aîné d’une multitude de frères, comme l’écrit saint Paul ; parce qu’à sa suite, nous sommes destinés nous aussi à ressusciter à la fin des temps, pour partager la vie même de Dieu. Avouez que ça mérite une belle fête !

Alors parlez-nous de l’historique de cette célébration, parce que j’ai entendu dire qu’elle n’avait pas toujours eu lieu de nuit.

On peut même dire que l’historique de la manière de fêter Pâques témoigne de l’importance de la réforme liturgique qui a eu lieu au XXè siècle. Si on remonte à l’origine, dans les premiers temps de l’Église, la célébration de la fête de Pâques se faisait dans la nuit du samedi au dimanche ; et c’était bien la fête la plus marquante pour les chrétiens, le moment où les catéchumènes, ceux qui se préparaient au baptême, recevaient enfin ce sacrement. Mais à partir du VIIème siècle, la célébration a été avancée à l’après midi du samedi ; je ne sais pas pour quelle raison, peut-être pour des raisons pratiques… et même, à partir de 1566, dans la matinée du samedi. Là pour le coup, cela perdait tout son sens ! Mais le pape Pie XII en 1951 et 1955 a autorisé et ensuite imposé de revenir à la célébration nocturne de la fête de Pâques. Vous noterez que ces dates de 1951 et 1955 sont antérieures au Concile Vatican II, qui, lui, a été ouvert en 1962. Donc on avait pris conscience, même avant le Concile, que la liturgie devait être réformée pour retrouver le sens qu’elle avait à l’origine.

Nous sommes en 2014, la célébration de la Vigile pascale de nuit est entrée dans les mœurs… Alors, dites-nous comment cela se passe. C’est très symbolique je crois…

Effectivement la Vigile pascale est riche en symboles. Elle commence par la célébration du Feu nouveau, sur le parvis de l’église, donc à l’extérieur, à condition qu’il ne pleuve pas… Vous noterez que c’est l’une des seules célébrations qui se passe dehors, et que donc tout passant ou voisin, chrétien ou non, peut nous voir célébrer. C’est beau parce que le feu nouveau symbolise la lumière qui a vaincu les ténèbres, c’est une première approche de la Résurrection, accessible à tous, compréhensible par tous. A ce feu nouveau qui est béni, le prêtre allume le cierge pascal, qui symbolise Jésus, premier ressuscité, lumière du monde. Et le diacre, lorsqu’il y en a un dans la paroisse, porte ce cierge en prenant la tête d’une procession qui entre dans l’église elle-même plongée dans la nuit. Et les fidèles allument leur propre petit cierge à la flamme de ce cierge pascal, signifiant ainsi que chacun reçoit du Christ la lumière qui donne sens à sa vie. Inutile de vous dire qu’esthétiquement c’est très beau, cette église illuminée seulement par des centaines de petites flammes… Et le diacre chante alors un hymne qui proclame la joie de la résurrection. Ensuite il y a le temps d’écoute de la Parole de Dieu Un temps particulièrement développé durant cette Vigile pascale, puisque la liturgie de l’Église catholique propose pas moins de 7 lectures du Premier Testament, plus l’épître et l’Évangile. Il est vrai que certaines des lectures du Premier Testament sont facultatives, et en général on retient 3 ou 4 lectures seulement, dont celle de la Création, le 1er chapitre de la Genèse, et la sortie d’Égypte. En fait, l’esprit de ces lectures, c’est de retracer les grandes étapes de l’histoire du salut : notre origine, car nous sommes créés à l’image et à la ressemblance de Dieu, faits pour aimer ; puis la libération progressive de tout ce qui nous asservit, avec la sortie d’Egypte mais aussi l’annonce du Messie qui accomplira pleinement cette libération. Quant à l’évangile, c’est bien sûr celui qui fait mémoire de la résurrection : les femmes qui trouvent le tombeau vide et entendent le message de l’ange au matin de Pâques. En écoutant toutes ces lectures, nous sommes conduits à nous interroger nous aussi : de quels bienfaits Dieu nous comble-t-il aujourd’hui ? A quels passages sommes-nous conviés ? Comment le Christ nous invite-t-il à passer de la mort à la vie ? Comment les épreuves que nous vivons peuvent-elles déboucher sur une résurrection, c’est-à-dire davantage de vie ou de qualité de vie pour nous-mêmes et ceux qui nous entourent ?

Y a-t-il encore des particularités pour cette célébration, qui doit bien durer plus de deux heures si j’ai bien compris ?

Deux heures oui, on atteint ou dépasse souvent cette durée, et pour des enfants cela peut paraître long, mais pour ma part je ne l’ai jamais ressenti comme tel. Quant aux particularités, il y en a encore d’autres bien entendu, c’est le renouvellement de notre profession de foi et la célébration des baptêmes d’adultes, précédée par la litanie des saints et la bénédiction de l’eau, mais là je laisserai Maurice et Monique développer particulièrement cette partie de la célébration.

Et ensuite, c’est pour ainsi dire une messe normale ?

C’est la liturgie eucharistique normale effectivement, mais dans une atmosphère joyeuse, qui vient de tout ce que nous avons célébré auparavant. La célébration de l’Eucharistie prend son sens plénier en cette nuit de Pâques : c’est Jésus qui se donne à nous pour nous faire ressusciter, et pour porter à tous cette joie et cette vie nouvelle que nous avons reçue. La bénédiction solennelle qui termine la messe nous envoie témoigner, comme les saintes femmes, de ce que nous avons vu et entendu.

On associe souvent le baptême des adultes et la veillée pascale…

Et c’est à juste titre : Les adultes sont toujours baptisés pendant la veillée pascale. 20 adultes seront baptisés dans notre diocèse, ils seront près de 3500 dans toute la France. Comme vient de le dire Daniel, JÉSUS dans sa résurrection nous fait entrer dans une vie nouvelle. Les catéchumènes se sont préparés à recevoir les sacrements de l’initiation chrétienne. Être initié : c’est entrer dans une vie nouvelle. Dans certaines sociétés on parle par exemple de rites d’initiation au moment ou l’adolescent entre dans la vie adulte. 
Par leur baptême, les catéchumènes vont entrer dans une vie nouvelle, la vie du Christ ressuscité. Il est donc juste et vrai que la résurrection du Christ et leur baptême soient associés dans une même célébration. 

Vous disiez à l’instant ‘les sacrements de l’initiation chrétienne‘ . Les catéchumènes vont donc recevoir plusieurs sacrements au cours de la veillée pascale……. 

C’est vrai que l’on parle toujours de baptême. Dans la réalité, les sacrements de l’initiation chrétiennes sont au nombre de trois : baptême, confirmation et Eucharistie. Et ces trois sacrements sont reçus par les catéchumènes dans la même veillée pascale. Il est vrai que parfois, que la confirmation est reçue à un autre moment, pour la Fête de Pentecôte par exemple. 

Aujourd’hui, nous nous attarderons plus particulièrement sur le sacrement du baptême. Mais d’abord, Est-ce que vous pouvez nous dire quelques mots de la préparation de ces catéchumènes ?

Tout d’abord, je voudrais rappeler que le catéchuménat des adultes a été restauré par le Concile Vatican 2. Le catéchuménat a une longue histoire. Dans les tous premier temps de l’Eglise, des hommes et des femmes ont demandé à devenir chrétiens, ils ont demandé à être baptisé. On ne pouvait pas les baptiser comme cela, sans préparation, sans enseignement. D’où l’institution du catéchuménat ; Étymologiquement : le mot catéchumène signifie ‘celui qui est enseigné’, ou encore : ‘celui en qui la Parole résonne’. Et puis, au fil des siècles, le catéchuménat est tombé en désuétude, pour être restauré, comme je le disais, par Vatican 2. Et il a été restauré à l’image du catéchuménat des premiers siècles de l’Eglise, à savoir un catéchuménat par étapes. Rassurez-vous, il n’y en a pas autant qu’au Tour de France .Il y en a trois :
- première étape : l’entrée en catéchuménat qui ouvre à ce long temps d’enseignement de un an et demi à deux ans. 
- deuxième étape : l’appel décisif qui est une célébration diocésaine, présidée par l’Evêque. Elle est fixée au premier dimanche de Carême. Les catéchumènes jugés aptes sont appelés, chacun par leur nom, pour recevoir les sacrements de l’initiation chrétienne au cours de la veillée pascale, troisième étape. 

Alors, pour ces catéchumènes qui se sont longuement préparés, comment va se passer la célébration des sacrements ?

Après l’homélie, nous vivrons un temps de prière litanique. Sainte Marie, mère de Dieu :’Priez pour nous’, Saint Michel :’Priez pour nous ‘. Au cours de très belle prière, nous demandons aux saints, c’est-à-dire à ces femmes, ces hommes, ceux qui nous ont précédés sur le chemin de la sainteté d’intercéder pour nous auprès du Seigneur, et ensuite, ce sera la bénédiction de l’eau. Nous entendrons un texte magnifique qui fait mémoire de la façon dont Dieu s’est servi de l’eau tout au long de l’histoire du salut : l’eau des commencements du monde, les flots du Déluge, l’eau de la Mer Morte, l’eau du Jourdain. Et maintenant, Seigneur notre Dieu, dira le prêtre, regarde avec amour ton Eglise et fais jaillir en elle l’eau du baptême’. Et ce sera le moment du baptême ?… 
Pas tout à fait. Il y aura auparavant la renonciation à Satan, et la profession de foi du catéchumène. Et ensuite, nous entrons dans le rite de l’eau. Dans certaines paroisses, le catéchumène est entièrement immergé. Nous avons au catéchuménat un DVD qui montre une catéchumène entièrement plongée dans l’eau du baptême et vraiment ce geste est très beau, parce que ce symbole trouve alors sa pleine signification. Mais, il est vrai que pratiquement cela demande une grande préparation. Alors plus généralement, l’eau est versée sur la tête. Voilà ce que dit le Rituel : ‘Le rite de l’eau signifie la participation mystérieuse à la mort et à la résurrection du Christ : c’est par elle que ceux qui croient en son nom meurent au péché et ressuscitent à la vie nouvelle.’ Et là, le Rituel insiste : ‘on veillera à choisir le geste qui sera le mieux à faire comprendre qu’il ne s’agit pas d’un rite de simple purification, mais du sacrement de l’union au Christ. 

Pouvez-vous nous dire les autres rites du baptême : 

Après le rite de l’eau, il y aura le rite du vêtement blanc.’ Ils ont revêtus le Christ’ .Pratiquement, le célébrant leur remet généralement une écharpe blanche. Dans le diocèse, notre Evêque remet aux catéchumènes une écharpe violette le jour de l’appel décisif. Nous leur proposons de venir avec cette écharpe le jour de leur baptême, pour la quitter avant de recevoir l’écharpe blanche. Cela rappelle l’épitre aux Colossiens :’ débarrassez-vous de l’homme ancien qui est en vous et revêtez l’homme nouveau. 
Et une catéchumène nous avait dit combien ce geste avait été lourd de sens pour elle. 
Enfin, ils recevront de leur parrain ou de leur marraine un cierge allumé, symbole de la lumière. ‘Vous êtes devenus lumière dans le Christ, marchez toujours comme des enfants de lumière’. Cette lumière qui dissipe les ténèbres, qui éclaire l’Eglise, qui éclaire le monde est maintenant confiée aux nouveaux baptisés.